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Renforcement de la législation anti-tabac

[Egypt] The dangers of Shisha smoking are not widely known in the Middle East, experts say. [Date picture taken: 06/05/2006] Serene Assir/IRIN
The anti-smoking law covers cigarettes and cigars, as well as traditional ‘shisha’ water pipes (file photo)
Une nouvelle loi anti-tabac, la plus stricte jamais votée en Syrie, doit être signée par le président Bachir el-Assad et entrer en vigueur début 2010 : elle interdira de fumer dans les lieux publics, y compris les bars et restaurants, les hôpitaux, les complexes sportifs et les cinémas.

La loi concerne le cigare et la cigarette, de même que la pipe à eau traditionnelle connue sous le nom de ‘shisha’.

« L’interdiction arrive à temps », a dit Mahmoud Etah, un médecin syrien. « Fumer, particulièrement avec les pipes à eau, est de plus en plus répandu parmi les jeunes et nous allons bientôt en voir les effets sur la santé ».

Selon la Société syrienne de lutte contre le cancer, 60 pour cent des hommes adultes et 23 pour cent des femmes fument ; 98 pour cent des populations disent être des fumeurs passifs.

Les effets sanitaires les plus graves auxquels ces nouvelles mesurent entendent s’attaquer incluent les cancers du poumon et de la bouche, de même que les maladies respiratoires. Il n’y a pas d’études pour évaluer l’ampleur de ces maladies en Syrie, mais les médecins rapportent une augmentation du nombre de personnes présentant des symptômes associés à ces maladies.

C’est pour cette raison que l’interdiction a été introduite, a dit Bassam Abu al-Dahab, ancien responsable du Programme national de lutte contre le tabac.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne dispose pas de statistiques sur la Syrie, mais en Egypte elle attribue 90 pour cent des décès par cancer du poumon à l’usage du tabac. A l’échelle mondiale, les cancers liés au tabac, proportionnellement à l’ensemble des cancers, sont en hausse.

Les tendances actuelles montrent que d’ici 2020 ou 2030, le tabac est susceptible de devenir la principale cause de décès et de handicap dans le monde, tuant plus de 10 millions de personnes chaque année (70 pour cent de ces décès survenant dans les pays en développement) : elle coûtera plus cher en vies humaines que le VIH, la tuberculose, la mortalité maternelle, les accidents de la route, les suicides et les homicides réunis. Il y a actuellement environ 1,1 milliard de fumeurs dans le monde – environ un tiers de la population mondiale âgée de 15 ans ou plus, selon l’OMS.

Le gouvernement syrien a déjà fait voter plusieurs lois pour légiférer sur l’industrie et l’usage du tabac. Un décret de 1996 interdit la publicité pour le tabac et en 2006, la Syrie a instauré l’interdiction de fumer dans les locaux administratifs et les transports publics. La nouvelle loi envisage de punir les contrevenants d’une amende équivalente à 44 dollars.

Journées de sensibilisation sur l’usage du tabac

Des initiatives gouvernementales et volontaires pour informer sur les risques de l’usage du tabac ont été développées cette année, ont dit des activistes. Des journées de sensibilisation ont été organisées dans des institutions d’éducation privées, telles que l’université Kalamoon près de Damas, la capitale, une ville qui a aussi introduit l’interdiction de fumer sur les campus universitaires.

Cependant, l’efficacité d’un cadre légal plus strict est mise en doute. Même si les gens ne fument plus dans les bus, il n’est pas rare de voir la loi interdisant de fumer transgressée dans les taxis et certains bureaux administratifs, et les amendes sont rarement appliquées, selon les activistes.

La nouvelle loi, encore plus stricte, sera d’autant plus difficile à mettre en œuvre, selon des propriétaires de bars et de restaurants, qui ont exprimé leur consternation face à l’interdiction. Ahmad Kozoroch, propriétaire de Rawda, un célèbre café proche du Parlement syrien, a dit qu’il s’opposerait à cette interdiction dans son établissement, soulignant que la plus grande partie de ses bénéfices provenait des pipes à eau.

« La loi va pénaliser mes affaires », a dit M. Kozoroch. « Je ne suis pas sûr que les gens vont arrêter de fumer. Au lieu de cela, ils vont probablement payer des dessous de table aux inspecteurs pour éviter les amendes ».

sb/at/cb/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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