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Politique humanitaire - Accorder une plus grande place à la logistique

The roads that lead to Mau are in a sorry state and it is hard for evictees to access social amenities Rachel Kibui/IRIN
A motorcyclist receives a push on a muddy road in the Mau in Kenya
Environ 50 travailleurs humanitaires se sont rassemblés dans un hôtel pour une photo de groupe. Mais, au lieu de dire « cheese » ou « ouistiti », ils ont crié « waybill ! » (Bordereau d’expédition, en français).

Des logisticiens travaillant dans des opérations d’urgence en Afrique se sont réunis à Nairobi pour la première assemblée générale de l’Association de logistique humanitaire (Humanitarian Logistics Association, HLA) en Afrique, soutenue par la Fondation Kuehne.

George Fenton, le président de l’Association, a dit que c’était la première association professionnelle du secteur de l’aide humanitaire internationale. La HLA, qui compte 622 membres et qui s’est enregistrée au Royaume-Uni en 2009 comme organisation non gouvernementale au Royaume-Uni, est prise comme modèle par ceux qui s’intéressent à d’autres domaines de professionnalisation, a-t-il dit.

Il a dit qu’en raison de l’augmentation de l’ampleur, de la portée et de la fréquence des catastrophes, il était « extrêmement nécessaire » de professionnaliser le secteur de l’aide humanitaire, notamment en ce qui concerne la logistique. En tant qu’association d’individus, la HLA est indépendante des considérations politiques des organisations, a-t-il ajouté.

Son but est de constituer une communauté mondiale de praticiens, ce qui augmentera leur efficacité, favorisera l’innovation et, à terme, garantira une meilleure vie et une plus grande dignité aux bénéficiaires, a dit M. Fenton. Son conseil d’administration compte à la fois des praticiens et des universitaires.

Garantir la réussite 

« Le facteur décisif », c’est la logistique « qui garantira la réussite que vous recherchez », a dit Abbas Gullet, le secrétaire général de la société de la Croix-Rouge kényane, lors de l’assemblée générale.

La HLA tente de mieux faire connaître la logistique. Mitsuko Mizushima, de la Fondation Kuehne, a mentionné le rôle essentiel de la logistique et la « maigre » réussite de la chaîne logistique du secteur privé.

Les participants avaient un avis divergeant quant à l’ampleur du retard des organisations humanitaires dans le domaine de la logistique, en ce qui concerne leurs pratiques et leur poids, par rapport au secteur privé. Pour certains, ce retard était de 10 à 20 ans. Les logisticiens étaient maintenus dans l’ombre et réduits au stéréotype de l’homme « aux ongles sales » travaillant dans les entrepôts, a dit Mme Mizushima, mais on les trouve maintenant dans les conseils d’administration et à des postes de cadres supérieurs.

Les travailleurs humanitaires se spécialisant dans la logistique peuvent obtenir un diplôme professionnel. Le premier programme de certification a été créé en 2006 avec le soutien de l’Institut Fritz et de l’Institut agréé de la logistique et des transports, basé au Royaume-Uni. Environ 950 personnes ont commencé les différents cours proposés. La plupart ont choisi la certification en logistique humanitaire, et 195 d’entre eux ont achevé la formation à distance à temps partiel. Des bourses d’études sont également disponibles.

Dans le cadre de cette initiative, des cours plus spécialisés en chaîne logistique et en logistique médicale sont également proposés. Le Programme alimentaire mondial, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Comité international de la Croix-Rouge et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance sont les organisations qui ont envoyé le plus de candidats. Les diplômés déclarent être plus efficaces, avoir gagné en confiance et en reconnaissance et avoir évolué professionnellement, ont dit les organisateurs.

Élévation des normes éthiques

Le groupe a non seulement discuté de la complexité des pratiques logistiques, mais il a également été informé par le coordonnateur de la formation, Kerry Schneider, d’une initiative, Ethical Cargo, hébergée par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Il s’agit d’un service mis en place pour aider les organisations humanitaires à contrôler les antécédents des transporteurs aériens et des avions en matière de sécurité et leurs liens avec des activités illicites. Les normes éthiques régissant l’approvisionnement sont de plus en plus élevées, a-t-il dit.

L'Office d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) a ainsi publié une mise à jour préliminaire de ses directives en matière de passation des marchés, qui chargent les organisations humanitaires de déterminer si une entreprise est impliquée dans des activités illégales.

Les lignes directrices de l'ECHO établissent que les fournisseurs doivent respecter les embargos et les sanctions imposés par les Nations Unies et l'Union européenne et « ne pas vendre ou transporter des armes ni du matériel pouvant avoir une influence sur des conflits à des gouvernements qui violent fréquemment les droits humains de leurs citoyens ; ou dans des pays touchés par des conflits armés internes ou d'importantes tensions ; ou dans des régions où la vente d'armes pourrait menacer la paix ».

Pourtant, tout en saluant l'initiative et le principe de diligence raisonnable, un participant a résumé le dilemme éthique auquel les organisations humanitaires font face dans des régions très dangereuses telles que la Somalie, où peu d'agents interviennent, en disant : « Vous ne pouvez choisir que lorsque vous avez le choix ».

bp/mw/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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