« L’aéroport de Port-au-Prince ne peut pas accueillir autant d’avions », a déclaré à IRIN Juan Carlos Porcella, directeur de l’aviation civile en République dominicaine voisine. « Les avions restent bloqués sur la piste pendant des heures. Personne ne veut prendre la responsabilité de les décharger ».
Les gouvernements haïtien et dominicain prévoient de mettre en place un couloir humanitaire routier alternatif de 130 kilomètres, sécurisé par les Casques bleus, pour permettre l’acheminement des secours depuis la ville de Barahona, dans le sud de la République dominicaine, jusqu’à Port-au-Prince.
« Actuellement, l’aéroport d’Haïti est submergé », a déclaré Edmond Mulet, Sous-secrétaire général des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix.
Le 15 janvier, le gouvernement américain est intervenu pour apporter son aide en prenant les commandes de l’aéroport engorgé et en autorisant uniquement l’atterrissage des avions d’aide humanitaire.
Si, au 15 janvier, quelque 180 tonnes d’aide alimentaire étaient arrivées sur place, acheminer les secours depuis l’aéroport jusqu’aux populations dans le besoin s’est avéré particulièrement ardu, selon Kim Bolduc, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général et Coordinatrice humanitaire des Nations Unies en Haïti.
« Vous ne vous imaginez pas l’état des routes… Le trafic est dense. Nous allons peut-être devoir changer la date des distributions [alimentaires] », a-t-elle expliqué. Actuellement, les routes principales sont en principe ouvertes à la circulation, mais les routes secondaires restent bloquées.
Le 16 janvier, le Programme alimentaire mondial a distribué des biscuits énergétiques, des pastilles de purification d’eau et des réservoirs d’eau à quelque 39 000 personnes. Le 14 janvier, l’organisme n’avait pu apporter son aide qu’à 9 000 personnes.
Selon les estimations du gouvernement, trois millions de personnes vivaient dans les zones touchées par le tremblement de terre du 12 janvier.
Interrogée sur les critiques formulées au sujet de la lenteur des secours, Mme Bolduc a déclaré : « Avant le tremblement de terre, Haïti était déjà un Etat fragile ; aujourd’hui, presque tout s’est arrêté [de fonctionner]. Le gouvernement fait de son mieux ».
Selon les médias locaux, 27 sénateurs sur 30 ont péri au cours du séisme, et la moitié des représentants de la police nationale n’ont pas été retrouvés, de même que leur équipement.
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