Des chercheurs de la Johns Hopkins School of Public Health, située aux États-Unis, ont estimé à au moins 5 000 par an les enfants qui contractent des maladies pneumococciques en Gambie. Des centaines d’entre eux en meurent.
Selon l’une des responsables du projet PneumoADIP, mis sur pied par ces chercheurs pour étudier les maladies et les vaccins pneumococciques, ces maladies sont mortelles mais peuvent être prévenues. « Toutes les 15 minutes, 23 enfants succombent à l’une de ces maladies [dans le monde], mais il y a une solution », a indiqué Lois Privor-Dumm, directrice de la communication stratégique.
Selon l’endroit du corps attaqué par la bactérie, la maladie peut se développer comme une pneumonie (poumons), une méningite (cerveau) ou une bactériémie (sang). Ensemble, ces maladies représentent la principale cause de décès évitable des enfants de moins de cinq ans dans le monde entier, selon l’OMS.
Le vaccin introduit en Gambie – Prevenar, fabriqué par Wyeth Pharmaceuticals – devrait permettre de prévenir la moitié des formes de maladies pneumococciques présentes dans le pays, a indiqué Mme Privor-Dumm à IRIN. « Étant donné le taux élevé de mortalité en Gambie, il s’agit tout de même d’un progrès important même si nous ne parvenons pas à prévenir tous les types de maladies pneumococciques ».
Wyeth a fait don de 3,1 millions de doses de vaccin au Rwanda et à la Gambie, les deux premiers pays en développement sélectionnés pour recevoir le vaccin. Près de la moitié des doses seront livrées cette année et le reste devrait l’être en 2010, a ajouté Mme Privor-Dumm.
Engagements
Bien qu’il existe des vaccins pour prévenir les maladies pneumococciques, il n’est pas facile de se les procurer dans les pays pauvres où surviennent 95 pour cent de ces maladies, selon l’OMS.
D’après Mme Privor-Dumm, les nouveaux vaccins mettent généralement jusqu’à 20 ans pour atteindre les pays les plus pauvres, mais la pression incessante de la communauté des chercheurs et des bailleurs de fonds a permis de diminuer ce délai de moitié pour les vaccins contre les maladies pneumococciques.
« Nous luttons contre l’une des principales causes de mortalité chez les enfants. Les pays, les bailleurs de fonds et les fournisseurs se rendent compte qu’ils ont la possibilité de sauver des millions de vies en faisant en sorte que ce vaccin soit disponible à un prix raisonnable grâce aux garanties de marché [advanced market commitment, AMC] ».
Avec l’engagement des bailleurs de fonds, les entreprises pharmaceutiques fabriquent des vaccins pour les pays pauvres à des prix moindres en échange de la garantie de commandes à long terme financées par des bailleurs de fonds.
Bien que le prix des vaccins utilisés dans les pays en développement – sept dollars américains la dose - représente 10 fois moins que ce que cela pourrait rapporter dans des pays plus riches, c’est suffisant pour inciter les entreprises pharmaceutiques à investir dans les pays en développement, selon l’Alliance GAVI, ou Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation.
Grâce à l’aide apportée par les bailleurs de fonds, le coût final pour les gouvernements peut être aussi bas que 0,15 dollar la dose, selon PneumoADIP.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) devrait lancer un appel d’offres en septembre pour les entreprises pharmaceutiques intéressées à produire certains des quelque 200 millions de vaccins pneumococciques, qui seront financés dans le cadre du programme pilote de garantie de marché.
La maladie pneumococcique était l’une des six maladies considérées pour faire l’objet de financement par l’intermédiaire de garanties de marché, a dit à IRIN le directeur de la communication de la GAVI, Jeffrey Rowland. « Les vaccins pneumococciques étaient le meilleur choix pour tester un projet pilote de garanties de marché parce qu’ils peuvent permettre de démontrer rapidement que le système de garanties de marché fonctionne ».
Si 60 pays qui satisfont les critères pour obtenir le soutien de la GAVI introduisent le vaccin pneumococcique, sept millions d’enfants pourraient être sauvés d’ici 2030, selon la GAVI.
Selon Mme Privor-Dumm, il faudra cependant plus que des vaccins pour prévenir les décès dus aux maladies pneumococciques.
« En tant que professionnels de la santé publique, nous devons reconnaître que la lutte contre la pneumonie nécessite une approche à multiples facettes. Il n’y a pas de solution miracle. Nous avons besoin de l’allaitement maternel, d’antibiotiques et de vaccins. C’est une approche qui doit être intégrée, mais la solution existe ».
pt/np/gd/ail
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions