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Une récolte de maïs abondante, tempérée par le coût des intrants

[Swaziland] Swazi farmer Sifiso Mamba in his maize plot. [Date picture taken: March 2006] James Hall/IRIN
Swazi farmer Safiso Mamba
La récolte exceptionnelle de 3,66 millions de tonnes de maïs, observée au Malawi, a été attribuée à des précipitations abondantes et à la réussite d’un programme de subventions agricoles ciblé sur les petits agriculteurs pauvres, une initiative que les bailleurs souhaitent revoir.

Les petits agriculteurs produisent environ 80 pour cent des denrées agricoles du Malawi, pays enclavé d’Afrique australe, le reste étant produit par les exploitants agricoles commerciaux. Environ 75 pour cent des 13 millions d’habitants du pays vivent dans les régions rurales.

« Cette réussite en termes de volume de production est due au programme de subvention des intrants agricoles que le gouvernement a mis en place pour la quatrième fois, l’année dernière, et dans le cadre duquel les petits fermiers à faibles ressources reçoivent des intrants, principalement des semences améliorées (de variétés hybrides et à pollinisation naturelle), à des prix subventionnés », a expliqué à IRIN Erica Maganga, secrétaire malawite à l’Agriculture et à la sécurité alimentaire.

Au Malawi, la consommation nationale de maïs s’élève à environ 2,2 millions de tonnes, ce qui devrait représenter un surplus d’environ 1,4 million de tonnes pour le 14e pays le plus pauvre du monde.

Le programme de subventions a été mis en place pour la première fois en 2002 ; selon Mme Maganga, sur un groupe de « 3,4 millions de petits fermiers à faibles ressources », environ 1,7 million ont bénéficié de ces subventions en 2008/09, au cours de la saison agricole, qui dure de novembre à avril.

L’inscription des petits fermiers à ce programme a été soutenue par le Département britannique d’aide au développement international (DFID), qui promeut le développement et la réduction de la pauvreté. Une fois inscrits, les bénéficiaires reçoivent un coupon qui leur permet d’acheter des intrants agricoles au marché de leur région, à un tarif subventionné.

D’après Mme Maganga, le programme se poursuivra parallèlement aux efforts déployés par le ministère de l’Agriculture pour promouvoir de nouvelles méthodes agricoles, telles que l’agriculture de conservation ou l’utilisation d’engrais biologiques.

Alick Nkhoma, représentant adjoint de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Malawi, a expliqué à IRIN que « les pluies relativement abondantes et le programme de subventions des intrants avaient grandement contribué [à la récolte de maïs], compte tenu, surtout, du prix très élevé des intrants [les semailles ayant eu lieu à un moment où le cours du pétrole était sur le point de battre des records] ».

Des coûts non-viables

Les petits fermiers ont pu se procurer des intrants à un dixième de leur prix, les coûts étant assumés à la fois par les bailleurs et le gouvernement, et ne sont pas tenus de reverser le solde de la subvention après la récolte.

La communauté des bailleurs doit rencontrer le gouvernement malawite au cours des prochains jours pour débattre du programme de subvention des intrants agricoles. « Le coût n’est pas viable, et cela devient particulièrement problématique », a indiqué M. Nkhoma.

Selon un spécialiste de la sécurité alimentaire, qui n’a pas souhaité être nommé, la question est la suivante : quel est le but du programme de subvention des intrants ? Si l’objectif est de produire un surplus de maïs, des subventions ciblées sur les « agriculteurs de niveau intermédiaire » - producteurs agricoles situés entre les petits fermiers et les exploitants agricoles commerciaux - permettraient d’augmenter le rendement par hectare et de produire un surplus.

Les rendements des petits agriculteurs s’élèvent en moyenne à trois tonnes environ par hectare, tandis que les exploitants agricoles commerciaux en produisent six.

En revanche, si l’objectif des subventions est de tisser un filet de sécurité économique, il est possible d’y parvenir en adoptant d’autres mesures, plus rentables.

De plus, les surplus produits ne se sont pas encore traduits en une baisse du prix de la semoule de maïs, qui se vend au détail à environ 50 kwachas (0,40 dollar) le kilo. Selon un analyste, ce prix élevé est la conséquence de la récolte exceptionnelle de 2007/08 : à l’époque, le gouvernement et les entreprises privées avaient constitué des réserves de maïs pour se prémunir contre les pénuries alimentaires mondiales et, à présent, les deux parties compensent les coûts occasionnés.

Croissance économique

Le surplus de maïs produit en 2008/09 devrait toutefois contribuer à stimuler le taux de croissance économique du Malawi, qui a atteint 8,3 pour cent, l’année dernière, et n’aurait été surpassé que par celui du Qatar.

Goodall Gondwe, ministre des Finances, a qualifié « d’extraordinaire » la croissance observée au Malawi en 2008 ; selon lui, elle atteindrait environ trois fois le taux moyen de quelque trois pour cent observé en Afrique australe.

« Nous avons également diminué le nombre d’habitants qui vivent en deçà du seuil de pauvreté », a indiqué M. Gondwe. « En 2004, le taux était de 60 pour cent ; aujourd’hui, il est inférieur à 45 pour cent ».

Selon Richard Lee, porte-parole du Programme alimentaire mondial, la récolte est « très bonne pour la sécurité alimentaire dans la région, et cela signifie que nous pourrons peut-être nous approvisionner en vivres au Malawi ».

go/he/oa/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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