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Réduire la mortalité maternelle grâce aux visites médicales à domicile

Woman walking in the street in a town in northern Mali. Women do not have equality with men under Malian law. Nicholas Reader/IRIN
Même si vous construisez un centre de santé, les femmes enceintes risquent de ne pas y venir. C’est ce que le personnel médical de Koulogo, à 800 kilomètres au nord-est de Bamako, capitale du Mali, a découvert lorsqu’un nouveau centre y a ouvert ses portes, en 2004.

Le taux de mortalité maternelle restait effectivement élevé après l’ouverture du centre, puisque jusqu'à quatre futures mamans sur 10 mouraient en couches, selon les travailleurs de la santé. Aussi ont-ils décidé que si les patientes ne se présentaient au centre que lorsque leur vie était en danger, il était temps que le centre aille à elles.

D’après le docteur Ousmane Fomba, directeur technique du centre de santé, le trajet jusqu’au centre peut être pénible pour les femmes de la région. « Les villages sont distants, les femmes arrivaient sur des charrettes. Aujourd’hui, c’est nous qui allons vers les femmes enceintes ».

Tous les deux jours, depuis mai 2006, un médecin, une accoucheuse traditionnelle ou une infirmière se rend auprès des femmes enceintes de 16 villages, qui comptent plus de 14 000 habitants.

Les visites à domicile coûtent au centre une centaine de dollars par an, une somme qui couvre la rémunération des travailleurs de la santé et les frais d’essence des deux motocyclettes données au centre par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), selon M. Fomba. Chacun des 16 villages contribue à ces dépenses ; 35 dollars sont également versés par an et par village pour financer l’ambulance envoyée par l’hôpital de Bankass, à 37 kilomètres de là, pour emmener les patients qui ne peuvent pas être soignés à Koulogo.

« ... Les villages sont distants, les femmes arrivaient sur des charrettes. Aujourd’hui, c’est nous qui allons vers les femmes enceintes... »

Pour Dramane Tesougué, chef du village d’Aljadiné, à trois kilomètres du centre de santé, ces frais en valent la peine. « [Ce coût] n’est rien comparé aux services rendus par le médecin ». Les médecins pèsent les femmes enceintes, vaccinent les enfants et distribuent des médicaments, a-t-il expliqué. « Ca nous évite de devoir transporter les femmes sur des charrettes ou à vélo. Depuis que le médecin vient ici, nous avons moins de décès maternels et infantiles », s’est-il félicité.

Dans le même village, Fatoumata Guindo a expliqué à IRIN qu’elle recevait régulièrement des soins prénataux. « Depuis le début de ma grossesse, le médecin s’occupe de moi. Il vient me voir chaque fois qu’il vient au village. Sur huit mois de grossesse, je n’ai eu aucun problème jusqu’ici ». Ses quatre grossesses précédentes, en revanche, l’avaient « beaucoup fait souffrir », a-t-elle raconté, car elle n’était jamais allée au centre de santé.

Au Mali, en 2006, près de la moitié des accouchements se déroulaient sans assistance ; en 2005, 119 bébés décédaient pour 1 000 naissances, et plus de 900 femmes sur 100 000 mouraient en couches, selon les statistiques du gouvernement. En 2006, le taux de mortalité maternelle a diminué pour passer à 464 pour 100 000, à l’échelle nationale.

M. Fomba a expliqué à IRIN qu’un seul décès maternel avait été déploré en 2008 dans les villages couverts par le centre de Koulogo.

Au cours du premier trimestre 2009, deux femmes ont donné naissance à des bébés mort-nés dans la même région : elles étaient arrivées trop tard au centre de santé, a-t-il expliqué.

sd/pt/np/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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