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Robert Mugabe menace à nouveau d’interdire les ONG

President Robert Mugabe South African DFA
Le président Robert Mugabe a agité l’épouvantail de la suspension des activités des organisations non-gouvernementales (ONG) au Zimbabwe, une menace qu’il avait déjà mise à exécution en 2008, après la pire récolte de maïs jamais enregistrée.

« Nous avons actuellement tout un phénomène d’ONG, ou peut-être devrais-je dire des phénomènes, parce qu’elles forment une sorte de gouvernement dans l’ombre du véritable gouvernement. Je ne sais pas si cette créature sert l’intérêt du Zimbabwe ou non, mais, dans notre pays, elles ont dépassé le cadre de leur mission, c’est pourquoi nous devrions peut-être reconsidérer la pertinence de les accueillir ».

M. Mugabe a soulevé la question alors qu’il discourait sur le thème de l’« inclusion et des projets nationaux » lors de la conférence Global 2009 Dialogue qui s’est tenue le 27 juillet dans le complexe hôtelier de Munyonyo, sur les rives du lac Victoria.

D’après Fambai Ngirande, directeur des communications et de l’information de l’Association nationale des ONG (NANGO), une organisation qui regroupe des ONG zimbabwéennes : « Interdire les ONG risque de compromettre la subsistance de millions de Zimbabwéens et d’avoir des conséquences catastrophiques. Des millions de Zimbabwéens dépendent en effet des ONG pour la nourriture, les médicaments, l’éducation, le respect des droits humains et le soutien de la démocratie ».

« Je ne sais pas si cette créature sert l’intérêt du Zimbabwe ou non, mais, dans notre pays, elles ont dépassé le cadre de leur mission, c’est pourquoi nous devrions peut-être reconsidérer la pertinence de les accueillir  »
Le 4 juin 2008, quelques semaines avant le second tour de l’élection présidentielle, M. Mugabe avait ordonné la suspension de toutes les activités des ONG – à l’exception d’organisations consacrées à la lutte contre le VIH/SIDA, aux enfants, aux handicapés et aux aînés, qui ont été exclues par la suite – après les avoir accusées de soutenir le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le parti de l’opposition.

L’interdiction a été levée le 29 août 2008 après que M. Mugabe a été réélu à la présidence – sans avoir eu de véritable adversaire. En effet, après avoir remporté le premier tour de l’élection présidentielle, le chef de l’opposition, Morgan Tsvangirai - maintenant Premier ministre –, avait retiré sa candidature au second tour pour protester contre les meurtres de ses supporters et le niveau élevé de violence.

L’interdiction des ONG avait interrompu les préparatifs de la communauté des bailleurs de fonds pour l’aide alimentaire d’urgence, accordée à près de sept millions de Zimbabwéens.

En septembre 2008, la ZANU-PF, le parti de M. Mugabe, et le MDC, celui de M. Tsvangirai, ont signé un Accord politique global, qui a établi les fondations pour la formation du gouvernement d’unité nationale, en février 2009.

« Il est évident que le gouvernement de coalition n’a pas réussi à démontrer sa capacité à gérer l’argent des bailleurs de fonds de manière transparente. C’est pourquoi certaines organisations et gouvernements qui souhaitent apporter leur soutien au peuple du Zimbabwe préfèrent le faire par l’intermédiaire des ONG », a dit M. Ngirande.

Lors de ses récentes visites en Europe et aux États-Unis, M. Tsvangirai s’est vu promettre environ 500 000 dollars américains pour l’aide humanitaire, mais l’argent sera distribué par des organisations humanitaires et des ONG.

M. Ngirande a rejeté les commentaires de M. Mugabe comparant les ONG à un gouvernement parallèle. « Il est vrai que beaucoup de Zimbabwéens dépendent des ONG pour leur subsistance - et que cette tâche devrait revenir au gouvernement ».

dd/go/he/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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