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Les bailleurs de fonds promettent 1,4 milliard de dollars d’aide humanitaire en 2007

[CAR] Children of a family displaced by the fighting, squatting in a rough shack in a field, north-central CAR, 14 November 2006. Nicholas Reader/IRIN
Children of a family displaced by fighting in CAR
Les bailleurs de fonds se sont engagés mercredi à débloquer 1,4 milliard de dollars américains pour l’aide humanitaire en 2007, lors d’une conférence organisée par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), à Genève, en Suisse.

Sur l’enveloppe promise, 280 millions de dollars seront consacrés au processus d’appel consolidé (CAP en anglais), mis en œuvre par OCHA.

« Ce que nous demandons, c'est seulement quelques centimes pour chaque centaine de dollars du produit intérieur brut. Si les [pays les plus riches] devenaient un peu plus généreux, l'action humanitaire dans le monde serait entièrement financée », a affirmé Margareta Wahlström, assistante du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.

Mme Wahlström a précisé que 3,7 milliards de dollars faisaient encore défaut pour couvrir les besoins du CAP.

« Le financement anticipé joue un rôle clé dans l’action humanitaire. Une action anticipée est plus efficace et moins onéreuse et c’est la raison pour laquelle aujourd’hui, sept semaines après le lancement de l’appel humanitaire 2007, nous avons convié les bailleurs de fonds à Genève, afin d’entendre leur point de vue et intentions de financement », a indiqué Robert Smith, porte-parole d’OCHA à Genève.

Selon lui, grâce à un financement anticipé, un maximum de vie serait sauvé et les organisations humanitaires pourraient travailler de manière efficace à moindre coût.

La conférence des bailleurs de fonds qui s’est tenue mercredi, également appelée ‘Programme d’action 2007’ fait suite à l’appel humanitaire de 3,9 milliards de dollars, lancé en novembre 2006, par l’ancien Secrétaire général Kofi Annan, pour venir en aide à 27 millions de personnes dans 29 pays. Depuis, de nouveaux appels ont été lancés et le montant total atteint désormais les quatre millions de dollars.

M. Smith a indiqué qu’au moins 150 personnes avaient assisté à la rencontre, au cours de laquelle 14 pays donateurs ont fait part de leurs intentions de financement.

Parmi ces donateurs figurent la Commission européenne, l’Irlande, la Grèce, la Suède, le Danemark, la Finlande, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et les Pays-Bas. Le gouvernement irlandais s’est, par exemple, engagé à allouer 31 millions d’euros (40 millions de dollars américains) pour financer des projets dans 14 pays.

« Huit gouvernements et la Commission européenne ont annoncé leurs intentions de financement et précisé les montants qu’ils débloqueraient et les pays qu’ils assisteraient », a expliqué M. Smith. « On note un léger progrès par rapport aux intentions de l’année dernière. Par ailleurs, certains donateurs ont indiqué qu’ils n’étaient pas encore en mesure d’annoncer leurs intentions de financement, mais qu’ils allaient bientôt pouvoir le faire. »

Le processus d’appel consolidé rassemble les organisations humanitaires nationales et internationales, les agences des Nations Unies, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les pays donateurs et les pays affectés afin de préparer, gérer et régler les crises humanitaires.

Une approche de responsabilité sectorielle

Robert Smith a expliqué que le CAP 2007 avait adopté une nouvelle approche, dite « approche de responsabilité sectorielle » (cluster approach, en anglais), qui s’inscrit dans un processus de réforme plus vaste dont le but est d’apporter une réponse plus efficace aux crises humanitaires par le biais d’une meilleure prévisibilité et responsabilisation.

Cette approche permet de combler les lacunes dans les réponses aux crises et d’améliorer la qualité des actions humanitaires en renforçant les liens entre les agences des Nations Unies, le Mouvement de la Croix-Rouge et les organisations humanitaires nationales et internationales.

Cette approche vise à garantir que les appels de fonds « se fondent sur des preuves solides ». Elle cherche également à établir la responsabilité des différentes organisations humanitaires et à combler les lacunes que peuvent connaître ces divers organismes.

D’après Robert Smith, une responsabilité sectorielle permet d’assurer une action humanitaire efficace. Cette démarche a été adoptée par le CAP 2007, qui présente un plan commun pour chacune des crises.

« Neuf approches globales ont été définies et correspondent à neuf secteurs ou domaines d’activité qui par le passé avaient manqué de prévisibilité ou qui nécessitaient un leadership plus fort et qui devaient travailler davantage avec les autres acteurs humanitaires », a souligné Mme Wahlström.

Les approches concernent les domaines de la coordination et la gestion des camps, l’aide d’urgence, les télécommunications d’urgence, la santé, l’hébergement d’urgence, la logistique, la nutrition, la protection, l’eau, l’assainissement et l’hygiène.

Mme Wahlström a ajouté que la démarche était adoptée par la République démocratique du Congo (RDC), le Libéria, la Somalie et l’Ouganda.

« La démarche sectorielle est adaptée en fonction du pays mais les objectifs clés – prévisibilité et responsabilisation – sont les mêmes », a-t-elle dit.

« Nous encourageons toujours les bailleurs de fonds à se coordonner. Nous avons pu constater au fil des ans que les fonds alloués variaient en fonction des appels et des crises. Ainsi, dans certains cas, la totalité des fonds a été versée alors que dans d’autres seulement 40 pour cent », a dit M. Smith.

Par exemple, en 2006, « seule la moitié des fonds requis pour le Congo, la Côte d’Ivoire et le Burundi a été allouée. Selon nous, les donateurs ont beaucoup de travail à accomplir afin d’organiser leur système d’allocations et effacer ces écarts », a-t-il ajouté.

Afin d’améliorer la préparation et la réponse aux situations d’urgence, OCHA a mis en place, en 2006, le Fonds central d'intervention d'urgence (CERF en anglais). Ce fonds, qui vient compléter le CAP, selon Mme Wahlström, dispose d’un budget permanent destiné aux crises oubliées ou soudaines.

D’après les chiffres avancés par Mme Wahlström, au cours de la première année, le CERF a permis de collecter 252 millions de dollars qui ont servi à financer des projets humanitaires dans 35 pays.

En outre, les promesses faites pour 2007 permettront de « financer équitablement et rapidement davantage de crises, qu’il s’agisse de crises soudaines, de crises qui s’enlisent ou des situations d’urgence oubliées », a-t-elle expliqué.

Kasidis Rochanakorn, directeur d’OCHA à Genève, a déclaré que seul 0,2 pour cent des besoins du CAP avaient pour l’instant été couverts.

« Apparemment, certains d’entre vous pensent qu’ils ont encore le temps, mais les populations qui se battent pour survivre au Tchad, en Somalie, au Zimbabwe, etc. ont assez attendu », a-t-il déclaré aux bailleurs de fonds. « Ces personnes comptent sur vous. Au nom des 170 organisations humanitaires du monde entier qui ont travaillé dur pour mettre en place ces plans stratégiques, j’attends avec impatience vos déclarations. »

js-lo/mw/cd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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