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le risque d’infection au VIH dans un secteur de la construction en pleine croissance

Local trainee cutting steel at a condominium construction site in Addis Ababa
Magnus Franklin/Flickr
The country's construction sector is growing at a rate of 11.3 percent annually
Dans toute la capitale éthiopienne, Addis Abeba, des immeubles modernes poussent comme des champignons et des avenues font leur apparition. Le secteur de la construction en pleine croissance attire des milliers d’ouvriers et les fonctionnaires d’État reconnaissent de plus en plus la nécessité pour les services de prévention du VIH de cibler ces travailleurs.

« Nous n’avons pas encore [une idée précise] de la situation et du mode de vie des ouvriers de la construction en Éthiopie, même si le secteur est en pleine croissance », a dit à IRIN/PlusNews Bekele Desalegn, expert en mobilisation sociale du Bureau fédéral de prévention et de contrôle du VIH/SIDA (HAPCO).

« Nous devons évaluer à quel point le nombre d’ouvriers – principalement des jeunes – du secteur de la construction vivant loin de leur famille a augmenté, s’ils ont été sensibilisés à la question du VIH/SIDA et à la façon de se protéger et s’ils se font dépister quand ils rentrent chez eux. Il faut répondre à toutes ces questions et intervenir de manière appropriée », a-t-il ajouté.

La visite d’un chantier près d’Addis Abeba fournit quelques réponses. Bikila Gurmu gagne 30 birrs éthiopiens (environ 1,85 dollar) par jour en travaillant pour un projet de construction près de Sendafa, à 42 kilomètres au nord de la capitale. Cet homme marié et père de deux enfants avoue avoir des relations sexuelles avec des femmes locales lorsqu’il se trouve loin de sa famille, qui vit à quatre heures et demie de marche. Il ne parvient à faire le déplacement qu’une fois par semaine.

Manque de connaissance

« Ça n’arrive que rarement », a-t-il dit. Avant de venir en ville, M. Gurmu n’avait jamais utilisé ni même vu de préservatif. « La première fois que j’ai vu un préservatif, c’est lorsqu’une femme que j’avais payée pour avoir des relations sexuelles a insisté pour que j’en mette un ».

Depuis, il a pris l’habitude d’utiliser des préservatifs lorsqu’il a des relations sexuelles avec d’autres femmes que son épouse, mais il hésite toujours à se soumettre à un test de dépistage du VIH.

Selon M. Gurmu, la façon dont il a découvert les préservatifs souligne la nécessité de mettre en place des programmes de prévention du VIH dans le secteur de la construction. Les ouvriers passent souvent des semaines loin de leur famille et fréquentent des bars locaux dont les serveuses et les propriétaires font parfois également office de travailleuses du sexe.

En outre, contrairement aux secteurs de la construction d’autres pays d’Afrique de l’Est, la main-d'œuvre y compte une importante proportion de femmes.

« Lorsque vous avez beaucoup d’employés, il y a de fortes chances qu’ils sortent entre eux. J’ai vu des filles tomber enceintes et [perdre] leur emploi à cause de cela », a dit Bethlehem Endalkachew, ingénieur civil responsable du chantier de Sendafa sur lequel travaille M. Gurmu. « La plupart des ouvriers ne connaissent pas les méthodes de contraception et de prévention des maladies sexuellement transmissibles ».

Un début

Cela dit, si aucune politique nationale n’a encore été mise en place dans la construction, certains des principaux acteurs du secteur prennent des mesures pour lutter contre le VIH chez leurs ouvriers.

« Lorsque nous attribuons un projet [de construction] de route à un entrepreneur, nous incluons une clause au contrat qui l’oblige à allouer un pour cent du coût total du projet à la lutte contre le VIH/SIDA et à la protection des ouvriers contre l’épidémie », a dit le porte-parole de l’Autorité éthiopienne des routes, Samson Wondimu.

Certaines des principales sociétés privées travaillent également à la protection de leur main-d'œuvre. Sunshine Construction, qui exécute un projet de construction de route de plus de 100 millions de dollars, a créé un département dédié au VIH.

« Il est de notre responsabilité d’éduquer les ouvriers et de leur donner le soutien nécessaire, et notamment de leur fournir des préservatifs », a dit Samuel Tafesse, directeur général de Sunshine Construction.

L’organisation non gouvernementale World Leaning dirige un projet d’une durée de trois ans financé par le gouvernement américain et visant à mettre en place, en collaboration avec les organismes publics, des interventions en milieu de travail et des politiques destinées à réduire le risque d’infection au VIH chez les ouvriers de la construction.

Le secteur de la construction éthiopien est passé d’un taux de croissance brut d’environ trois pour cent en 2000 à 11,3 pour cent en 2008 et couvre une grande partie du pays. Selon les spécialistes, le besoin de prévention contre le VIH dans les zones urbaines, où le taux de prévalence du VIH est estimé à environ sept pour cent, est manifestement urgent. Mais le milieu rural, où le taux de prévalence reste relativement bas (0,9 pour cent), ne doit pas être laissé de côté, car des villages surgissent le long du réseau routier en pleine expansion et brouillent la distinction entre ville et campagne.

kt/kr/mw- gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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