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Aide urgente pour les milliers de déplacés de la région de Molo

La tension est vive dans le district de New Molo dans la province kényane de la Rift Valley, où des affrontements intercommunautaires ont fait 15 morts et près de 16 000 déplacés depuis le mois d’octobre, a indiqué un représentant de la Société de la Croix-Rouge kényane (KRCS), le 6 décembre.

« Les déplacés dorment à l’air libre et avec le froid qu’il fait en ce moment, ils ont contracté la pneumonie et d’autres infections respiratoires », a expliqué à IRIN le docteur James Kisia, secrétaire général adjoint de la KRCS.

Les régions les plus affectées sont les divisions de Kuresoi, Keringet et Olengurone de New Molo, a précisé M. Kisia. Les affrontements ont fait de nombreux blessés, dont certains ont été admis à l’hôpital, et au moins 200 habitations ont été incendiées dans ces régions.

« Les gens ne peuvent pas retourner dans leurs champs et les sanitaires dans les zones où ils se sont réfugiés sont limités ; certains consomment même l’eau impropre d’une rivière proche », a-t-il ajouté. « Même si nous distribuons actuellement des produits alimentaires et non alimentaires, nous sommes confrontés à d’énormes difficultés car nous n’avons pas les fonds nécessaires pour couvrir les besoins de tous les déplacés ».

Selon Josephat Wafula, coordinateur de la KRCS pour le district de Nakuru, au moins 200 familles sont arrivées dans la ville de Molo et la plupart d’’entre elles ont trouvé refuge dans la cour de l’église.

« Aucun affrontement n’a été signalé au cours de la nuit [du 5 au 6 décembre], mais d’après les informations qui nous sont parvenues, plusieurs maisons auraient été incendiées », a-t-il indiqué.

Le 5 décembre, la KRCS a décrété que New Molo vivait une crise humanitaire et a lancé un appel de fonds pour aider la population affectée.

Selon la KRCS, les affrontements qui opposent trois communautés ont des motifs politiques.

Pour certains analystes et observateurs politiques, l’origine de ces différends remonte à la période coloniale du Kenya lorsque, en 1941, le gouvernement a fait venir à Olengurone 4 000 squatters pour travailler dans des plantations et des fermes de colons blancs.

Depuis les années 1990, les affrontements qui ont lieu dans la région opposent les descendants de ces squatters et les membres des autres communautés locales.

Selon un analyste, ces villageois sont devenus des pions dans les jeux politiques des politiciens qui, pendant chaque année électorale, incitent leurs partisans à chasser leurs voisins en leur promettant de leur attribuer les terres abandonnées par les fugitifs.

Le 6 décembre, la presse indiquait que la police avait arrêté 102 personnes impliquées dans les violences et que 60 autres avaient été traduites devant les tribunaux depuis le début des affrontements.

D’après M. Kisia, les violences semblent cycliques et s’intensifient pendant les périodes électorales. Des élections générales devraient avoir lieu au Kenya le 27 décembre.

« La tension est vive sur le terrain, et la méfiance entre les communautés des régions affectées est permanente », a indiqué la KRCS dans son dernier bulletin d’information. « Au début les affrontements étaient concentrés dans la région de Kuresoi, mais il semble que la violence soit montée d’un cran dans les divisions voisines de Keringet. Les familles déplacées campent actuellement dans le centre de la ville, les commissariats, le bureau du chef de district et dans les églises ».

« La tension est vive sur le terrain, et la méfiance entre les communautés des régions affectées est permanente »

Les champs de maïs, de haricots, de patates qui étaient prêts à être récoltés ont été abandonnés, selon la KRCS.

« Finalement, les cultures des champs vont être perdues, ce qui va prolonger la souffrance de la population affectée ».

Dans un camp de déplacés de Keringet, les ressources en eau et les installations sanitaires sont limitées, et les déplacés utilisent l’eau des puits ou des quelques robinets du camp, a indiqué la KRCS.

« Près de 400 personnes campent dans la cour du commissariat de police, et la plupart d’entre elles sont des femmes et des enfants de moins de cinq ans », selon la KRCS. « Il n’y a que trois latrines et un puits et les déplacés sont obligés de consommer l’eau impropre des cours d’eau proches ».

D’après Patrick Nyongesa, directeur régional de la KRCS pour la région de North Rift, le gouvernement a fait distribuer du maïs, des haricots et de l’huile aux villageois affectés par les violences, mais une aide supplémentaire est indispensable.

« Compte tenu de la tension qui règne actuellement, il semble que la situation n’évoluera pas de si tôt et qu’il va falloir fournir des vivres et une assistance non alimentaire aux déplacés », a-t-il souligné.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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