Au Sri Lanka, des spécialistes en gestion des catastrophes ont trouvé un nouvel emploi au jeu des serpents et des échelles : ils s’en servent pour enseigner aux enfants les techniques de réduction des risques de catastrophes. Les serpents représentent les catastrophes et les échelles, les méthodes de réduction des risques. Les joueurs doivent descendre lorsqu’ils tombent sur une case serpent, et monter, lorsqu’ils tombent sur une case échelle.
Ce jeu est intégré au programme de sensibilisation aux catastrophes naturelles assuré dans les écoles de 16 districts du pays par le Centre sri-lankais de gestion des catastrophes (DMC), un service du ministère de la Gestion des catastrophes et des droits humains, et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
« Les enfants sont conscients des catastrophes », a expliqué à IRIN Zihan Zarouk, le coordinateur terrain du programme pour le PNUD, « mais ils ont une connaissance limitée de la manière d’y faire face et de leurs conséquences ».
Ce programme scolaire fait partie d’une plus vaste initiative nationale de sensibilisation aux catastrophes et a été démarré lorsque des spécialistes en gestion des catastrophes du PNUD et du DMC se sont rendu compte que les enfants étaient des relais efficaces de sensibilisation à la préparation et à la gestion des catastrophes naturelles au sein de leurs communautés.
« Non seulement les enfants peuvent influencer d’autres personnes, mais ils garderont ces connaissances ; c’est très important », a expliqué M. Zarouk.
Trois écoles sélectionnées
Trois écoles ont été sélectionnées pour la formation à la préparation aux catastrophes naturelles dans chacun des 16 districts, y compris les districts d’Ampara, de Batticaloa, de Trincomalee et de Jaffna, en proie au conflit, dans le nord et l’est du pays.
Le projet a démarré en novembre 2007 et se poursuivra jusqu’en décembre 2008.
Une session de formation type démarre par une discussion que les experts en gestion des catastrophes engagent avec les jeunes élèves à propos des catastrophes naturelles et de celles causées par l’homme.
Photo: UNDP/DMC |
Les écoliers sont invités à faire des suggestions pour les mesures de préparation et d'atténuation des catastrophes, et certaines de leurs propositions sont même financées par le PNUD |
Au début de la formation, les participants ont été invités à localiser, sur la route qui menait à la ville voisine, les zones sujettes à des glissements de terrain. Ils en ont repéré cinq en tout. Ensuite, pendant l’atelier, chaque groupe d’apprenants effectue une visite de terrain dans une zone récemment frappée par une catastrophe ou sur un site sujet aux catastrophes, pour discuter des conséquences des catastrophes et des stratégies éventuelles de réduction des risques.
« Les glissements de terrain, les sécheresses, les inondations et la foudre – ce sont les quatre principales catastrophes que les enfants ont tendance à considérer comme de graves menaces », a expliqué M. Zarouk.
« Il a été demandé à un groupe de participants de procéder à la localisation de zones sujettes aux glissements de terrain et de concevoir une cartographie des facteurs à risque et de la vulnérabilité pour la région de Koslanda », a indiqué le PNUD, « alors qu’un autre groupe a été chargé de déterminer les causes et les facteurs aggravants des glissements de terrain dans la même région ».
A la fin des sessions de formation, les participants soumettent leurs plans d’atténuation des risques de catastrophe à l’appréciation des formateurs. Si ces plans sont jugés efficaces, ils peuvent alors être financés par le PNUD afin d’être mis en œuvre.
Des propositions surprenantes
« Nous avons eu certaines propositions surprenantes », a expliqué à IRIN M. Zarouk. « Des enfants d’une école du district de Matale [centre] ont cherché à se protéger de la foudre parce qu’elle semblait s’abattre assez souvent ».
Leur proposition a été examinée par les services de météorologie et le PNUD a financé l’installation d’un paratonnerre sur le toit de l’école.
Un autre groupe d’élèves du district de Rathnapura, sur le versant ouest des collines de la région centrale, a proposé que l’école soit équipée d’une cuisine. « La cuisine, a expliqué le groupe d’enfants, pourrait être utile pour les personnes déplacées par les fréquents glissements de terrain », a indiqué M. Zarouk. Apparemment, au cours des nombreuses évacuations passées, l’espace réservé à la cuisine était toujours un abri de fortune et un endroit inadapté.
« Les experts en gestion des catastrophes ont apprécié la contribution des enfants au programme de formation. Ces derniers sont souvent au courant des dangers potentiels qui existent dans leurs communautés et conçoivent des méthodes possibles de réduction des risques qui ne seraient pas envisagées autrement », selon M. Zarouk.
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