Selon Stéphane Grégoire, chef de mission d’IMC, un groupe de 30 hommes armés a volé un véhicule appartenant à l’ONG dans le village d’Ouanda Djale, le 22 décembre en après-midi. Il a dit que ce même groupe s’était dirigé vers Sam Ouandja, au sud, où il avait à nouveau attaqué IMC le lendemain matin, s’enfuyant avec deux véhicules armés et un téléphone satellite.
IMC n’a fait état d’aucun blessé lors de l’incident, mais a évacué son personnel de Sam Ouandja vers Birao, la capitale de la Vakaga, une région située dans le nord-est du pays, à l’aide d’un hélicoptère des Nations Unies. Quatorze employés d’IMC ont été ramenés à Bangui par avion le 24 décembre.
M. Grégoire a dit n’avoir aucune idée de qui était derrière l’attaque, mais il a rappelé qu’IMC avait procédé à une évacuation similaire de Sam Ouandja en décembre 2008. « Dès le début de la saison sèche, de décembre à mai, les actes de banditisme sont nombreux dans cette partie du pays », a-t-il dit à IRIN.
« Cela fait partie de notre travail. C’est un risque et nous intégrons ce risque à nos activités ». M. Grégoire a dit que rien ne laissait entendre qu’IMC serait pris pour cible.
Affrontements entre rebelles
IMC opère dans la Vakaga depuis 2007. Elle fournit des soins de santé primaires, lutte contre la malnutrition grave et dirige un programme de protection. À Sam Ouandja, IMC travaille avec la population autochtone et des centaines de réfugiés soudanais, qui sont arrivés du Darfour voisin en mai 2007.
Photo: UNICEF/CAR/2008/Holtz |
En patrouille à Sam Ouandja, au nord-est de la RCA |
L’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) a dit que ses troupes avaient eu des accrochages avec des éléments armés à Ouanda Djale et à Sam Ouandja. Le vice-président de l’UFDR, Selemane Alchimene, a dit que deux hommes de l’UFDR avaient été tués lors d’un incident à Ouanda Djale le 22 décembre, tandis que l’UFDR avait tué trois hommes du groupe à l’origine de l’attaque de Sam Ouandja.
Aucun organe indépendant n’a confirmé le nombre de victimes estimées par l’UFDR. « J’ignore si le groupe derrière tout ceci était un mouvement ou non », a souligné M. Alchimene, ajoutant qu’il était trop tôt pour identifier les assaillants.
La Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) a déployé des forces de maintien de la paix à Sam Ouandja, le 14 décembre, pour protéger les réfugiés soudanais après des affrontements entre l’UFDR et un groupe armé sur la route entre Sam Ouandja et Ouanda Djale. Plus tard, l’UFDR a déclaré qu’un petit groupe de réfugiés soudanais lourdement armés avait attaqué une unité de l’UFDR, tuant deux combattants de l’UFDR et perdant l’un de ses hommes.
M. Alchimene a accusé les réfugiés d’abriter des éléments radicaux se livrant au banditisme et au braconnage. Il a demandé aux Nations Unies et aux autorités locales de procéder au désarmement systématique du camp de réfugiés de Sam Ouandja, qui accueille plus de 2 500 personnes. Il a accusé les Nations Unies de se mettre automatiquement du côté des réfugiés et a dit que les troupes de la MINURCAT étaient incapables de maintenir l’ordre efficacement dans la région.
Dialogue avec des acteurs clés
Photo: IRIN |
Avant les derniers incidents de la Vakaga, le nouveau coordonnateur humanitaire des Nations Unies, Bo Schack, a dit à IRIN que l’accès des ONG à la RCA était encore relativement bon. Tout en reconnaissant l’impact des enlèvements de Birao et la vulnérabilité des véhicules des ONG dans des situations de conflit (deux auraient été entre les mains des rebelles avant l’attaque de N’Délé), M. Schack a dit que les Nations Unies et les ONG avaient bénéficié d’un bon dialogue avec des acteurs clés, notamment des hommes armés.
« De manière générale, nous n’avons pas eu de situation où l’impartialité et le respect des travailleurs humanitaires n’ont pas été respectés », a souligné M. Schack. Il a fait remarquer que les Nations Unies et certaines ONG étaient restées à N’Délé après les combats et que cela avait été un signe de confiance essentiel pour la population locale. Mais M. Schack a également averti qu’il y avait des limites. « Nous devons prendre en compte la sécurité du personnel. Malheureusement, comme nous l’avons vu dans d’autres situations ailleurs dans le monde, ce n’est pas quelque chose que nous pouvons simplement laisser de côté en disant que nous restons quoiqu’il arrive ».
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