1. Accueil
  2. West Africa
  3. Mali

Les élèves à la traîne dans la course aux OMD sur l’éducation

The first wave of no-fee primary students line up for the 2008-09 school year at Ahanoucope primary school in Lome. Modeste Messavussu/IRIN
Tandis que le gouvernement malien progresse pour atteindre l’Objectif du millénaire pour le développement relatif à l’éducation primaire pour tous d’ici à 2015, l’augmentation du taux d’inscription scolaire et le manque d’enseignants et de places dans les classes qui en résulte ont empêché un nombre croissant d’élèves d’intégrer le cursus secondaire.

En 2008, quelque 17 000 élèves sur les plus de 80 000 qui avaient passé les examens d’entrée à l’école secondaire (diplôme d’étude fondamentale - DEF) n’y ont pas été admis, selon le ministère de l’Education. Environ 40 pour cent de ces élèves étaient des filles.

Mariam Coulibaly, 17 ans, a expliqué à IRIN qu’elle avait obtenu son DEF en juin 2008, à Bamako, la capitale. Mais deux mois plus tard, a-t-elle raconté, son nom ne figurait pas sur les listes des élèves admis dans les établissements secondaires pour l’année scolaire 2008-09.

« Le directeur [de l’école secondaire] m’a dit que j’avais dépassé l’âge limite de 16 ans », a rapporté Mariam Coulibaly. « Je lui ai demandé ce que je pouvais faire et il m’a dit qu’il était désolé ?de ne pas pouvoir m’aider? ».

Mariam a expliqué à IRIN qu’elle avait été contrainte de redoubler une année parce qu’elle était tombée malade. Les trois critères d’admission dans les établissements secondaires maliens sont : l’obtention du DEF, l’âge de l’élève et ses performances académiques, selon le ministère de l’Education.

Arouna Coulibaly, le père de Mariam, a estimé qu’il était « injuste et paradoxal » que le gouvernement ne permette pas à sa fille de progresser.

« Ils [le gouvernement] nous encouragent à envoyer nos enfants à l’école, surtout nos filles », a-t-il dit. « Et ensuite, on leur dit [aux élèves] de partir sous prétexte qu’ils sont trop âgés. L’école ne peut pas enseigner à des enfants de tous les âges ? ».

Rokiatou Sow, la mère de Mariam, a expliqué à IRIN que la famille avait été forcée d’inscrire Mariam dans une école privée en octobre 2008. « Elle est devenue une charge pour notre famille. Si on ne lui payait pas son cursus secondaire, qu’est-ce qui lui arriverait ? ».

Les parents de la jeune fille ont expliqué qu’ils paieraient 600 dollars par an pour les quatre prochaines années, afin de lui permettre d’étudier la comptabilité. Dans les établissements secondaires publics, en revanche, les élèves n’ont rien à payer.

Au Mali, le salaire moyen s’élevait à 500 dollars en 2007, selon la Banque mondiale.

D’après la Coalition pour la défense des droits de l’enfant, un organisme à but non-lucratif, les élèves qui obtiennent leur DEF mais ne montent pas de classe, en particulier les filles, sont victimes d’une « violation manifeste » de la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant, que le Mali a signée en 1990.

« Les enfants ont le droit d’étudier jusqu’au bout », a déclaré Almadi Cissé, membre de la coalition.

Faire face au problème

Le gouvernement est conscient de la « gravité » du problème, selon Sidibé Aminata Diallo, ministre de l’Education de base.

« Le nombre d’élèves qui n’avancent pas [jusqu’au cursus secondaire] mais qui ont leur DEF devient chaque année plus problématique encore », selon la ministre. « La croissance de la population étudiante est due au fait que le gouvernement s’est particulièrement efforcé d’augmenter le taux d’inscription à l’école primaire ».

Le gouvernement du Mali a adhéré à l’Objectif du millénaire pour le développement, fixé en 2000, qui porte sur l’augmentation du taux d’inscription à l’école primaire pour tous et de l’éducation de base pour les jeunes adultes d’ici à 2015.

Mme Diallo a toutefois déclaré qu’il n’y avait pas assez de classes, ni d’enseignants dans les établissements secondaires pour répondre au nombre d’inscriptions croissant. De 2002 à 2007, le pourcentage d’élèves inscrits à l’école primaire a augmenté de 56 à 68 pour cent pour les filles, et de 78 à 88 pour cent pour les garçons, selon le gouvernement.

Quoi qu’il en soit, d’après Mme Diallo, les élèves qui ne poursuivent pas leurs études au cursus secondaire ne sont pas « jetés à la rue ».

La ministre a expliqué que le gouvernement construisait actuellement des centres de formation professionnelle supplémentaires pour faire face à ce problème. Environ 35 pour cent des élèves du primaire ne rempliront pas les critères requis pour intégrer le secondaire en 2010, a en outre indiqué la ministre.

sd/pt/np/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join