1. Accueil
  2. Asia
  3. Myanmar

« Crimes contre l’humanité » dans l’État de Chin – ONG

Two young Chin children from the village of Khoe Tain, Mindat Township Contributor/IRIN
Le gouvernement militaire birman est coupable de crimes contre l’humanité impliquant la minorité chrétienne de l’État de Chin, a déclaré l’organisation non gouvernementale (ONG) américaine Physicians for Human Rights (PHR) dans un nouveau rapport.

« Il existe très peu d’informations humanitaires sur l’État de Chin. Il s’agit en effet d’une région isolée sans infrastructures et il n’est pas facile d’y accéder depuis l’Inde voisine. C’est une zone négligée », a dit Richard Sollom, l’un des directeurs adjoints de l’ONG et l’auteur principal de Life Under the Junta, publié le 19 janvier.

En 2009-2010, les enquêteurs de PHR ont interrogé 621 ménages (3 281 personnes) et documenté près de 3 000 cas de travail forcé, de torture, de viol, d’enlèvement, d’exécution arbitraire, d’arrestation et de conscription forcée d’enfants.

Près de 92 pour cent des ménages interrogés ont rapporté qu’au moins un membre de leur famille avait été soumis au travail forcé. Selon PHR, plus de 62 pour cent des participants à l’étude ont reconnu avoir travaillé sous la menace de sévices physiques, de mort ou d’une arme.

Steve Marshall, chargé de liaison de l’Organisation internationale du travail (OIT) au Myanmar, a dit à IRIN que dans certaines régions, « les villageois étaient littéralement forcés à travailler sous la menace de sévices graves ».

« Les implications du travail forcé sont beaucoup plus profondes que ne le laissent deviner ces deux mots. Il peut arriver bien des choses lorsque des gens sont emmenés à marche forcée à des centaines de kilomètres de leur village pour travailler sur un chantier. Les jeunes filles ne bénéficient plus de la protection de leur père, de leurs oncles ou de leurs frères, et elles sont dès lors beaucoup plus vulnérables aux agressions sexuelles et aux viols », a dit M. Sollom.

Selon le rapport, les militaires birmans utilisent la violence sexuelle comme un outil pour « persécuter et démoraliser » les Chins. Hommes, femmes et enfants ont rapporté des abus sexuels commis par des soldats du gouvernement. On note par ailleurs que près de 30 pour cent des victimes de viol ont moins de 15 ans.

Examen périodique universel des Nations Unies

En vue du premier Examen périodique universel (EPU) de la situation des droits de l’homme au Myanmar, qui doit avoir lieu le 27 janvier, PHR et Tomas Ojea Quintana, le rapporteur spécial des Nations Unies pour le Myanmar, ont appelé à la création d’une commission d’enquête sur la situation des droits de l’homme au Myanmar.

« Les données quantitatives soulèvent des questions auxquelles le gouvernement doit répondre. L’accumulation de preuves accablantes a pour objectif la promotion de la justice et de la responsabilité dans l’État de Chin », a dit M. Sollom.

Enlèvements

C’est dans les townships de Paletwa et de Mindat, dans le sud de l’État de Chin, qu’ont eu lieu 97 pour cent des enlèvements et disparitions rapportés et prétendument organisés par le gouvernement et la police locale dans l’État de Chin, selon le rapport.

Près de 15 pour cent des ménages ont rapporté au moins un cas de torture – soit, selon PHR, « l’infliction de souffrances aiguës ou de douleur pendant plus de 10 minutes » – par des militaires birmans. Dix-sept cas sur 100 impliquaient des enfants de moins de 15 ans.

Par ailleurs, plus de 10 pour cent des ménages ont signalé que des membres de leur famille avaient été victimes de blessures mortelles ou d’exécutions extrajudiciaires.

« Les militaires pensent qu’ils peuvent faire subir ce qu’ils veulent aux Chins parce que nous sommes une minorité ethnique et religieuse. Ils ont le pouvoir de tuer en toute impunité », a dit Salai Ling, qui a fui l’État de Chin et s’est réfugié en Thaïlande en 1996.

dm/pt/mw-gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join