« Dans l’ensemble, Karamoja est toujours en proie à une insécurité alimentaire généralisée », a observé FEWS Net dans sa mise à jour de mars.
Selon l’organisation, sur les 1,1 million de personnes que les estimations considèrent en situation d’insécurité alimentaire en Ouganda, au moins 81 pour cent se trouvent à Karamoja.
Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a dit à IRIN qu’il prévoyait de reprendre les distributions alimentaires dans la région en avril, car les habitants avaient épuisé le peu qu’ils avaient produit lors de la dernière récolte.
« Les précipitations irrégulières en 2009 ont en effet eu un impact sur les principales récoltes à Karamoja et c’est pourquoi le PAM a maintenu l’ensemble de ses opérations de distribution alimentaire à près de 90 pour cent de la population jusqu’en décembre », a dit Stanlake Samkange, directeur du PAM en Ouganda. « Cependant, selon une évaluation sur la santé, la nutrition et la sécurité alimentaire réalisée en décembre 2009, les produits de la récolte qui restent devraient durer jusqu’à trois mois. Le PAM prévoit donc de commencer une distribution d’aide alimentaire ciblée en avril pour combler les inquiétantes pénuries ».
Musa Ecweru, ministre chargé des catastrophes et des réfugiés, a dit à IRIN que la situation était grave et que le gouvernement, sous l’autorité du Premier ministre, avait distribué de la nourriture dans la région au cours des deux derniers mois.
« La situation alimentaire est mauvaise et justifie notre intervention. C’est pourquoi nous sommes venus en aide à ces gens au cours des deux derniers mois. Même au moment où je parle, de la nourriture est distribuée dans la région et cela a commencé dès que le PAM a évoqué son manque de ressource[s] », a dit M. Ecweru.
Selon FEWS Net, Karamoja et des régions du nord de l’Ouganda - les districts de Pader et de Kitgum - sont des exceptions à la sécurité alimentaire observée dans la plupart des régions du pays.
M. Samkange a dit que le PAM allait mettre en place un dispositif d’aide plus ciblé pour satisfaire les besoins concrets des personnes les plus touchées dans cette région semi-aride.
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Selon le réseau du système d’alerte précoce, sur les 1,1 million de personnes que les estimations considèrent en situation d’insécurité alimentaire en Ouganda, 81 pour cent se trouvent à Karamoja (photo d’archives) |
M. Samkange a ajouté que ces activités seraient étendues pour atteindre 300 000 à 400 000 personnes supplémentaires. Ces deux interventions débuteront en avril.
« La sécurité alimentaire normale des foyers est observée dans la plupart des régions du pays. Elle est favorisée par les réserves alimentaires satisfaisantes de la deuxième saison de récoltes de 2009 qui a été supérieure à la normale et par les échanges et achats sur le marché grâce aux réseaux de sécurité sociale », a déclaré FEWS Net.
Les précipitations plus abondantes que la normale de la deuxième saison des pluies de 2009 ont continué jusqu’en février et se sont confondues avec le début de la première saison des pluies de mars 2010, causant le débordement des cours d’eau et le remplissage des marécages dans l’est de l’Ouganda, a dit l’organisation.
« Les crues ont entraîné l’inondation de terres, le déplacement de populations et l’endommagement de propriétés dans les districts de Butaleja et de Bududa. Dans ce dernier, le décès de 94 personnes a été confirmé et 260 personnes ont été portées disparues. Les inondations ont également endommagé les routes et les lignes de télécommunication et limité les déplacements dans de nombreuses régions, entravant tout effort de rétablissement », a ajouté FEWS Net.
Selon le PAM, on assiste également à une volonté d’abandonner la distribution continue d’aide à Karamoja pour se tourner vers des activités de rétablissement plus durables qui ont un grand besoin de soutien de la part des bailleurs de fonds.
« Distribuer de la nourriture ne va pas améliorer les causes profondes de l’insécurité alimentaire », qui, selon M. Samkange, comprennent le niveau d’analphabétisme, notamment chez les filles, le manque d’accès aux services de santé de base, la mauvaise qualité des infrastructures et des sources de revenus restreintes.
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