Rudi Thetard, de Management Sciences for Health, une organisation non gouvernementale dont l’objectif est de renforcer les soins de santé publics, a dit, lors de la récente réunion annuelle de l’Association des médecins de campagne d’Afrique méridionale (Rudasa) à Manzini, au Swaziland, que depuis 2008, environ 1 000 assistants de surveillance sanitaire (health surveillance assistants, HSA) avaient achevé leur formation, qui dure plusieurs semaines.
Après six jours de formation en plus de leur module fondamental, nombre d’entre eux ont pris la direction d’une « clinique de village », augmentant ainsi de 25 pour cent l’accès des communautés au traitement de diverses maladies comme le paludisme, les maladies fébriles, la pneumonie et les maladies diarrhéiques dans les zones où ils étaient affectés, a-t-il dit.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il y a environ deux médecins et 59 infirmières pour 100 000 habitants et qu’en 2006, le taux de vacance était, pour les infirmières, de 65 pour cent. Environ 59 pour cent des médecins nés au Malawi exercent à l’étranger.
Selon l’OMS, les bailleurs de fonds contribuent à hauteur d’environ 60 pour cent aux dépenses de santé totales du pays.
Après la formation de base des HSA, ces praticiens peu spécialisés commencent par travailler auprès de chefs de clinique – des professionnels de la santé ayant complété une formation de trois ans – qui remplacent les médecins.
Les HSA ayant suivi une formation supplémentaire se rendent à vélo dans des communautés éloignées et isolées et offrent des services médicaux qui y étaient auparavant inexistants.
« Pour la survie de l’enfant, ce genre de simplicité est très importante et il est possible de se départir d’une démarche axée sur la prise en charge à l’hôpital » |
Environ 11,9 pour cent des Malawiens âgés de 15 à 49 ans sont porteurs du VIH.
Selon M. Thetard, il est avéré que certains médicaments, notamment des antipaludéens, sont employés de façon abusive et que cela pourrait être corrigé en équipant les HSA d’instruments de diagnostic comme les tests de diagnostic rapide du paludisme.
Les leçons du Sahel
En tirant des leçons des sécheresses intervenues au Sahel à la fin des années 1990, pendant lesquelles la gestion communautaire de la malnutrition aigüe a fait ses premiers pas, les HSA ont joué un rôle crucial en traitant les enfants atteints de malnutrition. En raison de la faim saisonnière ou cyclique, environ 47 pour cent des enfants malawiens entrent dans la catégorie des individus présentant un retard de croissance, a dit M. Thetard.
Une infirmière ou un chef de clinique détermine la gravité de l’état de l’enfant et décide s’il doit être hospitalisé ou pris en charge par des HSA à domicile.
Jusqu’à récemment, les enfants nécessitant une récupération nutritionnelle étaient systématiquement pris en charge à l’hôpital pour une durée allant jusqu’à trois semaines. Ils étaient alors séparés de leur environnement familial et leur famille devait supporter la charge supplémentaire que représentaient les frais de transport pour rendre visite à leur enfant.
M. Thetard a dit que l’expérience du Sahel montrait que 80 pour cent des enfants atteints de malnutrition aiguë pouvaient être soignés en ambulatoire et que, grâce à la mise en place de services de nutrition communautaires, près de deux fois plus de cas de malnutrition infantile étaient identifiés que ceux qui étaient auparavant envoyés à l’hôpital pour être soignés.
« Pour la survie de l’enfant, ce genre de simplicité est très importante et il est possible de se départir d’une démarche axée sur la prise en charge à l’hôpital », a dit M. Thetard.
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