« S’il est vrai que nous sommes soulagés de voir le nombre de personnes qui ont réussi à échapper aux affrontements, il reste encore un nombre considérable de civils dans la zone », a déclaré à IRIN Neil Buhne, coordinateur humanitaire des Nations Unies au Sri Lanka.
« D’après nos calculs et les informations communiquées par les responsables des autorités publiques qui se trouvent encore dans la zone, il y a encore là-bas quelques dizaines de milliers de personnes au moins, et peut-être pas moins de 100 000 ou plus. Nous espérons qu’il y en a moins, mais nous devons nous préparer à ce qu’il y en ait davantage », a indiqué M. Buhne.
Plus de 100 000 personnes ont fui les affrontements entre les forces du gouvernement sri-lankais et les Tigres tamouls depuis décembre 2008, dont plus de 39 000 ont traversé les lignes de front, près de Puthukkudiyiruppu, le 20 avril – le plus grand nombre de civils à avoir échappé aux hostilités en un seul jour, depuis 15 mois.
Selon des sources militaires sri-lankaises, les civils ont échappé aux affrontements lorsque les soldats de l’armée ont franchi le rempart de terre dressé autour de la prétendue zone de sécurité, d’une superficie de 20 kilomètres carrés, située juste à l’est de Puthukkudiyiruppu, dans la matinée du 20 avril.
Appel à un meilleur accès humanitaire
« Si les affrontements se poursuivent et si les TLET refusent d’autoriser les populations à quitter la zone de conflit, nous serons confrontés à l’inéluctabilité intolérable de voir mourir bien d’autres enfants encore » |
« Les Nations Unies doivent également être autorisées à accéder librement aux centres de contrôle et à tout autre point où sont accueillies les populations qui se sont échappées de la zone de conflit. Il est également important d’assurer, le plus rapidement possible, la réinstallation durable de ces [personnes déplacées] », a déclaré son bureau dans un communiqué publié le 20 avril.
Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a pour sa part averti que si les civils restaient piégés à l’intérieur de la zone de conflit, cela pourrait avoir de « lourdes conséquences ».
« Si les affrontements se poursuivent et si les TLET refusent d’autoriser les populations à quitter la zone de conflit, nous serons confrontés à l’inéluctabilité intolérable de voir mourir bien d’autres enfants encore », a déclaré Daniel Toole, directeur régional de l’UNICEF pour l’Asie du Sud, dans un communiqué publié le 20 avril.
Une intervention en préparation
Les organisations humanitaires sri-lankaises et internationales ont déclaré à IRIN qu’elles s’étaient engagées à continuer de porter assistance aux populations.
« Pour le gouvernement américain, l’aide au Programme alimentaire mondial (PAM) est extrêmement importante et nous nous sommes engagés à la maintenir », a indiqué à IRIN Lona Middlebrough, porte-parole de l’Agence américaine d’aide au développement international (USAID).
L’USAID est le principal bailleur du PAM au Sri Lanka, selon la porte-parole. En 2008, l’organisme avait fourni à l’agence onusienne des réserves de denrées essentielles évaluées à 29 millions de dollars ; il s’est aussi engagé récemment à envoyer 15 millions de dollars de matériel, qui devrait arriver sur l’île en juin.
Mme Middlebrough a expliqué à IRIN que l’USAID accorderait probablement des financements plus importants au PAM ainsi qu’à d’autres organisations humanitaires.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a également indiqué à IRIN qu’elle s’investissait davantage pour aider les populations, face à l’augmentation considérable du nombre de personnes qui fuient pour échapper aux affrontements.
Photo: Sri Lankan Army |
Des civils fuient les zones de sécurité pour se réfugier dans les zones sous autorité gouvernementale, le 20 avril |
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se prépare lui aussi à faire face au nombre croissant de personnes déplacées. « Le HCR a élargi son intervention d’urgence dans le nord du Sri Lanka, où le nombre de déplacés augmente », a déclaré l’organisme, le 17 avril.
« Le HCR – de concert avec le gouvernement et d’autres partenaires - intervient en apportant une aide massive à l’hébergement et en procédant à des distributions régulières de matériel d’aide non-alimentaire, tout en assurant le suivi de la situation en termes de protection ?des populations? ».
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