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Le bilan des victimes civiles s’alourdit alors que les affrontements continuent

Sri Lankan President Mahinda Rajapakse and his military chiefs at Independence Day celebrations on 4 February. The president announced that the Tamil Tiger separatists would be completely routed in a matter of days Ishara Kodikara/IRIN
Sri Lankan President Mahinda Rajapakse and his military chiefs at Independence Day celebrations on 4 February
Tandis que les soldats de l’armée sri-lankaise resserrent leur étau sur les rebelles des Tigres tamouls, les Nations Unies font état d’un nombre croissant de morts au sein des populations civiles dans la zone de conflit, dans le nord du pays.

Au moins 52 personnes ont été tuées dans le village de Suranthapuram, à Mullaitivu, une région du nord-est, frappée par 16 heures de bombardements nourris, et notamment par une attaque aux bombes à dispersion, le 3 février, a déclaré Gordon Weiss, porte-parole des Nations Unies, relayant les informations communiquées par le personnel onusien stationné sur place.

« Nous ne savons pas qui en est responsable, ni combien d’obus ont touché la zone », a déclaré M. Weiss, ajoutant que les patients du seul hôpital encore en service dans la région avaient été évacués le 4 février.

Au cours d’une célébration organisée à Colombo, à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance, et diffusée à la télévision nationale, le président sri-lankais Mahinda Rajapakse a déclaré : « Je suis sûr que dans les prochains jours, nous aurons résolument vaincu la force terroriste que tant de gens ne cessaient de qualifier d’invincible ».

En même temps, le Président a appelé à un esprit d’union nationale, pour permettre au pays d’entrer dans une nouvelle phase de stabilité, et a demandé à ceux qui ont quitté l’île en raison du conflit d’y retourner.

Avant son discours, les principaux bailleurs de fonds humanitaires appelaient à un cessez-le-feu, pour éviter de nouvelles souffrances et d’autres morts et blessés au sein de la population civile ; ils appelaient également, pour la première fois, les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (TLET) à se rendre et à baisser les armes.

Avertissements

Les Nations Unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont tiré la sonnette d’alarme, faisant état d’un nombre croissant de victimes chez les quelque 250 000 personnes déplacées par la guerre, et piégées dans une zone de petite superficie, située dans la région de Mullaitivu.

Cette « zone de sécurité » ainsi nommée se trouve au cœur de la dernière zone de guerre, où les affrontements devraient s’intensifier.

« Il ne reste probablement qu’une brève période de temps avant que les TLET ne perdent le contrôle de toutes les régions du nord », ont déclaré les Etats-Unis, l’Union européenne, le Japon et la Norvège, dans un communiqué collectif, publié le 3 février.

« Les TLET et le gouvernement devraient reconnaître que de nouvelles pertes de vie, au sein des populations civiles et dans les rangs des forces belligérantes, ne serviront aucune cause », ont-ils ajouté.

Les quatre pays étaient les principaux partisans du pacte de cessez-le-feu et du processus de paix de 2002, aujourd’hui défunts, qui visaient à déléguer une partie du pouvoir politique aux TLET.

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et le secrétaire britannique aux affaires étrangères David Miliband ont également appelé à une période temporaire « sans tir », au cours de laquelle les blessés pourraient être évacués et du matériel de secours pourrait être distribué aux civils piégés dans la zone de conflit.

Les Tamouls ne se « sentent toujours pas en sécurité »

Les habitations, les commerces et les bureaux arborent le drapeau national, mais les Tamouls ne sont pas d’humeur à célébrer.

« Pour les Tamouls, il n’y a pas de quoi célébrer quoi que ce soit. Bien que les Tamouls soient invités à se rendre dans les zones sous autorité gouvernementale, ils ne se sentent toujours pas en sécurité », a expliqué à IRIN P. Raghuwaran, cadre dans une société informatique, à Colombo. « Nous n’avons pas encore constaté d’améliorations pour les Tamouls ».

Le harcèlement dont sont victimes les membres de la communauté tamoule dans certains endroits, tels que les postes de contrôle militaires, leur procure un sentiment d’insécurité, a-t-il poursuivi.

« Nous comprenons qu’il y a des problèmes de sécurité, mais ils doivent comprendre, eux, que si tous les membres des TLET sont tamouls, tous les Tamouls ne sont pas membres des TLET », a ajouté M. Raghuwaran, qui a quitté la péninsule de Jaffna (nord), alors touchée par la guerre, il y a plus de 15 ans.

« Le seul moyen de consolider les avancées militaires, c’est de conclure un accord politique et de déléguer le pouvoir », estime quant à lui Dharmalingam Sithadthan, politicien tamoul et ancien rebelle dont le mouvement a choisi d’intégrer les courants politiques principaux.

cj/bj/cb/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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