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Exode massif, besoins humanitaires colossaux

Over 100,000 Sri Lankan civilians fled the combat areas in northern Sri Lanka since 20 April and humanitarian agencies are struggling to clothe, feed and shelter them Sri Lankan Ministry of Defence
Alors que plus de 100 000 civils sri-lankais ont fui les zones de conflit, dans le nord, ces derniers jours, les organisations humanitaires sri-lankaises et internationales et les autorités publiques s’efforcent de mobiliser toutes les ressources à leur disposition et appellent la communauté internationale à en faire plus pour leur venir en aide.

A Colombo, les Nations Unies ont expliqué que les équipes étaient mobilisées 24 heures sur 24 pour distribuer des vêtements et des vivres à des populations exténuées et affamées, et assurer leur hébergement.

« J’ai vu des nourrissons atteints de dysenterie, des enfants et des femmes souffrant de malnutrition, des blessures non soignées, et des gens qui portaient les mêmes vêtements loqueteux depuis des mois », a déclaré Neil Buhne, coordinateur résident des Nations Unies au Sri Lanka, dans un communiqué, le 23 avril, après s’être rendu auprès des populations qui se sont échappées récemment de la zone de combat.

« Nous avons besoin de fonds pour pourvoir à leurs besoins essentiels, en alimentation, en médicaments, en eau, en assainissement, en nutrition, en hébergement et en habillement. Et nous voulons essayer d’assurer que les enfants puissent retourner à l’école le plus rapidement possible pour pouvoir leur donner un semblant de normalité ».

Rohitha Bogollagama, ministre sri-lankais des Affaires étrangères, a rencontré les diplomates étrangers dans la matinée du 23 avril, les appelant à fournir une aide plus importante pour faire face à la vague de civils arrivés dans les zones sous autorité gouvernementale depuis que l’armée sri-lankaise a percé une brèche dans les lignes de fortification en terre érigées par les Tigres tamouls.

Ces derniers jours, la zone de combat s’étend sur une bande de territoire de 12 kilomètres de long, située sur la côte est de Mulaithivu, une région du nord-est du Sri Lanka ; sur cette zone, l’armé sri-lankaise a néanmoins pris le contrôle d’une bande de trois kilomètres, selon des sources du ministère de la Défense.

D’après M. Bogollagama, d’autres civils devraient passer dans la zone sous autorité gouvernementale. Selon les estimations du gouvernement, a-t-il indiqué, au moins 15 000 civils fuiront dans les prochains jours, et 15 000 à 20 000 civils se trouvent encore piégés dans la zone de combat. Plus de 170 000 ont fui pour échapper aux affrontements depuis décembre 2008, selon les statistiques du gouvernement sri-lankais.

Urgence humanitaire

« Avec l’afflux sans précédent de tant de personnes sur un laps de temps aussi court, nous nous trouvons de toute évidence confrontés à une situation d’urgence humanitaire », a déclaré M. Bogollagama au corps diplomatique, dans les locaux du ministère, appelant à envoyer d’urgence des moyens d’hébergement, de l’eau potable, des systèmes d’assainissement et des médicaments.

M. Bogollagama a déclaré, au cours d’une conférence de presse, que le gouvernement américain s’était engagé à financer l’installation d’un hôpital de terrain, et que l’Inde envoyait actuellement 40 000 trousses familiales d’urgence. L’Union européenne s’est engagée, quant à elle, à aider le Sri Lanka à hauteur de 22 millions de dollars, et d’autres aides sont également prévues. Le ministère des Affaires étrangères avait formé un groupe de travail chargé de rester en liaison avec les bailleurs étrangers, et de coordonner l’aide.

Les Nations Unies ont annoncé avoir lancé, en février, un appel de fonds pour solliciter la somme de 155 millions de dollars, qui servira à financer le déploiement anticipé de l’aide humanitaire ; elles ont toutefois reçu jusqu’ici moins d’un tiers du montant demandé.

« Ces personnes ont, pour beaucoup, été forcées de fuir en raison des affrontements, il y a plus d’un an, et c’est un miracle, en quelque sorte, qu’elles aient survécu à une si terrible épreuve », a déclaré M. Buhne dans son communiqué, faisant état d’un surpeuplement des « centres sociaux » existants.

« Décalage »

With tens of thousands more civilians expected to flee the no fire zones in the days ahead, humanitarian agencies and the Sri Lankan government are appealing for additional resources
Photo: Sri Lankan Ministry of Defence
Alors que des dizaines de milliers de civils devraient encore fuir les zones de sécurité dans les jours à venir, les organisations humanitaires et le gouvernement sri-lankais demandent qu’on leur fournisse des ressources supplémentaires
Selon les organisations humanitaires qui opèrent dans la ville de Vavuniya (nord), où arrivent la plupart des nouveaux rescapés du conflit, la situation sur le terrain a considérablement changé depuis l’exode du 20 avril.

« Il semble qu’en raison de cette ruée soudaine, il y ait un décalage entre les ressources dont on dispose et les besoins colossaux auxquels il faut répondre », a indiqué à IRIN Menaca Calyaneratne, porte-parole de Save the Children Sri Lanka. « Nous avons besoin d’une coordination à tous les niveaux pour pouvoir répondre aux besoins de tous ces gens ».

Save the Children a déclaré s’occuper en priorité des besoins éducatifs des enfants déplacés et des élèves dont les programmes ont été interrompus depuis que leurs écoles servent de lieu d’hébergement aux habitants qui ont fui pour échapper à la guerre. Mme Calyaneratne a indiqué que Save the Children apporterait une aide éducative à au moins 37 000 élèves (un nombre qui augmentera certainement avec les nouveaux arrivants).

Les médecins qui exercent à Vavuniya ont également déclaré, sur un site Internet, que les populations avaient besoin d’une assistance médicale d’urgence.

« Nous voyons des patients très gravement blessés. Le nombre de patients a rapidement augmenté ces trois ou quatre derniers jours », a expliqué Paul McMaster, médecin chez Médecins sans frontières (MSF). « On nous amène sans arrêt des personnes grièvement blessées », a-t-il déclaré sur le site.

« Notre hôpital compte environ 450 lits, et nous avons aujourd’hui plus de 1 700 patients à l’hôpital – par terre, dans les couloirs et même dehors »,a-t-il déclaré. 

ap/bj/cb/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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