Les autorités nationales et locales – soutenues par les agences internationales – ont envoyé des camions-citernes remplis d’eau ainsi que des tonnes de riz et de fourrage à Kidal, où les animaux meurent quotidiennement et où l’eau, à la fois pour boire et pour se laver, est de plus en plus rare. Tout en mentionnant qu’ils avaient reçu une aide significative, les habitants ont cependant dit qu’elle était insuffisante et que des solutions à long terme étaient indispensables.
Une « catastrophe » se profile si les pénuries d’eau ne sont pas résolues, a averti un rapport de l’assemblée régionale de Kidal, remis récemment au président malien Amadou Toumani Touré, à la suite d’une évaluation menée dans la région. Selon ce rapport, si les conditions actuelles ne s’améliorent pas, « c’est un cycle infernal qui se remettra en route : déplacements anarchiques, tensions et conflits [et] surpopulation dans les villes ».
« C’est tout l’équilibre même de la … région qui va se trouver menacé ».
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Kidal, comme beaucoup d’autres zones du Sahel, enregistre peu de précipitations annuelles. Mais au cours des dernières années, les pluies ont été particulièrement faibles, commençant tard et finissant tôt. Housseini Maïga, président du partenariat national de l’eau du Mali, a dit qu’une ville située au nord de Gao, au Mali, les habitants « n’ont pas eu une goutte de pluie, toute la saison des pluies [l’année 2009] – rien. »
M. Maïga faisait partie des experts et autorités de l’eau participant à des rencontres dans la capitale sénégalaise, Dakar, du 23 au 27 juillet, organisées par le Global Water Partnership.
« Evidemment c’est un climat très variable, qui a des hauts et des bas, des bonnes années et des mauvaises années », a dit M. Maïga à IRIN. « Mais ces dernières années, on a constaté une tendance à la baisse ».
Photo: IRIN |
Carte du Mali |
Le manque d’eau potable est le principal problème à Kidal, a dit Yacouba Sangaré, médecin chef à Kidal. « La nappe phréatique baisse de plus en plus… Avoir de l’eau potable et pour se laver est aujourd’hui un luxe ».
La plupart des enfants venant en consultation médicale souffrent de diarrhées et de déshydratation, a-t-il dit à IRIN.
Il a ajouté : « Je suis [à Kidal] depuis 2004 et c’est la première fois que je constate l’ampleur du phénomène de la [faim], non seulement pour les hommes mais aussi pour les animaux ».
« On ne compte plus les animaux morts », a dit à IRIN Alhabass Ag Intallah, membre du parlement de Kidal. « L’exploit cette année serait de pouvoir sauver un dixième du cheptel. Et dans cette région [où les populations vivent de leur élevage], perdre 90 pour cent du bétail équivaut à une famine. On assiste déjà à une dénutrition très rapide des enfants et de toute la population de la région en général, à cause du dépérissement de leur bétail ».
Al Hamdou Amoune, comme beaucoup de gens dans la région, élève du bétail. « Je ne sais pas ce que je vais devenir avec ma famille. J’ai perdu la moitié de mon troupeau et j’ai peur pour le reste. C’est vrai que le gouvernement a envoyé [de l’aide] mais ce n’est pas suffisant ». Il a dit que la région avait surtout besoin de châteaux d’eau.
« La vie n’a jamais été facile à Kidal mais de nos jours c’est de pire en pire », a dit Walet Altanata, enseignante. « Sans eau, que pouvons-nous faire ? Le soleil, les grandes chaleurs, on est habitué à cela. Mais je ne pense pas qu’on pourra [s’habituer] au manque d’eau. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement et à ses partenaires de nous venir en aide ».
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