L’aide alimentaire destinée aux quelque 2 000 Kényans qui ont traversé la frontière pour se réfugier dans l’est de l’Ouganda et échapper ainsi aux violences post-électorales a commencé à arriver, selon les autorités ougandaises.
Selon Musa Ecweru, le ministre ougandais en charge des réfugiés et de la prévention et de la gestion des catastrophes naturelles, environ deux tonnes de repas à base de maïs et quelque 600 kilogrammes de haricots ont été distribués le 4 janvier aux réfugiés dans les centres d’accueil de fortune créés dans l’enceinte des écoles primaires de St Jude et Koitangiro, près de la frontière.
« Nous utilisons pour l’instant les deux écoles primaires de Busia et de Malaba pendant que nous évaluons la situation pour décider ou pas de transférer les déplacés un peu plus à l’intérieur du territoire comme le recommande la législation internationale », a-t-il souligné.
Selon M. Ecweru, le gouvernement a eu quelques difficultés pour convoyer les vivres en raison de la pénurie de carburant due au blocage des routes reliant le principal port kényan de Mombasa à l’Ouganda. « J’ai cherché et j’ai pu obtenir du carburant pour faire livrer des vivres. Nous espérons que la situation va s’améliorer pour que nous puissions enfin livrer ces vivres plus facilement », a-t-il poursuivi, ajoutant que l’aide d’autres d’agences avait également été sollicitée.
De nombreuses personnes déplacées racontent des récits épouvantables d’actes de violence perpétrés au Kenya, a-t-il ajouté, notamment, celui d’une mère de trois enfants qui a assisté impuissante au massacre de deux de ses fils et à l’incendie de ses magasins pendant des émeutes à Bungoma, dans la province ouest du Kenya. « J’ai vu en cette femme un sentiment de désespoir exacerbé par la colère et par ce qu’elle décrit comme un fait qui restera gravé dans sa mémoire toute sa vie », a expliqué M. Ecweru.
Considérées comme l’un des scrutins les plus serrés du Kenya, les élections présidentielles du 27 décembre ont vu la victoire très contestée de Mwai Kibaki, le président sortant ; mais le rejet par le leader de l’opposition, Raila Odinga, de ces résultats a déclenché la vague de violence qui a secoué le Kenya.
En général, ces violences, perpétrées par des civils, ciblaient essentiellement des membres du groupe ethnique des Kikuyu auquel appartiennent M. Kibaki et ses partisans politiques.
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