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Des milliers de civils en danger de mort dans la zone de combat

UN Emergency Relief Coordinator John Holmes speaking with recent arrivals from the combat zone. More than 150,000 Tamil civilians crossed into Government-controlled areas between 27 October 2008 and 27 April 2009, OCHA reported Sri Lanka Government Information Department
Dans le nord du Sri Lanka, des dizaines de milliers de personnes sont en danger de mort, piégées dans une zone de combat qui devient rapidement de plus en plus exiguë, a averti John Holmes, coordinateur des secours d’urgence des Nations Unies.

Selon les estimations des Nations Unies, au moins 50 000 civils se trouvent piégés le long d’une langue de sable, située près de Mullaitivu, une ville du nord-est du pays, où les forces du gouvernement ont encerclé les derniers soldats des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (TLET), qui luttent depuis plus de 20 ans pour l’indépendance du « pays » tamoul.

Le gouvernement situe quant à lui le nombre de civils piégés entre 15 000 et 20 000.

« Ce sont des gens qui seront en danger de mort tant que les affrontements se poursuivront », a déclaré M. Holmes aux médias, à l’issue de sa visite de deux jours. « Nous voulons faire sortir ces gens le plus rapidement possible ».

M. Holmes a rencontré le président Mahinda Rajapaksa, le ministre des Affaires étrangères Rohita Bogollagama, le ministre de la Gestion des catastrophes et des Droits humains Mahinda Samarasinghe, et a visité les camps de la ville de Vavuniya, dans le nord, où sont installés la plupart des civils qui ont réussi à fuir.

Entre le 27 octobre 2008 et le 27 avril 2009, 151 231 civils tamouls ont quitté la zone de conflit pour passer dans les zones sous autorité gouvernementale, a rapporté le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Suspension de l’utilisation des armes lourdes

M. Holmes s’est réjoui de la décision, prise par le gouvernement, de suspendre l’utilisation des armes lourdes et les bombardements aériens à compter du 27 avril.

« Ce qu’il faut, c’est que cette décision] soit véritablement mise en œuvre sur le terrain pour que le nombre de victimes civiles chute », a-t-il préconisé.

Les Nations Unies ont demandé à plusieurs reprises au gouvernement de faire preuve d’un maximum de retenue pour éviter les bains de sang, et en particulier de ne pas avoir recours aux armes lourdes.

« Le danger des armes lourdes est tout à fait clair », a déclaré M. Holmes, ajoutant que leur utilisation risquait, de façon quasi certaine, de faire des morts chez les civils dans la « zone de sécurité » désignée par le gouvernement.

« Nous pensons que le bilan des victimes civiles est extrêmement lourd ; il a certainement atteint plusieurs milliers de morts au cours des trois derniers mois. Ce nombre est inacceptable », selon M. Holmes, qui n’a pas souhaité donner d’estimation précise.

Mission d’évaluation des Nations Unies

M. Holmes n’est toutefois pas parvenu à conclure d’accord avec le gouvernement pour permettre à l’équipe d’évaluation des Nations Unies de se rendre dans la zone de combat.

Le gouvernement, d’accord sur le principe de cette visite, a néanmoins fait savoir à M. Holmes qu’il était dangereux de franchir la ligne de front.

Les affrontements devraient cesser pendant le passage de l’équipe dans la zone de combat, ont expliqué les responsables des Nations Unies à Colombo. Selon M. Holmes, toutefois, il est fort peu probable qu’une trêve, quelle qu’elle soit, puisse être conclue.

« Nous aimerions qu’une pause humanitaire soit prise », a-t-il dit.

Pendant sa visite, M. Holmes a informé le gouvernement que la somme de 10 millions de dollars serait débloquée par le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) des Nations Unies, en plus des 10 millions de dollars débloqués précédemment pour aider les civils ayant fui les affrontements depuis le 20 avril.

« C’est un défi énorme : 100 000 personnes qui arrivent en deux ou trois jours », a-t-il expliqué. « Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est que la situation se stabilise ».

Selon M. Holmes, qui s’est rendu dans les camps, davantage de tentes y ont été montées, des vivres et de l’eau y sont distribués et des systèmes d’assainissement y ont été installés.

Le 27 avril, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a mis en place un pont aérien d’urgence, ciblant plus de 150 000 personnes déplacées dans les camps de Vavuniya, Jaffna, Mannar et Trincomalee.

Certains camps de personnes déplacées seraient surpeuplés, selon OCHA. Dans les camps de Vavuniya, chaque tente (conçue pour accueillir une famille de cinq) abriterait 18 occupants en moyenne, et les réserves en eau seraient limitées, selon l’équipe humanitaire des Nations Unies.

ap/ds/mw/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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