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Polio – une loi pour obliger les parents à faire vacciner leurs enfants

A health worker administers the polio vaccine on a child in Nairobi's Dandora Phase II area. The Ministry of Public Health and Sanitation, launched the five-day stop-polio campaign on 21 March in efforts to counter a threat of the disease following the de Jane Some/IRIN
A health worker administers the polio vaccine on a child in Nairobi's Dandora Phase II area
Les autorités ougandaises prévoient d’avoir recours à la loi pour rappeler à l’ordre les parents qui n’ont pas fait vacciner leurs enfants, dans le cadre d’efforts déployés en vue de freiner la propagation du poliovirus, selon un représentant des autorités publiques.

« Nous envisageons d’avoir recours à la loi pour obliger les parents à emmener leurs enfants se faire vacciner », a déclaré Paul Kaggwa, porte-parole du ministère de la Santé.

« Nous pouvons inculper les parents en vertu de la loi relative à la santé publique, de la loi du code pénal et de la loi sur la protection de l’enfance. En refusant de faire vacciner un bébé, on viole son droit à la santé, et on expose également d’autres enfants à un risque d’infection », a-t-il ajouté.

L’Ouganda lutte depuis trois mois contre un poliovirus sauvage qui se serait propagé dans le pays à partir du Sud-Soudan voisin. Jusqu’ici, 10 enfants ont été paralysés dans la région nord : sept dans la région d’Amuru, un à Pader, un à Moyo et un autre à Bundibugyo, dans l’ouest de l’Ouganda.

Pour endiguer la contamination, le ministère de la Santé a annoncé le lancement d’une campagne nationale ciblée sur 6,2 millions d’enfants. Dans le cadre de cette opération, les enfants seront également vaccinés contre la rougeole, qui semble également se propager à travers le pays.

« Avec les 10 cas qui ont été recensés jusqu’ici, nous savons maintenant que pas moins de 2 000 enfants sont exposés à la maladie, sinon déjà infectés, et nous voulons inverser la tendance », a déclaré à IRIN Prossy Mugyenyi, directrice du programme d’immunisation du ministère de la Santé, le 4 juin.

Malgré cette initiative, toutefois, certains parents sont réticents à emmener leurs enfants se faire vacciner car ils croient, à tort, que les vaccins sont dangereux, bien que le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) leur aient assuré le contraire.

Des superstitions semblables ont fait capoter les efforts déployés pour éradiquer la polio au Nigeria : les parents soutenaient que les vaccins étaient administrés dans le cadre d’un complot visant à tuer ou stériliser leurs enfants.

« Pour éradiquer les maladies infantiles telles que la polio et la rougeole, nous devons atteindre une couverture de 100 pour cent », a déclaré M. Kaggwa. « A l’heure actuelle, nous avons beaucoup de cas de rougeole parce que la couverture vaccinale est faible ».

La dernière campagne de vaccination contre la rougeole avait été menée en Ouganda en 2003, à la suite d’une épidémie mortelle. Au moins 13 millions d’enfants avaient été immunisés, ce qui avait entraîné une réduction de 91 pour cent du taux de mortalité liée à la rougeole, selon le ministère de la Santé.

« Pour éradiquer les maladies infantiles telles que la polio et la rougeole, nous devons atteindre une couverture de 100 pour cent »
Des parents peu réactifs

La campagne d’immunisation actuelle a d’abord ciblé les enfants de 29 régions considérées comme particulièrement exposées à la transmission du poliovirus sauvage, immédiatement après que celui-ci fut identifié à Amuru.

Toutefois, selon les responsables des autorités sanitaires, les parents se sont montrés peu réactifs.

D’après Prossy Mugyenyi, l’épidémie actuelle s’explique par la perméabilité des frontières, qui permet la libre circulation des populations entre l’Ouganda et les pays voisins ; cette épidémie s’est d’ailleurs déclarée trois ans seulement après que l’OMS eut certifié l’éradication de la polio dans le pays, en octobre 2006.

« La communauté internationale doit intervenir pour aider le Sud-Soudan à synchroniser ses programmes d’immunisation avec ceux des pays voisins », a-t-elle ajouté. « Si le réservoir n’est pas maîtrisé, nous allons continuer de souffrir de ce virus ».

Selon Immaculate Kemigisha, infirmière pédiatrique à Kampala, un grand nombre de personnes infectées ne présentent pas immédiatement de symptômes, mais elles excrètent le virus, et facilitent ainsi la transmission de l’infection.

« Le virus pénètre dans l’organisme par la bouche lorsqu’une personne consomme des aliments, de l’eau ou une boisson contaminés », a-t-elle expliqué.

Le poliovirus envahit les cellules nerveuses du cerveau ou de la moelle épinière, et paralyse ainsi les muscles. Lorsque les muscles qui contrôlent la déglutition et la respiration sont touchés, les membres, les jambes et le tronc de l’enfant deviennent flasques.

Aujourd’hui, la polio fait moins de victimes dans le monde, bien qu’elle survienne encore dans certaines régions du subcontinent indien et dans l’ouest et le centre de l’Afrique, selon les experts de la santé.

vm/eo/mw/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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