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Les violentes attaques viseraient-elles désormais de nouvelles cibles ?

Les militants responsables de la vague d’attentats suicides et d’attentats à la bombe perpétrés récemment contre les forces de sécurité pakistanaises semblent avoir changé de stratégie le week-end dernier : désormais, les travailleurs humanitaires et/ou les expatriés pourraient être leurs nouvelles cibles.

Le 15 mars, une humanitaire turque travaillant pour une organisation d’aide aux victimes du tremblement de terre a été tuée dans l’explosion d’une bombe dans un restaurant italien fréquenté par des expatriés à Islamabad ; un attentat considéré comme la première attaque ciblant des étrangers, depuis 2002.

« C’est grave », a confié à IRIN un travailleur humanitaire, qui a requis l’anonymat. « Mais je crains que la situation n’empire ».

Au moins 12 autres expatriés ont été blessés au cours de l’explosion de la bombe dans ce restaurant populaire, dont plusieurs membres du personnel de l’ambassade américaine.

Des consignes de sécurité ont été émises par plusieurs ambassades étrangères, alors que les organisations internationales, dont les Nations Unies, appelaient leur personnel à faire preuve d’une plus grande vigilance.

Cet attentat survient moins d’une semaine après deux autres attentats suicides qui ont eu lieu à Lahore, grande ville de l’est du Pakistan. Ces attaques et celles qui les ont précédées ont mis fin au sentiment d’apaisement qui semblait s’installer après les élections générales étrangement calmes qui ont eu lieu au Pakistan, le 18 février. Depuis lors, une série d’attaques est venue secouer le pays, faisant plus de 126 morts dans au moins sept attentats spectaculaires.

On note également un changement de stratégie dans les attentats puisque désormais les grands centres urbains sont pris pour cible, dans le but apparent de causer le maximum de dommages physiques et psychologiques.

La police et les autres agences de renseignement avouent avoir très peu d’indices sur les responsables de ces attentats. Toutefois, l’on soupçonne que le conflit permanent entre le président pakistanais Pervez Musharraf et les partis politiques au pouvoir pourrait en être une des causes.

« Les enquêtes sont en cours et nous retrouverons les coupables », a indiqué à IRIN le général de brigade Javed Chima, porte-parole du ministère pakistanais de l’Intérieur.

Des écoles prises pour cible

À Lahore, où trois des derniers attentats ont eu lieu, la plupart des écoles privées ont fermé au cours des jours qui ont suivi les attentats à la bombe.

Les messages envoyés sur les téléphones portables pour prévenir les parents d’élèves de l’éventualité d’attentats suicides dans les écoles ont contribué à y semer la panique.


Photo: Kamila Hyat/IRIN
Conséquence tragique de l'attentat à la bombe du 11 mars dans Mall Road, la célèbre artère de Lahore
« Ces messages indiquent que les hauts responsables des services de renseignement sont au courant d’un complot visant les écoles. Nous avons décidé de ne pas envoyer nos deux fils à l’école pendant plusieurs jours », a affirmé Umair Azim, 38 ans, père de deux enfants.

Au moins trois écoles, la Saint Anthony’s School for Boys, la Cathédrale du Sacré-Cœur et l’école de la Cathédrale, situées à proximité des lieux où une bombe de forte puissance a explosé le 11 mars, détruisant un immeuble de huit étages à Lahore, ont été directement touchées par l’explosion, qui a fait de nombreux blessés parmi leurs écoliers. Ces trois établissements scolaires sont fermés jusqu’au 25 mars.

Une autre explosion, qui a fait cinq morts, dont une femme et trois enfants, a eu lieu presque simultanément dans le quartier calme et résidentiel de Model Town, à Lahore.

« Mes enfants, âgés de six et huit ans, ont vu à la télévision des images d’enfants recouverts de bandages, ensanglantés et effrayés. Ils ont peur maintenant de sortir de la maison », a indiqué Javeria Hassan, un instituteur de 30 ans.

Lors d’une réunion organisée le 13 février par les autorités de l’éducation du Penjab, les responsables des écoles privées ont reçu pour consigne de maintenir fermer les portails de leurs établissements et d’étaler les heures de fermeture pour éviter les encombrements de véhicules devant les portails.

Cette situation, sans précédent dans la capitale provinciale, indique le malaise qui prévaut partout. Depuis le début de l’année, les violences perpétrées par Al-Qaïda et par les insurgés talibans ont fait plus de 600 morts et posé de sérieux problèmes au nouveau gouvernement.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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