La gestion, par les bailleurs de fonds et les organisations humanitaires, de la transition entre les programmes d’urgence et de développement a été remise en question par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) : à l’heure où les bailleurs passent au financement de programmes plus pérennes, l’agence estime pour sa part que leur soutien aux Libériens est insuffisant et a lancé un appel en vue d’obtenir 128 millions de dollars américains pour pourvoir aux besoins de ces derniers.
« Des ressources sont nécessaires pour assurer que les manques et les besoins humanitaires essentiels des communautés extrêmement vulnérables soient comblés pendant cette période de transition importante », indiquait l’appel d’OCHA, publié le 10 mars.
Le rapport présente 19 « projets hautement prioritaires » dans les domaines de la santé, de la sécurité alimentaire, et de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (WASH) ; si ces projets sont financés, précise le rapport, ils profiteront à plus de deux millions de Libériens – soit environ deux tiers de la population totale – et « particulièrement aux communautés les moins bien servies du sud-est du pays ».
Bien que les organisations humanitaires internationales aient dispensé bon nombre de services de base pendant et après la guerre civile qui a dévasté le pays entre 1990 et 2003, et même si une vaste mission de maintien de la paix des Nations Unies opère encore dans le pays, le Liberia compte toujours parmi les pays les plus pauvres et les plus instables du monde.
Le Liberia a été classé à la neuvième place des pays les plus fragiles du monde, selon une étude sur l’instabilité des pays réalisée par le Brookings Institute de Washington D.C. et publiée en février 2008. Il est le plus mal classé de tous les pays d’Afrique de l’Ouest. En outre, le Liberia n’est pas classé à l’indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Selon OCHA, bon nombre des organisations humanitaires internationales qui offraient des services de base ont mis fin à leurs opérations ou sont en train de les réduire en raison de la diminution des subventions dont elles bénéficient. Et jusqu’ici, le gouvernement n’a pas élaboré de Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP), pour fixer des priorités en matière de développement.
« Comme il est souvent le cas dans les situations de transition, la mobilisation de ressources consacrées au développement se heurte à des contretemps, et il faudra du temps pour obtenir les fonds nécessaires à la SRP et au Plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement
(UNDAF) », selon le rapport d’OCHA.
« La situation actuelle au Liberia nous rappelle que la communauté internationale ne s’est pas encore attelée à l’intervalle entre l’humanitaire et le développement », notait le rapport d’OCHA. « Aujourd’hui, alors que la paix est revenue au Liberia, il serait en effet fâcheux que les Libériens se trouvent dans une situation plus grave que lorsqu’ils bénéficiaient de l’aide des organisations humanitaires, pendant la période qui a immédiatement suivi la fin du conflit dans le pays ».
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