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Le cyclone laisse derrière lui des sources d’eau contaminées

Men queue up for much needed government relief in Patuakhali District, southern Bangladesh, in the wake of Cyclone Sidr on 15 November. More than 3,000 people were killed when the category four storm struck the country's coastal belt. David Swanson/IRIN
Une semaine après le passage destructeur du cyclone Aila sur le sud du Bangladesh, les rescapés sont confrontés, dans certains secteurs, à de sévères pénuries d’eau potable, suite à la contamination de nombreuses sources d’eau.

« Cette terrible situation doit être améliorée », a dit à IRIN Mohammad Badi Akhter, responsable des opérations d’Oxfam à Dhaka, avant d’ajouter que le gouvernement appelle les ONG à renforcer leurs opérations, s’agissant notamment de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène.

En dépit des efforts déployés par le gouvernement, des ONG, l’ONU et des organismes internationaux pour apporter une aide humanitaire, des milliers d’insulaires n’ont encore reçu aucune aide. Sur le continent également, des dizaines de personnes sont toujours confinées chez elles, entourées par des eaux d’inondation stagnantes.

« Je ne vois aucune possibilité de retrait des eaux avant la fin de la mousson », a déclaré un ingénieur en hydraulique du secteur de Sharankhola, situé dans le district de Bagerhat. C’est-à-dire avant la fin du mois de septembre : les conséquences de l’orage pourraient s’avérer plus lourdes que prévu.

« J’ai plus de sept bouches à nourrir dans ma famille », a confié Jahangir Alam, habitant du sous-district de Kolapara, dans le district de Patuakhali, et qui n’a reçu aucune aide.

La pénurie d’eau potable contraint de nombreuses personnes à la famine, faute de pouvoir cuire la nourriture distribuée par les organisations humanitaires.


Photo: ReliefWeb
Parcours du cyclone tropical Aila au Bangladesh depuis le 26 mai
Rupture des digues

Le cyclone Aila a fait céder plus de 1 400 kilomètres de digues de protection contre les inondations, exposant des milliers de villages alors que débute la mousson, a indiqué le Bureau national de gestion des catastrophes naturelles.

Chaque jour, à marée haute, l’eau s’infiltre à travers les digues endommagées et inonde les communautés côtières, malgré les efforts des habitants pour tenter de réparer les digues.

« Tous les jours, un nombre croissant de maisons sont inondées par la marée haute... Les efforts de reconstruction des digues démolies ne sont pas visibles. La mousson nous anéantit. Si les digues ne sont pas réparées, des villages comme le mien resteront sous les eaux pendant toute la mousson », a déploré Mahadev Chandra Sarkar, enseignant de Gabura Union, dans le district de Shatkhira.

Diarrhée

Dans les régions côtières, les principales sources d’eau potable sont les étangs, les puits et les puits tubés, mais un grand nombre d’entre eux ont été contaminés.

« J’ai dû parcourir huit kilomètres à pied pour obtenir un pichet d’eau potable. Tous les étangs d’eau douce et les puits tubés ont été inondés par l’eau de mer », a expliqué Motia Banu, une habitante de Burirchar Union, dans le district de Borguna.

Les rapports des médias publiés les 30 et 31 mai soulignent une augmentation de l’incidence de la diarrhée, qui touche désormais des milliers d’habitants.

« La diarrhée est une véritable source de préoccupation », a précisé M. Akhter, d’Oxfam, avant d’ajouter que dans le seul district de Satkhira, 10 personnes sont décédées de la diarrhée en une journée.

Stagnant pools of water provide fertile ground for a host of water-borne diseases. Each year approximately one-third of the country floods over during the annual monsoon rains
Photo: David Swanson/IRIN
Les étendues d’eau stagnante constituent un lieu fertile pour les vecteurs de maladies hydriques (photo d’archives)
Des efforts humanitaires

Dans l’intervalle, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et le département d’ingénierie de santé publique du gouvernement œuvrent aux côtés d’Action contre la Faim, ActionAid, BRAC, CARE, CARITAS, Catholic Relief Services, NGO Forum, Islamic Relief, Muslim Aid, Save the Children USA, Solidarités, Oxfam GB et Water Aid afin d’améliorer la situation de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène.

L’UNICEF a procuré 70 000 sachets de sels de réhydratation orale et mis en place 12,5 millions de comprimés de purification de l’eau, des médicaments fondamentaux et 135,7 tonnes de biscuits BP-5 à haute teneur énergétique.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a également mis à disposition 500 tonnes de biscuits à haute teneur énergétique.

« Nous avons mobilisé des volontaires dans toute la région touchée. Ces derniers distribueront de la nourriture lyophilisée, des comprimés de purification de l’eau et des solutions de réhydratation orale », a indiqué à IRIN Mohamad Abul Quasem, membre de la Société du Croissant-Rouge au Bangladesh (BDRCS).

La BDRCS a par ailleurs déployé six équipes chargées d’évaluer les dégâts, et une équipe chargée de localiser les personnes disparues.

Près de 700 équipes de professionnels de la santé, constituées par le Directorate General of Health Services et l’Organisation mondiale de la Santé, prodiguent désormais des soins médicaux aux rescapés.

Plus de 3,2 millions de Bangladais ont été touchés lorsque le cyclone Alia a balayé de vastes zones de terres basses le 25 mai, laissant dans son sillage 167 morts et plus de 7 000 blessés.

D’après le Bureau de gestion des catastrophes naturelles, 14 des 64 districts du pays ont été frappés, ce qui a contraint 145 000 personnes à fuir pour gagner les abris anticycloniques, selon le compte-rendu de situation publié par le gouvernement le 1er juin. D’après les estimations du gouvernement, quelque 600 000 personnes auraient fui leur domicile immédiatement après le passage du cyclone, pour gagner des terres plus hautes, se réfugier chez des proches ou gagner les abris anticycloniques.

D’après Oxfam, le bassin des fleuves Gange, Brahmapoutre et Meghna, au Bangladesh, est l’une des régions les plus exposées aux catastrophes naturelles au monde. Le littoral bangladais est régulièrement balayé par des cyclones tropicaux, et chaque année, un tiers du pays est ravagé par des inondations pendant la période de mousson.

ao/ds/cb/db

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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