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Taux de malnutrition aiguë élevé à Abéché

Mothers in Kanem, western Chad, with their children who suffer varying degrees of malnutrition. Aid officials are working to link emergency therapeutic care to longer-term efforts that will help the region prevent high malnutrition levels in future. March Celeste Hicks/IRIN
Mothers in Kanem, western Chad, with their children who suffer varying degrees of malnutrition.
Les travailleurs humanitaires cherchent le moyen d’améliorer l’alimentation et la santé générale des enfants d’Abéché, la principale ville de l’est du Tchad, suite à une étude révélant que 20,6 pour cent des enfants de moins de cinq ans y souffrent de malnutrition aiguë.

Selon cette étude, réalisée à Abéché par Action contre la Faim (ACF), 3,2 pour cent d’entre eux souffriraient de malnutrition aiguë sévère. Celle-ci se manifeste par un très faible rapport poids/taille, un dépérissement grave visible ou la présence d’œdèmes nutritionnels.

Les résultats révèlent une situation nutritionnelle « inquiétante » à Abéché, a indiqué ACF dans un rapport préliminaire.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), qui assiste le gouvernement dans la lutte contre la malnutrition dans les régions durement affectées, 50 pour cent des décès survenant chez les enfants de moins de cinq ans au Tchad sont dus à la malnutrition aiguë.

Selon ACF et le représentant de l’UNICEF pour le Tchad, Marzio Babille, les problèmes de santé et de nutrition du pays ont plusieurs causes profondes.

« Le Tchad subit les conséquences de facteurs multiples, à savoir le changement climatique, la hausse des prix des denrées alimentaires et les [conditions] post-conflit. On observe une hausse des taux de malnutrition infantile tant dans les communautés rurales qu’urbaines. Les données récentes concernant le taux de malnutrition aiguë globale (GAM) à Abéché indiquent une aggravation de la situation ».

À Abéché, le taux de GAM atteint 20,6 pour cent, dépassant ainsi le seuil « critique » de 15 pour cent fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon l’OMS, le taux de GAM est « grave » lorsqu’il se situe entre 10 et 14,9 pour cent ; il faut alors avoir recours à l’alimentation complémentaire ; lorsqu’il atteint 15 pour cent ou plus, il s’agit d’une urgence.

L’étude d’ACF a été réalisée sur un échantillon de 854 enfants entre le 22 juin et le 1er juillet – soit pendant la saison de soudure, « où un pic de malnutrition est traditionnellement observé », a indiqué le rapport.

Plus d’enfants dans les centres nutritionnels

Toutefois, selon ACF et l’UNICEF, le nombre d’enfants admis dans les centres nutritionnels d’Abéché a augmenté au cours des quelques derniers mois, bien avant le début de la saison de soudure.

Selon Jean Luboya, coordonnateur inter-agence de l’UNICEF pour la nutrition à Abéché, cette ville de l’est du pays est l’une des trois régions du Tchad les plus durement affectées par la hausse des prix des denrées alimentaires survenue l’an dernier. Les autres sont Kanem et Bahr el Gazel, à l’ouest.

Selon des responsables d’organisations humanitaires à Abéché, la résolution du problème passe non seulement par l’adoption de mesures de prévention et de traitement de la malnutrition, mais également par l’amélioration de la santé et de l’hygiène en général.

Vocabulaire de la malnutrition

Le dépérissement constitue la principale caractéristique de la malnutrition aiguë. Il résulte d’une perte de poids rapide, de la malnutrition ou de l’incapacité à prendre du poids au cours d’une période relativement courte. Le dépérissement se produits le plus souvent chez les bébés et les enfants en bas âge. Une fois que l’enfant est adéquatement nourri et qu’il reçoit les soins nécessaires, il se rétablit relativement vite. Le dépérissement se produit lorsqu’il y a des carences en termes de macronutriments (gras, hydrates de carbone et protéines) et de certains micronutriments (vitamines et minéraux).

 

Quant à la malnutrition chronique, qu’on associe souvent au « retard de croissance », elle correspond à une croissance insuffisante qui résulte d’une alimentation inadéquate sur une longue période de temps. Il s’agit d’un processus lent, cumulatif, dont les effets ne sont généralement pas visibles avant l’âge de deux ans. La malnutrition aiguë sévère est la forme la plus dangereuse de malnutrition. Laissée sans soin, elle peut entraîner la mort.

Source: Action contre la faim
D’après Manuela Moy, chef de mission d’ACF au Tchad, l’accent doit être mis sur le traitement et la prévention de la malnutrition, de même que sur l’éducation des familles en matière d’alimentation et d’hygiène. « C’est un effort dans lequel tous les acteurs concernés – les ONG, les autorités, et les communautés elles-mêmes – doivent s’investir afin de prévenir une détérioration d’une situation déjà préoccupante ».

Dans le rapport préliminaire, ACF remarque que 19,8 pour cent des enfants de moins de cinq ans ont souffert de diarrhées dans les deux semaines précédant l’étude, et 13,3 pour cent ont contracté une infection respiratoire aiguë. Ces problèmes sont notamment dus à des conditions d’hygiène parfois précaires au sein des foyers, et à « une diversification de l’alimentation du jeune enfant inadéquate et souvent très précoce », a indiqué ACF.

Difficile à détecter

Selon M. Luboya, de l’UNICEF, l’accès aux services essentiels comme l’eau potable ou les soins de santé élémentaires est déficient à Abéché. Ces problèmes doivent être résolus dans le cadre d’une approche intégrée qui se présentera comme une extension d’un programme déjà existant au sein de la communauté.

À Abéché, ACF et l’UNICEF ont mis en œuvre un programme d’un million de dollars prévoyant la mise su pied de services de consultation externe et le recours à l’alimentation complémentaire, selon l’UNICEF. Ils s’occupent également d’examiner la population afin de repérer les cas de malnutrition.

Mais il est difficile de les détecter, a indiqué M. Luboya. « Les visites à domicile se font de manière inégale car elles sont effectuées par des bénévoles de la communauté. L’incidence accrue de la malnutrition aiguë demeure difficile à détecter à cause de l’insuffisance des ressources humaines et du manque de connaissances des ménages en matière d’alimentation ».

Dans l’est du Tchad, des organisations humanitaires aident quelque 258 000 hommes, femmes et enfants soudanais dans les camps de réfugiés et 170 000 Tchadiens déplacés, selon le Bureau pour la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Une étude nutritionnelle menée dans les camps de réfugiés en 2008 avait fait état d’un taux de GAM de 12,3 pour cent et d’un taux de malnutrition aiguë sévère de 0,8 pour cent, selon M. Luboya, de l’UNICEF.

np/cb/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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