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La guerre contre les rebelles « pas finie, malgré le retrait des troupes »

Evariste Nzamurambaho, a former FDLR child soldier: he has undergone vocational training at the Gacuriro youth centre in Kigali, Rwanda. Aimable Twahirwa/IRIN
La guerre contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un mouvement rebelle basé dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), n’est pas finie, malgré le retrait des soldats rwandais de la province congolaise du Nord-Kivu la semaine dernière, ont dit les autorités.

« Nous n’abandonnerons pas, les combats se poursuivent », a déclaré Rosemary Musemenali, ministre rwandaise des Affaires étrangères, à Kigali, la capitale.

Le retrait des soldats rwandais est survenu après près de deux mois d’opérations militaires conjointes, menées de concert avec la RDC contre les FDLR, considérées, de l’avis général, comme responsables du génocide de 1994 au Rwanda.

Bien que plusieurs milliers de rebelles des FDLR restent insaisissables, selon Mme Musemenali, le renforcement de la coopération politique entre le Rwanda et la RDC a été essentiel dans la lutte contre le mouvement.

Bien qu’une majorité des combattants des FDLR aient été chassés hors du Nord-Kivu, bon nombre de leurs parrains et de leurs complices restent en liberté, en particulier en Europe et aux Etats-Unis, a ajouté la ministre.

Rapatriements

Selon Olivier Hamuli, porte-parole des opérations militaires Rwanda-Congo, au moins 5 000 Rwandais, dont une majorité de civils, ont été rapatriés de l’est du Congo depuis le mois de janvier. La plupart étaient retenus en otages par les miliciens des FDLR.

« Les opérations ont considérablement affaibli les FDLR ; elles sont désormais incapables de continuer à combattre », a estimé M. Hamuli.

Les rebelles des FDLR, a-t-il poursuivi, ont été boutés hors de leurs bastions, dans des zones d’exploitation minière telles que Walikale et Masisi, toutes deux au Nord-Kivu. Les organisations humanitaires ont accusé les FDLR de se livrer au trafic de minerais pour financer la guerre.

D’après les estimations du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), jusque 50 000 Rwandais vivent encore en exil depuis le génocide ; la plupart sont installés dans l’est du Congo, où ils se sont intégrés à la population locale.

Selon les analystes, l’opération militaire menée récemment contre les FDLR est surprenante, le Rwanda et la RDC entretenant des relations politiques houleuses depuis près de 20 ans. Selon des sources militaires rwandaises, une coopération continue entre les deux pays pourrait être le signe d’une paix durable dans la province agitée du Nord-Kivu.

« C’est une coopération rare, mais nous n’avons aucune raison de douter de leur engagement [l’engagement des Congolais] ; autrefois, on se serait attendu à ce que Kinshasa envoie des hélicoptères de sauvetage pour aider les voyous des FDLR », a déclaré un commandant de l’armée rwandaise, sous couvert de l’anonymat.

Réhabilitation

Lorsque les opérations menées contre les FDLR se sont intensifiées en février, les rebelles s’en sont pris aux populations locales, en représailles, forçant des milliers de Congolais à se réfugier dans les pays voisins, selon Venessa Akello, chargée de communication publique du HCR en Ouganda.

Mme Akello a expliqué que 7 364 refugiés étaient entrés en Ouganda en provenance du Nord-Kivu depuis le lancement de l’opération contre les FDLR, en janvier.

Selon Jean Sayinzoga, président de la Commission rwandaise de démobilisation et de réinsertion, les rapatriés sont soumis à des contrôles, et les anciens combattants sont séparés des civils pour les besoins de la réinstallation.

Les anciens combattants sont d’abord réhabilités dans différents centres des provinces rwandaises du Nord et de l’Ouest, afin d’être prêts pour leur nouvelle vie, a-t-il expliqué. Les adultes sont séparés des anciens enfants soldats et les deux groupes reçoivent une aide psychosociale, acquièrent des compétences et se voient inculquer des valeurs qui leur permettront de se construire une nouvelle vie, a ajouté M. Sayinzoga.

Toutefois, les individus accusés d’avoir pris part au génocide de 1994 doivent être traduits en justice, c’est pourquoi de nombreux combattants des FDLR refusent d’être rapatriés.

« Ils ne peuvent pas tous nous avoir ; on tourne en rond et puis on reviendra », aurait récemment déclaré Innocent Karega, porte-parole des FDLR.

nb/js/mw/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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