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Des vivres, mais pas d’argent pour les acheminer

Water lillies are a source of starch during the lean season in the southern district of Nsanje Jaspreet Kindra/IRIN
Une année supplémentaire avec des excédents de récolte pour le maïs - l’aliment de base - est une bonne nouvelle pour le Malawi, mais en raison d’épisodes de sécheresse dans le sud du pays, quelque 700 000 personnes ont aujourd’hui besoin d’assistance alimentaire.

Le gouvernement et le secteur privé ont la capacité de fournir « tout le maïs nécessaire à la réponse humanitaire pour l’année, grâce à cet excédent », a dit le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWSNET) dans son dernier rapport. La mauvaise nouvelle est que la distribution de l’aide alimentaire a été retardée parce que les fonds nécessaires à ces opérations de distribution n’ont pas encore été débloqués.

Le Malawi vulnerability assessment committee, une structure multi-agences, a identifié 718 000 personnes qui auraient besoin d’aide alimentaire entre mars et juin, mais a dit que le nombre de personnes ayant faim pourrait s’élever à 1,1 million d’ici octobre.

Début juillet, l’aide n’était toujours pas parvenue aux personnes en ayant besoin, et FEWSNET a prévenu que les familles en situation d’insécurité alimentaire pourraient avoir recours à « des mécanismes d’adaptation désespérés » comme récolter des nénuphars pour les manger, sur le fleuve Shire il y a des risques de noyade et où des crocodiles rôdent. Beaucoup d’autres pourraient devenir exagérément dépendants des ventes de charbon et de bois de chauffe, ce qui aurait un effet néfaste à long-terme sur l’environnement.

Un problème de longue date

Ce retard dans la distribution de l’aide, causé par un manque de fonds pour couvrir les frais opérationnels, est un problème depuis longtemps au Malawi ; le Département de gestion des catastrophes (DoDMA, en anglais) ne dispose pas de budget pour prendre en charge cet aspect de la réponse.

Le rapport de FEWSNET a dit que le gouvernement était en discussion avec des donateurs pour mettre en place un fonds de réponse humanitaire afin de pouvoir agir à temps. Des responsables du DoDMA ont dit à IRIN qu’ils feraient leurs commentaires plus tard, lorsqu’ils auraient certaines clarifications.

Le Département britannique pour le développement international (DFID) a dit à IRIN qu’il était en train de « travailler étroitement avec d’autres partenaires au développement pour s’assurer que le gouvernement [du Malawi] ait les moyens de distribuer ses réserves de grains à ceux qui en ont le plus besoin ».

Dans un communiqué en janvier, le Conseil des organisations non gouvernementales du Malawi, un groupe rassemblant des ONG, a exhorté le gouvernement à « prendre en considération la mobilisation des ressources pour des opérations d’urgence au lieu d’attendre que l’horrible visage de cette [possible] catastrophe commence à faire des victimes parmi la population ».

Les transferts d’argent

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Le retard a donné une impulsion au débat en cours, pour savoir si les personnes dans le besoin doivent recevoir une aide sous forme d’argent ou de nourriture. « Les transferts d’argent permettront aux bénéficiaires d’accéder à de la nourriture ou autres articles rapidement sur les marchés existants, plutôt que d’attendre que toute la logistique se mette en place », a dit Andrew Daudi, Secrétaire permanent du Malawi pour l’Agriculture et la sécurité alimentaire, dans un courrier électronique à IRIN.

Une fois que les bénéficiaires ont été identifiés, des cartes téléphoniques seront distribuées dans les districts affectés. « Même si l’argent provient de l’extérieur du Malawi, il peut être versé là et les bénéficiaires peuvent y accéder au Malawi avec des délais minima », a-t-il dit.

Le maïs stocké dans les réserves stratégiques du gouvernement doit être mis dans des sacs pour la distribution, nécessitant l’achat de sacs. « Les commissaires de districts doivent se réunir, ce qui accentue les retards. Les pannes des véhicules ne peuvent pas être réparées ». Si les haricots secs, les pois et autres légumes secs doivent être achetés, les transferts d’argent aideraient également à gagner du temps sur les processus de soumission et d’achat, a noté M. Daudi.

Avec de l’argent en main, les populations pourraient acheter des produits alimentaires variés tels que des légumes, du sel, de l’huile, du poisson ou même de la viande, au lieu de dépendre de l’aide alimentaire typique constituée de maïs et de denrées sèches, a-t-il écrit. « Laissons les bénéficiaires décider – c’est comme cela que je vois les choses. Je peux me tromper, mais il faut nous laisser essayer ; si nous échouons, nous ferons demi-tour ».

D’un autre côté, des responsables officiels se demandent pourquoi le pays devrait donner de l’argent aux populations pour acheter de la nourriture alors qu’il y a des excédents agricoles. Le gouvernement devrait annoncer une décision sur le financement des coûts opérationnels dans le courant de la semaine, mais des travailleurs humanitaires disent que des transferts d’argent devraient malgré tout être mis en place dans certains des districts touchés d’ici octobre.

DFID, partisan de longue date des transferts d’argent, a dit à IRIN qu’il avait soutenu le gouvernement malawite pour développer l’utilisation de ces transferts en réponse aux pénuries alimentaires. DFID avait fourni plus de 1,1 million de dollars pour que les transferts d’argent puissent répondre aux pénuries alimentaires en 2006.

Il fournit également plus de 755 000 dollars en transferts d’argent à des populations affectées par une série de tremblements de terre qui ont frappé le district de Karonga Nord en décembre 2009, afin que les habitants puissent réparer ou reconstruire leurs habitations endommagées.

jk/he/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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