Idi Ani, Abatete, Oko, Ekwulobia, Nanka et Onitsha figurent parmi les villes les plus touchées, selon Michael Egbebike, le commissaire à l’environnement d’Anambra, et un million de personnes risquent d’être déplacées.
Des bâtiments se sont écroulés dans plusieurs villes, parmi lesquelles Idi Ani, et des fermiers dans cette région ont vu leurs arbres fruitiers emportés durant les pluies de cette année, selon Igwe Okoye, le chef traditionnel de la ville. « Nous avons perdu beaucoup d’orangers, de manguiers et de palmiers ». Des bâtiments et d’autres ressources ont aussi été affectés, a-t-il dit.
Dans la ville voisine d’Abatete, des ravinements qui se creusent de plus en plus menacent de rendre inaccessible la seule école de la ville qui fonctionne, a dit Efobe Okeke, conseiller municipal, à IRIN.
« De nombreuses fermes et des cultures de rente sont chaque jour en danger d’être emportées par la furie de ce monstre », a dit M. Okeke. « C’est dévastateur ».
John Uche, propriétaire d’un magasin à Abatete, a dit à IRIN : « Mon magasin, qui était mon gagne-pain, a été emporté cette année ; j’ai besoin d’aide pour nourrir ma famille ».
Pourquoi
Jusqu’à il y a 150 ans, le sud-est du Nigeria était recouvert par une forêt dense, mais la dégradation des sols a commencé avec la plantation intensive des arbres pour répondre à la demande des Européens pour l’huile de palme au milieu du 19e siècle, selon les environnementalistes. Les palmiers génèrent de la salinité dans le sol, a dit Emma Ude Akpeh, directrice de l’Agence nationale de protection de l’environnement (EPA).
La combinaison entre ce sol friable, un relief vallonné et de fortes pluies durant plusieurs mois de l’année forme un milieu idéal pour l’érosion, a-t-elle dit. Elle a ajouté que l’habitude des fermiers de brûler la brousse détruisait les racines et les arbustes qui pouvaient aider à ralentir l’érosion.
Une mauvaise planification urbaine, la croissance de la population et un traitement inapproprié des déchets se sont combinés pour exacerber le problème, a dit M. Egbebike, commissaire à l’environnement, à IRIN. Les gens jettent leurs ordures ou construisent des maisons sur des voies d’eau et des canaux, obstruant le flux de l’eau de pluie, ce qui cause la formation de ravines profondes lors des pluies.
Responsabilité du gouvernement
Mme Akpeh de l’EPA a dit à IRIN que l’Agence nationale de protection de l’environnement travaillait à la collecte des ordures dans les fossés et à la collecte des déchets de maison en maison. Pendant ce temps, le ministère de l’Environnement d’Anambra plante des arbres près des villes pour enrayer l’érosion et il encourage les familles à renforcer leurs maisons avec des sacs de sable durant la saison des pluies, a dit M. Egbebike.
Mais la commission a besoin de davantage de soutien fédéral et international pour faire une vraie différence, a-t-il dit. Le gouverneur d’Anambra s’est joint à quatre gouverneurs d’Etats voisins menacés par l’érosion pour demander un financement fédéral.
Les responsables des villages d’Idi Ani et d’Abatete prennent le problème en main en encourageant les habitants à planter des cultures résistantes à l’érosion et des cultures fixant la terre, comme des bambous indiens et des anacardiers (noix de cajou), selon le conseiller municipal M. Okeke.
« Vous ne pouvez pas vous croiser les bras et regarder votre maison être emportée », a-t-il dit. « Mais des individus ne peuvent pas gérer la situation seuls ».
Le chef traditionnel M. Okoye a dit qu’avec chaque année qui passait, le coût de l’inaction grimpait. « Ce qui aurait été contrôlé avec moins d’un million de naira [6 000 dollars] il y a 10 ans ne peut plus être géré actuellement avec 10 milliards de naira [66 millions de dollars] ».
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