Nicholas Ntepe, 40 ans, a dit à IRIN qu’il passait souvent des journées entières loin de son domicile pour retrouver son bétail et le ramener plus près de chez lui. « C’est une vie difficile, car je dois à la fois partir à la recherche de mes animaux et trouver de la nourriture pour ma famille ».
Selon une évaluation effectuée au début du mois d’avril, les récoltes ont été compromises dans les sept districts de la province du Matabeleland Sud et environ 9 000 tonnes de maïs par mois seraient nécessaires pour atténuer les effets de la pénurie de nourriture attendue.
Angeline Masuku, gouverneur de la province, a dit à IRIN : « Nous n’avons pas encore reçu d’appels à l’aide, peut-être parce que les gens se nourrissent toujours avec des aliments comme les potirons, mais nous prévoyons de faire des réserves de maïs afin d’être prêt quand le manque de nourriture sera plus marqué ».
Bien que la province ait connu des précipitations légères et ponctuelles qui ont profité aux pâturages, Mme Masuku a indiqué que la plupart des récoltes ont été perdues et que le manque de pâturages constituait une grave menace pour le bétail des villageois.
La province prévoit de mettre en œuvre un programme qui propose aux villageois d’accomplir, en échange de nourriture, des travaux communautaires visant à améliorer la qualité de vie dans le village, par exemple dans les dispensaires, les écoles et d’autres institutions publiques.
« La province a connu une autre année difficile: seuls trois des huit districts auront probablement des récoltes significatives cette année » |
Environ 2,4 millions de personnes ont reçu une aide alimentaire au cours du premier trimestre de l’année 2010. Selon un récent rapport de l’UNICEF, « environ 78 pour cent de la population zimbabwéenne vit dans la pauvreté absolue et 55 pour cent sous le seuil de pauvreté alimentaire ».
Les personnes vivant sous le seuil de pauvreté alimentaire ne peuvent satisfaire aucun de leurs besoins de première nécessité et souffrent de famine chronique. D’après le rapport, environ 6,6 millions de personnes, dont 3,5 millions d’enfants, souffrent de cette forme extrême de privation.
« Nous avons besoin d’aide alimentaire depuis hier »
Selon un rapport du Réseau du système d'alerte précoce (FEWSNET), bien que la plupart des ménages des zones rurales aient réussi à passer le pic de la saison de la famine, les conditions agricoles défavorables ont eu des conséquences dans les provinces du Masvingo, du Matabeleland Sud et du Manicaland, entre autres.
« La province a connu une autre année difficile : seuls trois des huit districts auront probablement des récoltes significatives cette année », a indiqué Jason Machaya, gouverneur des Midlands, à IRIN. « Le tonnage est très insuffisant pour nourrir toutes les familles qui n’ont plus de nourriture et il est urgent de faire pousser davantage de maïs ».
Le Chef Ngungumbane, du district de Mberengwa, dans les Midlands, a dit à IRIN que : « Ici, les gens n’ont rien récolté ces deux dernières années. En ce moment, seule une ONG [dont il n’a pas précisé le nom] propose une aide par le biais du programme « nourriture contre travail », mais cela est insuffisant, car la plupart des familles ont manqué de nourriture l’année dernière ».
Les personnes les plus vulnérables ne reçoivent pas d’aide si elles ne peuvent pas travailler. « Les personnes atteintes du VIH et du SIDA, les personnes âgées et les personnes handicapées ne peuvent pas profiter de l’aide, alors qu’elles sont les plus affectées par la situation », a dit M. Ngungumbane.
Nyasha Zindove, administrateur du district de Zaka, dans la province de Masvingo, a dit que le besoin d’aide alimentaire était urgent. « Nous avons besoin de nourriture depuis hier, au moins 100 000 villageois se trouvent en situation de vulnérabilité ».
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