« L’injustice de toute la question du réchauffement et des changements climatiques vient du fait que ceux qui n’ont contribué en rien à sa genèse vont souffrir le plus de ses conséquences parce qu’ils ont le moins les moyens de s’adapter à ces changements », a-t-il dit, le 15 janvier.
« Aussi injuste soit cette situation, nous devons nous adapter ou périr. Nous ne pouvons réussir à nous adapter au changement climatique que si nous luttons efficacement contre la pauvreté et que nous générons les ressources nécessaires pour ce faire », a-t-il préconisé. « Le changement climatique est dès lors une raison de plus pour considérer qu’assurer une croissance soutenue et rapide à notre pays est une question de vie ou de mort ».
Selon une étude récente, plus d’un tiers des foyers ruraux du bassin du Nil, en Ethiopie, n’ont pas du tout adapté leurs pratiques agricoles au vu du réchauffement climatique.
Cette étude a été menée par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), le Centre d’économie et de politiques environnementales d’Afrique, l’Institut éthiopien de recherche et de développement, l’Association éthiopienne d’économie et l’université d’Hambourg, en Allemagne.
« Au cours des décennies à venir, le changement climatique aura de lourdes conséquences sur l’accès à l’eau et aux vivres, surtout dans les régions rurales des pays en voie de développement tels que l’Ethiopie, où la production agricole est la première source de revenus et d’emploi », a expliqué Claudia Ringler, chercheuse principale et chef de projet à l’IFPRI.
Photo: Jane Some/IRIN |
Un fermier près de son champ de teff dans la région du Tigré : selon le Premier ministre Meles Zenawi, la pauvreté est un obstacle majeur qui empêche les agriculteurs du pays de s’adapter au changement climatique |
Les régions d’Afar, de Somali, d’Oromiya et du Tigré sont plus vulnérables que l’Etat des nations, nationalités et peuples du sud, qui a un meilleur accès à la technologie et aux marchés et un meilleur potentiel d’irrigation, et qui affiche un taux d’alphabétisme plus élevé.
« Pour contrer les conséquences négatives du changement climatique en Afrique subsaharienne (par exemple, la baisse de la production vivrière), il serait bien plus efficace d’accroître de 25 pour cent la productivité agricole que de doubler la surface irriguée », a estimé Mark Rosegrant, directeur de la division sur l’environnement et la technologie de la production de l’IFPRI.
Les fermiers éthiopiens ont quant à eux invoqué le manque de terre comme obstacle principal à l’adaptation au changement climatique, suivi du manque d’information et de crédits, du manque de main-d’œuvre, d’intrants et d’eau, et de la piètre qualité des sols.
« Près de la moitié de l’Ethiopie est composée de montagnes », a déclaré Tewolde Berhan Gebre Egziabher, directeur du Service fédéral de protection de l’environnement, lors de la conférence. « Quatre-vingt-dix pour cent d’entre nous vivent dans ces montagnes et puisque notre présence modifie les éléments délicats de l’environnement de façon à les rendre vulnérables, notre terre se détériore rapidement, et nos vies aussi ».
D’après le gouvernement, plus de six millions d’Ethiopiens ont besoin de recevoir une aide alimentaire d’urgence en raison de la sécheresse et de la hausse du prix des vivres.
En juin 2008, le gouvernement et ses partenaires humanitaires ont sollicité la somme de 325,2 millions de dollars pour pouvoir répondre aux besoins du pays en ressources alimentaires et non-alimentaires.
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