De janvier à septembre 2009, dans l’ensemble du pays, 4 401 patients atteints de tuberculose (TB) ont été traités dans des centres de santé du gouvernement, d’après les statistiques qui viennent d’être publiées par le gouvernement. Deddeh Bah Kessely, directeur du programme gouvernemental de lutte contre la TB, a dit que le chiffre final de 2009 serait certainement supérieur aux 5 000 cas rapportés en 2008.
Des campagnes de sensibilisation ont été menées par le gouvernement et des ONG (organisations non gouvernementales) à Monrovia, la capitale, ainsi que dans les comtés voisins, afin d’encourager les personnes souffrant de TB à demander un traitement, d’après des travailleurs de santé.
Le gouvernement a mis en place des « centres TB » à travers la capitale, dans le but d’inciter les personnes présentant une toux persistante à effectuer un dépistage, a indiqué M. Kessely.
Le Comité international de la Croix-Rouge a également mené récemment un programme de sensibilisation à la TB dans neuf quartiers de Monrovia, avec pour message : « La TB est une maladie guérissable, le traitement est gratuit et vous pouvez rentrer dans votre famille une fois que vous êtes guéri », a dit à IRIN Solomon Addison, coordinateur du projet.
« Auparavant, on n’entendait pas beaucoup parler de la TB, à moins de se rendre à l’hôpital », a dit M. Addison. « Mais si les gens ne prennent pas conscience que le traitement est efficace, la stigmatisation [associée à la TB] empêche les gens de faire la démarche ».
Beaucoup de Libériens associent la TB au VIH/SIDA, et pensent que ces deux maladies sont incurables et conduisent automatiquement à la mort, a dit M. Kessely, dont l’équipe a mené des enquêtes sur les attitudes vis-à-vis de la TB avant de lancer sa campagne.
D’après M. Addison, de nombreuses personnes souffrant de TB sont mises au ban de leur communauté, perdant leurs amis, le soutien de leur famille et, dans certains cas, leur emploi.
Joseph Wah, 33 ans, vit à Paynesville, en périphérie de Monrovia. « J’ai fait le dépistage [de la TB] », a-t-il dit. « Je n’ai pas la maladie – j’ai eu de la chance. Ici, beaucoup de gens sont stigmatisés quand ils découvrent qu’ils ont la TB, ce qui peut entraîner des problèmes graves dans leur vie ».
Ce n’est pas seulement la peur, mais aussi de fausses idées sur la maladie qui dissuadent les gens de demander un traitement, d’après M. Addison.
John Doh, également habitant de Paynesville, a une toux persistante depuis plusieurs mois. Il a dit à IRIN : « J’ai entendu parler de la TB, mais je n’ai pas encore fait le test. J’ai l’impression que c’est une malédiction de l’esprit de la mer. Si je ne suis pas membre de la société de l’esprit marin, alors cela ne m’affectera pas ».
Au-delà de la capitale
Le gouvernement et les ONG ont fait progresser la situation dans la capitale, mais les taux de dépistage sont bas dans d’autres régions du Liberia, où la stigmatisation est encore forte, a dit M. Addison à IRIN.
« Nous constatons toujours un nombre de cas très faible dans les plus petites villes, ce qui selon nous ne reflète pas nécessairement [le nombre réel d’infections]. Nous devons développer nos traitements et nos [campagnes d’éducation] dans ces zones ». D’après lui, trop peu de gens ont connaissance des structures de dépistage et de traitement disponibles.
Dans les petites villes et les villages, le traitement de la maladie s’est amélioré de manière significative depuis 2008, d’après M. Kessely, du Programme national. Les taux de détection des cas ont progressé, et à travers le pays, quelque 236 cliniques disposent aujourd’hui des équipements nécessaires pour traiter la TB, tandis que 25 laboratoires sont capables de dépister la maladie. Le projet de contrôle de la TB est soutenu par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
En 2009, le Fonds mondial a fourni des véhicules au Programme, de façon à ce que les médicaments puissent être acheminés plus rapidement vers les cliniques rurales, tandis que le Programme des Nations Unies pour le développement a aidé les autorités sanitaires à concevoir des systèmes plus efficaces pour améliorer la chaîne d’approvisionnement des médicaments, a dit M. Kessely.
pc/aj/np/il/ail
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions