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Là où les inondations sont source d’espoir

Generic fisherman photo - Pakistan, India Sudhanshu Goyal/Flickr
Alors que quelque 20 millions de personnes ont été touchées par les inondations au Pakistan depuis le mois de juillet et que d’autres sont encore en cours de déplacement dans la province du Sind, dans le sud du pays, un groupe de population voit le bon côté des choses.

Les pêcheurs du lac Manchar, le plus grand lac d’eau douce du Pakistan, situé dans la région de Dadu (province du Sind), espèrent que l’afflux des eaux de l’Indus permettra d’atténuer la contamination causée, ces dernières années, par les déversements d’effluents industriels.

« Cette eau douce nous amènera du poisson. Nous avons vraiment de bonnes raisons de nous réjouir ; bien qu’évidemment, ces crues soient un drame pour les populations du Sind, et cela, aucun d’entre nous ne peut l’oublier », a déclaré Abdullah Deenu, un pêcheur de 50 ans.

Le débordement des eaux du lac Manchar a provoqué des inondations dans 250 villages des environs, selon les médias locaux, et représente une menace pour tous dans la région.

La majorité des 100 000 habitants de Bhan Saeedabad ont quitté la ville pour s’installer dans des zones plus sûres. Environ 35 000 habitants du sous-district de Sehwan camperaient à la belle étoile le long des routes, et 15 000 personnes se trouvent coincées dans les villages.

Le niveau dangereusement élevé des eaux du lac menace les 15 000 à 20 000 pêcheurs qui y travaillent, selon Sami Memon, porte-parole du Forum des familles de pêcheurs du Pakistan, un organisme sis à Karachi, qui représente les communautés de pêcheurs.

« Les populations ne sont pas en sécurité à Manchar, en ce moment ; les villages de pêcheurs sont inondés », a rapporté M. Memon à IRIN. Ce dernier pense toutefois que l’afflux de l’eau douce de l’Indus dans le lac apportera de nouveaux stocks de poissons.

Fishermen have faced growing difficulty in earning livelihoods at Manchar
Photo: Naseer Memon/IRIN
Les pêcheurs peinent de plus en plus à gagner leur vie à Manchar
« Les crues ont détruit beaucoup de fermes piscicoles dans l’ensemble du Sind et les stocks ont été emportés par les eaux jusqu’au lac Manchar. Il y aura donc plus de poisson là-bas », a expliqué M. Memon, notant toutefois que le débordement des eaux du lac Manchar était « inopportun » car le poisson en question était rejeté dans les eaux de l’Indus.

Espèces disparues

A Manchar, la détérioration de l’environnement et la perte de poisson qui en résulte sont une source de vives préoccupations depuis plusieurs années : de nombreuses espèces que l’on trouvait autrefois dans le lac ont disparu en raison de la pollution.

Des milliers de pêcheurs ont quitté Manchar car ils ne parvenaient plus à y gagner leur vie.

« Je suis triste d’avoir quitté Manchar, mais nous n’avions pas le choix », a dit à IRIN Ghulam Mallah, un pêcheur de 40 ans ; parti il y a trois ans, M. Mallah exerce désormais sa profession de pêcheur sur la côte, à Karachi. Malgré les difficultés causées par les inondations, a-t-il dit, l’afflux d’eau douce dans le lac sera accueilli « à bras ouverts » par bon nombre d’habitants qui pêchent encore à Manchar.

« La crue actuelle permettra de rajeunir l’écosystème du lac et de réduire la contamination, du moins pour quelque temps », a dit Naseer Memon, environnementaliste et directeur de l’organisation non gouvernementale (ONG) Strengthening Participatory Organization.

Les pêcheurs des villages des environs de Manchar espèrent qu’à leur retour, dès le retrait des eaux de crue, ils trouveront de nouvelles espèces de poissons et un lac moins pollué. « Même si cela ne dure pas longtemps, au moins, cela nous donnerait de l’espoir », a dit le pêcheur M. Deenu.

kh/at/cb/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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