L’Union africaine – un test important
Créée en 2002 pour remplacer l’Organisation de l’unité africaine, l’Union africaine, composée de 53 états, est depuis longtemps fortement impliquée dans la recherche d’un règlement pacifique en Côte d’Ivoire.
Quelle a été la position de l’UA sur les élections ?
Une mission d’observation de l’UA était en Côte d’Ivoire, dirigée par l’ancien premier ministre togolais Joseph Kokou Koffigoh. Elle a sévèrement critiqué les lacunes du processus dans le nord, rapportant des abus sérieux dans le territoire tenu par les anciens rebelles des Forces Nouvelles. Les partisans de Laurent Gbagbo se sont ensuite emparés du rapport soutenant qu’il a été délibérément ignoré. Des articles de presse ont indiqué que M. Koffigoh avait irrité l’UA en assistant à la cérémonie d’investiture de M. Gbagbo en décembre.
Lorsque des indicateurs alarmants de crise sont apparus en Côte d’Ivoire, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a exprimé son « rejet total de toute tentative visant à créer un fait accompli pour saper le processus électoral et remettre en cause la volonté populaire », et il a demandé aux parties de faire preuve de la retenue nécessaire et de «s’abstenir de toute action qui pourrait exacerber une situation déjà fragile ».
Thabo Mbeki, ancien président d’Afrique du sud, reprenant son rôle de médiateur de l’UA, s’est rendu à Abidjan le 5 décembre accompagné de Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso et médiateur de l’UA au Darfour. M. Mbeki a tenu des réunions séparées avec M. Gbagbo et M. Ouattara sans réussir à réunir les deux rivaux autour de la même table.
M. Bingu Wa Mutharika, président de l’UA et chef de l’Etat du Malawi, a annoncé la suspension de la Côte d’Ivoire de l’organisation « jusqu’à la passation de pouvoir au président démocratiquement élu ». Cette position a été confirmée lors d’une autre rencontre du Conseil de paix et de sécurité de l’UA à Addis Abeba le 9 décembre.
Jean Ping, président de la commission de l’UA et ancien ministre des Affaires étrangères du Gabon, accompagné de l’algérien Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, et Victor Gbeho, président de la Commission de la CEDEAO et diplomate ghanéen chevronné, se sont rendus à Abidjan le 16 décembre.
Qui pour médiateur ?
Le choix du premier ministre kenyan, Raila Odinga, a provoqué des froncements de sourcils. M. Odinga s’était déjà fait remarqué en suggérant qu’une intervention militaire pour destituer M. Gbagbo serait légitime. Les alliés de M. Gbagbo ont rapidement misen doute sa désignation sur cette base. D’autres observateurs ont mis en doute le fait d’introduire quelqu’un venant d’un contexte politiquement chargé, arguant que l’expérience du Kenya, avec des violences électorales et un gouvernement de coalition désordonné, pourrait apporter de la confusion aux problèmes en Côte d’Ivoire.
L’Angola, qui a une ambassade à Abidjan, a rapidement mis en garde contre toute interférence étrangère et a depuis clarifié sa position dans un certain nombre de communiqués. M. Gbagbo a été le premier dirigeant ivoirien à chercher à nouer des relations complètes avec l’Angola, après des décennies de soutien ivoirien au mouvement rebelle de l’ Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA).
S’exprimant le 27 décembre en Guinée-Bissau, Jorge Chicote, ministre des Affaires étrangères de l’Angola, a dit que la position de l’Angola se fondait sur un respect pour les institutions de la Côte d’Ivoire et un désir « de prendre une position qui éviterait un bain de sang ».
L’Angola a réagi avec colère à des rumeurs concernant la présence de mercenaires angolais à Abidjan.
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et Thabo Mbeki ont tous deux exprimé des inquiétudes au sujet de la viabilité d’une solution militaire.
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Sources: Mission d’observation de l’Union africaine, Union africaine, Washington Post, AFP
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