« Au nom de toutes les ONG irakiennes, nous appelons les Nations Unies et tous les organismes internationaux à offrir une protection à tous les réfugiés irakiens touchés par la violence, à faciliter leur réinstallation, et à faire en sorte que davantage de réfugiés soient accueillis dans des pays [tiers] sûrs », a déclaré Basil Abdul-Wahab al-Azawi, directeur de la Commission des entreprises de la société civile, un organisme sis à Bagdad, qui chapeaute plus d’un millier d’ONG en Irak et ailleurs.
M. Al-Azawi a qualifié de « limitée » la réaction des pays développés aux demandes de réinstallation des réfugiés irakiens, expliquant que « seul un petit nombre [de réfugiés] ont été acceptés, en particulier en Europe et au Canada ».
L’insécurité règne encore en Irak et les services publics sont délabrés, a-t-il ajouté.
« Etant donné que leur pays est encore occupé et qu’il est le théâtre de divers conflits, leur protection celle des réfugiés devrait être assurée… Tout rapatriement contraire à leur volonté est inacceptable », a-t-il déclaré à IRIN le 20 juin.
Des appels continuels au soutien des réfugiés
Dans un communiqué publié conjointement avec d’autres organismes internationaux, les Nations Unies ont appelé les bailleurs à soutenir financièrement les populations déplacées vulnérables ainsi que leurs communautés d’accueil, pour leur permettre de bénéficier de services essentiels.
« Les déplacés internes et les réfugiés irakiens ont besoin d’un soutien continu, pour assurer leur protection, leur rapatriement et leur réinsertion », pouvait-on lire dans le communiqué.
Pour en savoir plus |
Journée mondiale des réfugiés (en anglais) |
HCR: Profil pays Irak (en anglais) |
Articles d'IRIN sur l'Irak (en français) |
IRAK: Carte des déplacements (avril 2008) |
La situation des réfugiés irakiens dans la région continue de s’aggraver : n’ayant pas le droit de travailler, la plupart d’entre eux luttent pour trouver un emploi au noir. Leurs besoins sont de plus en plus importants à mesure que leur épargne s’épuise du fait de leur déplacement prolongé et de la hausse du prix des produits de base dans leur pays d’accueil, selon le HCR.
Soutien aux déplacés internes
Par ailleurs, selon les estimations de l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM), l’Irak compte environ 2,8 millions de personnes déplacées, dont 1,6 million sont déplacées depuis l’attentat à la bombe perpétré dans un sanctuaire chiite, au nord de Bagdad, en février 2006, qui avait déclenché des flambées de violence sectaires.
L’amélioration de la situation de sécurité dans certaines régions d’Irak depuis l’année dernière a néanmoins permis à une partie des déplacés de rentrer chez eux. Sur place, 40 pour cent des personnes qui sont rentrées ont retrouvé leur domicile partiellement ou totalement détruit, 17 pour cent ont régulièrement accès à l’eau potable, 59 pour cent n’ont pas les moyens d’acheter du carburant et 35 pour cent sont sans emploi, selon l’OIM.
« En Irak, de nombreux déplacés internes et rapatriés n’ont pas de moyen d’hébergement adéquat, et n’ont accès ni à l’eau salubre, ni à des soins de santé », a expliqué Daniel Endres, directeur de la mission du HCR en Irak, dans un communiqué collectif.
Selon Naeema al-Gasseer, représentante de l’Organisation mondiale de la santé en Irak, l’amélioration des conditions de sécurité en Irak depuis l’année dernière a incité bon nombre d’Irakiens à rentrer chez eux, dans l’ensemble du pays.
« Pour encourager le retour et protéger les [personnes qui rentrent], il faut assurer aux familles qu’elles pourront bénéficier, à leur retour, des services de base essentiels tels que l’emploi, les écoles, le logement et les soins de santé. Nous redoublons d’efforts pour assurer que ces services soient offerts dans les régions les plus vulnérables d’Irak », selon Mme al-Gasseer.
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