Les données préliminaires de l’enquête – l’ensemble des résultats sera publié dans le courant de cette année - indiquent qu’au Timor-Leste, le taux de fécondité s’élève aujourd’hui à 5,7 naissances par femme âgée de 15 à 49 ans, soit deux enfants de moins qu’en 2003. En outre, depuis la dernière enquête, menée en 2003, le taux de mortalité a chuté de 60 à 44 décès pour 1 000 naissances pour les nourrissons, et de 83 à 64 décès pour 1 000 naissances chez les enfants de moins de cinq ans.
« En ce qui concerne les taux de mortalité des nourrissons et des enfants de moins de cinq ans, la diminution est assez spectaculaire », s’est félicité Rui de Araujo, qui occupait les fonctions de ministre timorais de la Santé entre 2001 et 2007.
A en croire les experts, la chute du taux de fécondité est due au niveau d’instruction plus élevé des femmes, à l’augmentation du nombre de femmes au sein de la population active et à une offre plus abondante de services de santé reproductive.
« Nous avons été heureux de constater une augmentation du recours à des sages-femmes qualifiées et aux autres services de santé maternelle », a dit Marisa Harrison de la Health Alliance International (HAI), une organisation non gouvernementale (ONG) qui collabore avec le gouvernement pour développer les soins offerts aux mères et aux nouveaux-nés.
L’enquête révèle également une augmentation de la demande de planification familiale.
« Le changement le plus surprenant que nous a révélé l’EDS réside en ce que 72 pour cent des femmes mariées souhaitent aujourd’hui espacer les grossesses ou cesser d’avoir des enfants. Ce taux n’était que de 35 pour cent en 2003 », a dit Melinda Mousaco, directrice nationale de Marie Stopes International, un organisme spécialisé dans le domaine de la santé sexuelle.
Les difficultés à venir
Selon M. de Araujo, ancien ministre, les résultats de l’enquête Démographie et santé révèlent que le pays a eu raison d’axer ses politiques sur les soins de santé primaire, la promotion de la santé, et la participation et l’éducation des communautés.
« Une des décisions stratégiques les plus importantes adoptées entre 2001 et 2007 était celle d’allouer 60 pour cent du budget de la santé aux soins de santé primaire et seulement 40 pour cent aux soins hospitaliers », a-t-il expliqué.
Continuer d’accorder la priorité à la santé primaire devrait permettre au Timor-Leste de rester en bonne voie pour atteindre les principaux Objectifs du millénaire pour le développement, notamment l’objectif de réduction de la mortalité infantile et l’objectif d’amélioration de la santé des mères, a-t-il estimé.
Toutefois, les experts s’accordent à dire qu’il est important de ne pas être trop confiant. Le taux de malnutrition reste un problème de taille : près de la moitié des enfants souffrent de sous-alimentation, et 15 pour cent d’entre eux en sont gravement atteints.
Parallèlement, seuls 30 pour cent des accouchements se déroulent en présence d’un professionnel de la santé, et seuls 22 pour cent d’entre eux ont lieu en centre de santé. La réduction des taux de mortalités maternelle et néonatale dépend de l’augmentation du nombre d’accouchements assistés par des professionnels de la santé.
Bien que le secteur timorais de la santé pâtisse d’un manque de professionnels de la santé formés, les experts sont encouragés par les conclusions de l’enquête.
« Le Timor-Leste souffre encore de pénuries de personnel, notamment de sages-femmes ; il est donc encourageant de constater qu’ils ont tout de même pu améliorer les résultats de leurs indicateurs dans les domaines de la santé de la mère et de l’enfant et de la planification familiale », a dit Kristen Graham, conseillère en santé de la mère et de l’enfant à la Clinic Cafe Timor (CCT), le service de santé primaire de la Cooperativa Cafe Timor.
Le Timor-Leste vient de se libérer, il y a à peine plus de 10 ans, du joug d’une occupation militaire violente par l’Indonésie, entre 1975 et 1999, au cours de laquelle quelque 200 000 personnes ont trouvé la mort. Le pays a officiellement obtenu son indépendance en 2002.
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