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ICR demande aux autorités erythréennes d'annuler l'avis d'expulsion

International Rescue Committee - IRC logo IRC
L’organisation internationale d’assistance aux réfugiés, International Rescue Committee (ICR), a annoncé mardi qu’elle a demandé aux autorités érythréennes de revenir sur l’avis d’expulsion qui lui a été notifié le 1er novembre.

Dans un communiqué, l’organisation humanitaire a indiqué qu’elle attendait une réponse officielle du gouvernement, mais qu’elle procédait entre temps à la fermeture de ses bureaux étant donné le délai très court dont elle dispose pour mener à bien cette opération.

« La ministre du Travail et des Affaires sociales, Mme Askalu Menkerios, nous a adressé un courrier pour nous informer qu’en raison de l’accord de paix signé avec la rébellion du Front de l’Est, au Soudan, les autorisations d’exploitation et de travail qui nous avaient été attribuées seront caduques à compter du 15 novembre », a expliqué l’agence ICR.

Ali Abdu, le ministre érythréen de l’Information, a confié mardi à IRIN que son gouvernement avait demandé à l’ICR de quitter le pays parce que l’objet initial de sa mission était de mener des opérations transfrontalières entre l’Erythrée et l’est du Soudan.

« Depuis la signature à Asmara de l’accord de paix global entre le gouvernement soudanais et la rébellion du Front de l’Est, les opérations transfrontalières ne se justifient plus puisque les ONG peuvent désormais travailler en toute sécurité en territoire soudanais [Est du Soudan] », a-t-il souligné.

« Nous leur sommes très reconnaissants pour les actions qu’elles ont menées en faveur des populations, mais leur présence ici n’a plus d’intérêt. Nous leur avons donc accordé un délai raisonnable pour mettre fin à leurs activités », a-t-il conclu.

La présence d’ICR en Erythrée et dans l’est du Soudan remonte à l’année 2001. L’organisation humanitaire y a initié des programmes d’adduction d’eau, d’assainissement, de soutien à des microprojets agricoles et d’élevage, ainsi qu’à des programmes de soins de santé primaires.

« Nous regrettons ce subit revirement de situation et espérons que les populations de l’Erythrée et de l’Est du Soudan continueront de recevoir toute l’aide dont elles ont besoin », a souligné John Keys, le directeur des programmes internationaux d’ICR.

L’organisation affirme avoir dépensé au moins 3,7 millions de dollars américains pour financer des programmes en Erythrée et au Soudan, une bonne partie de ces financements ayant servi a soutenir les programmes érythréens.

« Les programmes en cours et ceux prévus en Erythrée et dans le nord-est du Soudan ciblent près de 140 000 bénéficiaires », a ajouté M. Keys.

A l’instar d’ICR, d’autres organisations sont concernées par l’avis d’expulsion des autorités érythréennes. C’est le cas de l’organisation humanitaire Samaritan's Purse dont les représentants du bureau de Nairobi, la capitale du Kenya, n’ont pas voulu commenter cette mesure d’expulsion.

L’Erythrée a progressivement changé ses rapports avec la communauté internationale, marquant de plus en plus son indépendance vis-à-vis de cette dernière. Ainsi, depuis l’entrée en vigueur en juin 2005 de la décision du pays de contrôler les activités des ONG, le nombre d’organisations humanitaires présentes dans le pays a considérablement baissé.

En juillet 2005, l’Erythrée, un des pays les plus dépendants de l’aide alimentaire, a demandé à l’USAID – le plus important donateur d’aide alimentaire – de mettre fin à ses opérations, sous prétexte que le travail de l’agence ne leur donnait pas satisfaction.

De l’avis de certains observateurs, ce changement d’attitude traduirait le mécontentement de l’Erythrée face au comportement de la communauté internationale qui, à en croire les autorités locales, serait plus favorable au pays voisin, l’Ethiopie. En effet, un conflit frontalier meurtrier a apposé les deux pays de 1998 à 2000, et aucun règlement pacifique n’a encore été trouvé.

C’est la sixième expulsion d’une organisation internationale ordonnée par l’Erythrée en 2006. Les plus récentes expulsions concernaient un diplomate italien et des Casques bleus de la Mission des Nations unies en Ethiopie et en Erythrée (MINUEE).

En mars dernier, le gouvernement avait demandé à trois ONG internationales et à une ONG locale de mettre fin à leurs opérations dans le pays, sous prétexte qu’elles ne respectaient pas les dispositions légales requises pour travailler en Erythrée.

Dans un courrier daté du 20 mars et adressé aux ONG internationales Mercy Corps International, Concern World Wide et ACORD, ainsi qu’à Hansenians Eritrean Welfare Organisation, une ONG locale, le ministère du Travail et des Affaires sociales a sommé les organisations de cesser toute activité en Erythrée.

« Tout en remerciant votre organisation pour sa contribution aux programmes d’aide humanitaire et de réhabilitation engagés en Erythrée au cours des dernières années, le ministère a le regret de vous informer que le certificat d’inscription qui vous a été délivré est annulé et vous demande de bien vouloir mettre fin à vos activités », a indiqué la lettre adressée aux ONG.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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