Les récents meurtres commis dans le district de Mt Elgon, au Kenya – où un vieux conflit foncier a donné lieu à de violents affrontements intercommunautaires – ont entraîné de nouveaux déplacements de villageois et aggravé les tensions dans la région, ont indiqué des travailleurs humanitaires.
Entre le 5 et 7 août, 12 personnes ont été tuées dans la région de Kopsiro, a affirmé le révérend William Kebeney, qui aide les personnes déplacées.
Ces meurtres, a-t-il déploré, ont été commis malgré la présence de centaines d’agents de police déployés dans la région pour y renforcer la sécurité.
« La situation reste tendue et les gens sont inquiets. Nous nous en remettons à Dieu », a-t-il indiqué.
Selon la Société de la Croix-Rouge kenyane (KRCS), plus de 116 000 personnes ont été déplacées par le conflit au cours des neuf derniers mois.
Le 8 août, le président kenyan Mwai Kibaki avait averti que l’Etat se montrerait impitoyable contre les fauteurs de troubles et que son gouvernement collaborerait avec l’Ouganda, le pays voisin, pour combattre l’insécurité aux frontières.
| « Nous ne tolérerons pas que des criminels continuent à entretenir l’insécurité au sein des populations kenyanes innocentes ». |
M. Kibaki affirmé que certains membres des groupes armés responsables des violences ont réussi à passer la frontière pour se réfugier en Ouganda après avoir commis leur forfait au Kenya.
« Nous ne tolérerons pas que des criminels continuent à entretenir l’insécurité au sein des populations kenyanes innocentes. Travaillons ensemble pour mettre fin à cette menace », a-t-il ajouté.
D'après le révérend Kebeney, les déplacés n’ont pas pu retourner travailler dans leurs champs et devront probablement compter sur l’aide alimentaire de la KRCS et d’associations caritatives catholiques, en attendant que l’on trouve une solution au conflit.
Il a en outre fait appel aux organisations spécialisées dans la résolution des conflits pour qu’elles aident à réconcilier les communautés rivales du district de Mt Elgon.
Le conflit a éclaté en décembre 2006 à la suite d’un différend foncier entre la communauté Soy et ses voisins Mosop.
Un groupe armé, se faisant appeler Sabaot Land Defence Force, est soupçonné d’être derrière la plupart des meurtres. Il s’est constitué pour dénoncer certaines injustices dans la redistribution de terres illégalement occupées à Chebyuk.
Depuis, au moins 180 personnes ont été tuées dans la région.
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