Depuis la guerre civile, qui a poussé la population rurale à migrer vers la ville, environ 40 pour cent des Libériens vivent dans la capitale, Monrovia, dans le comté de Montserrado. Beaucoup de nouveaux arrivants n’ont pas obtenu de terrain et se sont entassés dans des bidonvilles.
D’après la Banque mondiale, plus de la moitié des habitants de Monrovia vivent avec moins d’un dollar par jour.
L’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) essaye d’encourager 5 000 habitants des villes des comtés de Montserrado, Bomi, Grand Bassa, Bong et Margibi à commencer des cultures maraîchères ou à augmenter la quantité de fruits et légumes qu’ils cultivent dans leurs fermes. Les candidats au projet devaient avoir accès à des outils et des terres.
L’objectif est d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition tout en accroissant les revenus, a déclaré le coordonnateur du programme, Albert Kpassawah.
Des participants ont dit à IRIN qu’ils faisaient pousser des piments rouges, des choux, des callas, des tomates, des oignons, des haricots et des arachides.
Des experts en matière de santé et de nutrition du Liberia affirment qu’augmenter la quantité de fruits, de légumes et de protéines dans les régimes alimentaires de la population est indispensable pour réduire la malnutrition chronique, qui touche actuellement 45 pour cent des enfants de moins de cinq ans dans l’ensemble du pays.
Joseph Rogers possède un jardin maraîcher de 0,2 hectare à Johnsonville, en périphérie de Monrovia, qu’il prévoit agrandir. « Je plante des choux... Je [faisais pousser des légumes] avant la guerre, mais [mes cultures] ont été endommagées par la crise. Ma famille en a souffert ».
Lorsqu’il a perdu son jardin, sa famille a eu du mal à trouver de quoi se nourrir, a-t-il raconté. Maintenant, il cultive suffisamment de légumes pour en vendre une partie.
« Parfois, des gens viennent ici pour en acheter en grandes quantités. Je paye les frais de scolarité avec l’argent que je gagne », a expliqué M. Rogers à IRIN.
Paul Tah, père de six enfants, n’avait jamais été agriculteur avant d’être impliqué dans le projet de la FAO. « Je me suis intéressé au projet à cause du manque d’emplois dans ce pays », a-t-il dit à IRIN. Il gagne désormais 200 dollars chaque saison en vendant des poivrons.
« Ma famille est en bonne santé. C’est comme ça que je gagne ma vie maintenant. Je ne dépends pas d’un emploi de fonctionnaire pour survivre ».
Limites
La FAO aide avant tout les participants en leur fournissant des graines et des formations sur des techniques telles que la collecte d’eau de pluie et le compostage. L’organisation ne fournit pas d’engrais, d’insecticides ni d’outils, ce qui est un problème pour certains participants. « Vous ne pouvez pas faire pousser des choux sans insecticide. Ça ne marche pas », a dit Anthony Nackers à IRIN.
Les animaux nuisibles, les insectes et les mauvaises conditions de stockage détruisent 60 pour cent des récoltes annuelles du Liberia, selon la FAO.
Et une grande partie des citadins les plus vulnérables, ceux qui n’ont pas accès à la terre, ne peuvent participer au projet, a fait remarquer M. Kpassawah, de la FAO.
Mais il a ajouté qu’il espérait que les effets positifs du projet allaient s’étendre au-delà des participants directs, car tous ceux qui participent sont encouragés à transmettre ce qu’ils ont appris à leurs proches, leurs voisins et leurs amis.
Et les possibilités d’utiliser les techniques apprises en ville dans les zones rurales sont nombreuses, a-t-il souligné. Selon le ministère de l’Agriculture, seul un tiers des 660 000 hectares de terres fertiles du Liberia est cultivé.
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