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Des centaines de déplacés à Laikipia, théâtre d’hostilités intercommunautaires

Des centaines de civils ont fui le district de Laikipia, dans la vallée du Rift, au Kenya, où au moins 300 habitations ont été incendiées au cours d’affrontements qui opposent deux communautés et ont déjà fait plusieurs morts. Selon Eric Kiraithe, porte-parole de la police, des renforts ont été dépêchés sur place, ainsi qu’une équipe d’enquêteurs.

Toujours d’après M. Kiraithe, le bilan des victimes s’élève à 14. Les tensions restent vives depuis les trois décès qui ont eu lieu ce week-end, et qui ont provoqué de nouveaux déplacements.

Selon les autorités locales et les responsables de la Société de la Croix-Rouge kényane (SCRK), au moins 3 000 personnes ont fui depuis le début des affrontements, il y a trois semaines environ. Ces combats, qui opposent les membres de la communauté des Turkanas à leurs compatriotes kikuyus, auraient été provoqués par le meurtre d’un voleur de bétail présumé.

Au début, seules les personnes vivant près des centres urbains fuyaient ; aujourd’hui, en revanche, même les éleveurs vont s’installer dans les districts voisins de Samburu et Isiolo, ont indiqué des habitants le 17 mars.

Jusqu’ici, selon Julius Mutula, commissaire du district de Laikipia Ouest, 670 personnes ont été inscrites sur les listes des déplacés. À en croire les responsables de la SCRK, ils seraient cependant pas moins de 2 650, voire plus, les déplacés des régions rurales n’étant pas compris dans ce nombre.

Selon M. Mutula, six écoles primaires auraient fermé leurs portes en raison des hostilités, et ses services et le ministère de l’Education ont envoyé leurs représentants dans les zones touchées pour déterminer l’ampleur des déplacements et le nombre exact des écoles concernées.

D’après M. Mutula, le gouvernement a fourni des secours d’urgence aux populations déplacées et s’efforce d’améliorer la situation de sécurité pour faciliter leur retour chez eux. « Nous avons distribué de la nourriture aux déplacés dans les camps de Rumuruti, de City Cotton, de Gatundia et de Three Post », a-t-il indiqué. « Pour améliorer la situation de sécurité, davantage d’agents de police ont été déployés dans les points chauds ». « Des représentants de mes services et des sages se sont rendus dans les zones touchées et nous espérons qu’ils pourront nous mettre au courant du nombre exact des personnes affectées ».

Selon Francis Wambua de la SCRK, qui s’est rendu dans plusieurs zones du district, les populations vivent dans des conditions déplorables depuis que leurs maisons ont été incendiées, que leur bétail a été volé, que les magasins d’alimentation ont été réduits en cendres et que les membres de leurs familles ont été tués.

« Ils se trouvent dans une situation absolument terrible : ils n’ont rien à manger, pas de couvertures. La plupart d’entre eux ont tout perdu », a expliqué M. Wambua. « Certains sont rassemblés dans des endroits où il fait froid la nuit, dans les commissariats de police, par exemple ; d’autres dorment à la belle étoile. C’est terrible ».

« Ils se trouvent dans une situation absolument terrible : ils n’ont rien à manger, pas de couvertures. La plupart d’entre eux ont tout perdu »
Selon lui, la situation va de mal en pis, le dernier conflit ayant porté le nombre des déplacés à plus de 14 000, dans la région, cette dernière année.

« Il est triste de voir qu’à Laikipia, le nombre de familles forcées d’abandonner leurs domiciles, leurs fermes et leurs pâturages augmente chaque jour. Il faut trouver une solution à ce problème de toute urgence », a-t-il ajouté.

Mary Muthoni, dont le mari a été tué, a raconté qu’elle avait trouvé refuge au commissariat de la police administrative (PA) de Gatundia après l’attaque qui a eu lieu la semaine dernière, mais que les autres déplacés et elle-même étaient aujourd’hui invités à libérer les lieux.

« Le corps de mon mari est à la morgue. Personne ne m’aide ; et pour ne rien arranger, le gouvernement nous a ordonné [le 16 mars] de quitter le camp de la PA », a-t-elle déploré.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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