1. Accueil
  2. Asia
  3. Indonesia

Un pont pour éradiquer le paludisme

A new bridge in Ngreco village, East Java Province, has helped reduce incidences of malaria IRIN
Comme la plupart des villages reculés d’Indonésie, Ngreco, niché dans les montagnes de Pacitan, une région de la province de Java Est, affiche une incidence élevée de paludisme. Parce que le village se trouve dans une zone reculée, le personnel médical de la région ne peut s’y rendre, et les villageois n’ont guère accès aux services de santé.

Dans l’est de l’Indonésie, où le paludisme est endémique, le taux de paludisme se situe généralement entre 20 et 30 pour cent, mais il est arrivé qu’il atteigne 80 pour cent à Ngreco.

En 2006, une subvention de 25 000 dollars, accordée par les autorités locales, a permis aux 5 400 habitants du village de construire un pont en béton, dont ils avaient grandement besoin pour remplacer le pont suspendu précaire qu’ils étaient forcés d’utiliser jusque-là.

La somme n’était pas suffisante, mais les villageois savaient qu’ils avaient besoin de ce pont : ils ont donc décidé d’y consacrer leur temps et leurs ressources, pour compenser la différence.

« Les villageois ont travaillé par roulement », a expliqué Wasi Prayitno, directeur du groupe de travail qui a mené le projet à Pacitan. « Trente personnes ont travaillé chaque jour pendant trois mois jusqu’à ce que le pont soit construit ».

Elles ont été payées 50 à 70 pour cent de leurs salaires normaux.

Accès aux travailleurs de la santé

Haryono, le chef du village, a énuméré les avantages du nouveau pont : les prix des produits que les villageois achètent ont baissé, les prix des fruits et légumes qu’ils vendent ont augmenté, il est plus facile de se rendre dans les écoles et les hôpitaux et, a-t-il souligné, l’incidence du paludisme a considérablement diminué pour passer à 20 pour cent à peine.

« Auparavant, les agents de vulgarisation sanitaire ne pouvaient pas venir. Les malades devaient être transportés hors du village par les villageois sur des brancards », a-t-il expliqué à IRIN. « Maintenant, les travailleurs de la santé viennent procéder à des pulvérisations et distribuer des médicaments. Et désormais, nous avons également une clinique dans le nord du village ».

Dans un pays où, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de la moitié de la population (plus de 90 millions de personnes) vivent dans des régions où le paludisme est endémique, l’expérience de Ngreco montre que le gouvernement peut atteindre l’objectif qu’il s’est fixé d’éliminer, d’ici à 2030, cette maladie transmise à l’homme par le moustique.

Les experts du paludisme, publics et indépendants, ont tous expliqué à IRIN qu’il était essentiel, pour pouvoir atteindre cet objectif, de réduire l’isolement ?géographique des régions?.

Selon Dave Jenkins, directeur de SurfAid International en Indonésie, qui mène un programme de lutte contre le paludisme couvrant plus de 200 villages dans les îles Mentawai (est de l’Indonésie), si le nombre de cas de paludisme fluctue en fonction d’un certain nombre de variables, telles que le temps, « l’accès [des travailleurs de la santé] fait partie des principaux facteurs de réussite ».

« L’isolement ?géographique? est une question particulièrement importante », a-t-il dit à IRIN. « C’est pour cette raison qu’il y a une forte incidence dans les régions reculées ».

Un avis que partage le ministère de la Santé. « L’Indonésie a de bonnes infrastructures sanitaires. Nous avons des unités dédiées au contrôle du paludisme en régions. Nous recrutons des femmes bénévoles et nous les formons au contrôle du paludisme », a indiqué Rita Kusriastuti, directrice de la lutte contre les maladies à vecteur au ministère.

« Mais nos volontaires ne peuvent pas procéder à des pulvérisations, ni distribuer des moustiquaires s’ils ne peuvent pas se rendre dans les villages ».

« Le changement des comportements est essentiel »

Mme Kusriastuti a ajouté que l’Indonésie était actuellement en voie d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement consistant à freiner et à commencer à faire reculer l’incidence du paludisme d’ici à 2015.

« A Java et à Bali, l’incidence s’élève désormais à 0,2 pour cent à peine », a-t-elle déclaré.

M. Jenkins a néanmoins averti qu’il ne fallait pas accorder trop d’importance à un facteur particulier, et que pour être efficace, un programme de contrôle du paludisme devrait conjuguer différentes interventions.

« Aux Mentawai, nous avons constaté des réductions très significatives et une tendance très forte à la baisse, mais tout cela n’est pas dû à nos interventions. L’incidence du paludisme fluctue naturellement. Le changement des comportements est essentiel », a-t-il estimé. « On ne peut pas se contenter d’aller dans un village et d’y décharger des moustiquaires. Il faut expliquer aux gens comment les utiliser ».

En 2000, selon l’OMS, seul 0,2 pour cent des enfants environ dormaient sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide.

« Quand les gens utilisent des moustiquaires, c’est sans aucun doute un signe de réussite », a estimé M. Jenkins.

jd/bj/cb/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join