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Des écoles non agréées et en plein air, ou pas d’école du tout

Kids in class UNICEF
Simbarashe Choga, 65 ans, enseignant à la retraite, est le boucher d’Epworth, à quelque 20km au sud-est de la capitale Harare. Il est également le directeur de l’école primaire qu’il dirige à l'extérieur de sa boucherie.

« Mes enseignants gardent leurs papiers et leur matériel à la boucherie qui nous sert de bureau, car, comme vous pouvez le voir, il n’y a pas de bâtiments ici », a dit M.Choga à IRIN. « Nous avons en tout 182 élèves du premier au septième niveau et la majorité d’entre eux étudient dehors ».

La plupart des maisons d’Epworth n’ont ni l’eau courante ni l’électricité et le quartier est surtout connu pour son taux de criminalité élevé. Son établissement, insiste M.Choga, a été enregistré par les autorités municipales locales, mais la plupart des écoles offrant une éducation primaire et secondaire ne sont pas reconnues, et au niveau ministériel, même son école n’est pas agréée.

En d’autres termes, les élèves de l’école de M.Choga sont obligés d’aller passer leurs examens de fin de cycle primaire pour entrer au collège dans d’autres établissements qui sont, eux, officiellement reconnus par le ministère de l’Education.

M.Choga, qui emploie principalement des enseignants qui n’ont pas eu de formation, déplore de devoir se débrouiller avec des manuels et de la papeterie inadéquats et exhorte le gouvernement à enregistrer son école « de façon que les gens comme moi, et bien d’autres à Epworth et dans le reste du pays, puissent permettre aux groupes défavorisés – qui sont trop pauvres et manquent d’établissements scolaires – d’avoir accès à l’éducation ».

Des bonnes notes, pour l’instant

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a récemment établi que le Zimbabwe avait un taux d’alphabétisation de 92 pour cent ; c’est le plus élevé de l’Afrique. Mais David Coltart, ministre de l’Education, des Arts, des Sports et de la Culture remarque : « Cela ne veut pas dire grand chose, si le système éducatif du Zimbabwe reste dans son état actuel. Je ne peux pas accepter les félicitations ».

Ce système éducatif malade, qui fut autrefois un modèle pour toute l’Afrique sub-saharienne, s’est affaissé et pratiquement effondré sous le poids des crises économique et politique des 10 dernières années : les pénuries alimentaires généralisées, l’hyperinflation, les épidémies de choléra et presque un an de grève des enseignants en 2008 ont terriblement affaibli les standards de l’éducation.

Il n’est pas rare de voir 10 élèves se partager le même manuel, et quoique le gouvernement ait réduit considérablement les frais scolaires en 2009, la pauvreté croissante fait que, malgré cette réduction des frais dans les écoles publiques, des milliers d’enfants n’y ont pas accès.

« La prolifération de ces écoles non reconnues est une véritable crise nationale et nous sommes très inquiets », a dit M.Coltart à IRIN. Selon lui, les écoles non autorisées se multiplient parce que des ressources limitées empêchent les fonctionnaires de l’éducation d’exercer un contrôle sur ces écoles.

« Nous n’avons pas de véhicules pour faire le tour des districts et inspecter les écoles, comme c’était le cas quand l’économie allait encore bien. Cependant, je suis heureux que le ministre des Finances [Tendai Biti] ait récemment alloué à mon ministère de quoi acheter 40 véhicules pour faire le tour du pays ».

M.Coltart a indiqué que même si les écoles privées jouaient un rôle important dans l’amélioration des standards éducatifs, ce n’était pas le cas quand les établissements n'étaient pas enregistrés et qu’ils n'étaient pas suivis officiellement pas son ministère. Le gouvernement a annoncé dernièrement avoir fermé plus de 100 établissements d’enseignement tertiaire privés non reconnus.

« Les élèves qui rentrent en quatrième année [du collège]doivent aller autre part, car nous ne sommes pas enregistrés et nous ne pouvons pas faire passer l’examen du O-Level [Ordinary Level, comparable au Brevet des collèges]. Ici, les frais sont très bas et les parents inscrivent leurs enfants chez nous parce qu’ils ne peuvent pas être absorbés par les quelques écoles secondaires du coin », a dit Sophia Sibanda, qui enseigne dans une école proche de celle de M.Choga.

« Le plus important est que ces élèves apprennent à lire et à écrire et acquièrent quelques connaissances en géographie et en histoire », a-t-elle dit. « Autrement, ils parviendraient à l’âge adulte sans même savoir compter ».

fm/tdm/he/og/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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