« En ce moment, les rapports cliniques qui nous sont parvenus ont confirmé une dizaine de cas de fièvre de Lassa, dont sept mortels, dans le comté de Nimba », a déclaré à IRIN le Dr Moses Pewu, médecin chef par intérim du Liberia.
Situé entre la Guinée (Conakry) et la Côte d’Ivoire, le comté de Nimba est densément peuplé et selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 10 000 réfugiés et déplacés ont été relogés dans cette région à leur retour.
La fièvre hémorragique virale de Lassa est une maladie endémique en Guinée (Conakry), au Liberia, en Sierra Leone et dans certaines régions du Nigeria. Selon l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS), la maladie est sans doute également présente dans d'autres régions d’Afrique de l'Ouest.
En général, la maladie se transmet à l’homme au contact de rats infectés. La transmission d’homme à homme se fait par contact cutané ou muqueux. Les habitants des zones rurales, en particulier ceux vivant dans des conditions d’hygiène déplorables ou dans des endroits surpeuplés, sont plus exposés à la maladie.
Maux de tête et de gorge, douleurs musculaires et pectorales, nausées, vomissements, diarrhées et toux sont les principaux symptômes de la maladie. Les cas graves peuvent provoquer des saignements de la bouche, du nez, du vagin ou de l'appareil digestif.
Selon l’OMS, des études ont montré que 300 000 à 500 000 cas de fièvre de Lassa et 5 000 morts sont enregistrés chaque année en Afrique de l’Ouest. Le taux global de mortalité pour cette fièvre est de 1 à 15 pour cent chez les patients hospitalisés.
La maladie est particulièrement grave chez la femme en état de grossesse avancée. Dans près de 80 pour cent des cas, il s’en suit une perte du fœtus et la mort de la mère.
Selon M. Pewu, les agents de santé du comté de Nimba n'ont pas les ressources nécessaires pour traiter la maladie. « Les médicaments pour le traitement de la fièvre de Lassa sont difficiles à obtenir », a-t-il déclaré.
Et dans son dernier rapport sur la situation sanitaire dans le pays, le service de la Mission des Nations unies au Liberia (UNMIL) chargé de la coordination des affaires humanitaires notait le mauvais état des infrastructures médicales pour lutter contre la maladie.
« La faiblesse ou l’absence totale de moyens pour assurer un contrôle épidémiologique, les erreurs de diagnostic dans certains centres de santé, le manque de médicaments et de structures médicales sont quelques-uns des obstacles rencontrés dans le traitement de la maladie », a expliqué le rapport.
Le rapport, qui cite une équipe mixte du ministère de la Santé et de l'OMS ayant visité des villages du comté de Nimba, confirme « qu’il y a beaucoup de cas de fièvre de Lassa » dans cette région.
Selon le récent rapport de développement humain sur le Liberia, les structures sanitaires du pays ont été détruites à 95 pour cent pendant les quatorze années de guerre et le nombre de médecins publics qualifiés est passé de 400 à moins de 20 à la fin de la guerre en 2003.
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