Les objections à une impunité gouvernementale existant de longue date et concernant « de flagrantes violations des droits de l’homme ont été bloquées pour des raisons politiques », selon un récent rapport de la Commission asiatique des droits de l’homme (AHRC), une ONG basée à Hong-Kong.
L’AHCR a publié une vidéo en octobre cette année montrant les tortures présumées des militaires contre des groupes indigènes dans la province Ouest de la Papouasie, dans la moitié occidentale de l’île de Nouvelle-Guinée, foyer d’un mouvement séparatiste depuis des décennies qui a opposé des combattants pro-indépendance aux militaires.
Mais il n’est pas clair de savoir si les preuves des tortures présumées menées par le gouvernement peuvent aboutir à des condamnations, selon l’International Crisis Group (ICG).
« Il y a un fort sentiment que le gouvernement ne veut pas punir ceux qui sont impliqués dans de tels cas » a dit Sidney Jones, conseillère principale à l’ICG pour les programmes en Asie.
Alors que Djioko Suyanto, ministre du gouvernement en charge de la coordination des affaires politiques, juridiques et de sécurité, reconnaît que les soldats ont agi « excessivement » lors des bastonnades, il a dit que la priorité du gouvernement pour la province de Papouasie était de créer une stabilité politique, qui apportera alors le développement.
« Nous devons aussi nous rappeler qu’il y a eu des tirs [par des séparatistes] visant des employées de Freeport [compagnie américaine d’extraction d’or] cette année et l’an dernier. Alors il y a toujours des perturbations sécuritaires. [Les militaires] et la police sont là pour appliquer la loi et maintenir la sécurité ».
Selon Haris Azhar, coordinateur pour une ONG locale des droits de l’homme, Kontras, le fait de mettre fortement en avant la sécurité a engendré d’autres abus, moins médiatisés, contre des habitants de la Papouasie. « Il n’y a pas de justice pour les victimes de violence. Le peuple indigène Papouan-néo-guinéen [est] une minorité ici. Notre crainte c’est que les Papouans-néo-guinéens soient comme les [Amérindiens] des États-Unis ou les Aborigènes d’Australie ».
En plus de violations présumées des droits de l’homme dans les provinces de Papouasie et de Papouasie Ouest, le rapport de l’AHRC a mis l’accent sur des attaques contre des minorités religieuses, contre des militants des droits de l’homme, et sur la corruption dans le système judiciaire indonésien.
Des développements potentiellement positifs pour les droits de l’homme incluent le choix d’un nouveau procureur général en novembre, la signature de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et la création d’une force judiciaire pour combattre l’impunité.
« Cependant, aucune de ces étapes [n’a] encore abouti à ce que les auteurs de sérieuses violations des droits de l’homme répondent de leurs actes», a écrit l’AHRC.
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