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Le GTI demande l'adoption d'une nouvelle résolution pour sortir de l'impasse politique

[Cote d'Ivoire] Prime Minister Charles Konan Banny. [Date picture taken: February 2006] IRIN
Prime Minister Charles Konan Banny:
Le groupe de travail international (GTI) chargé du suivi du plan de paix des Nations unies pour la Côte d’Ivoire recommande que la communauté internationale envisage un renforcement des pouvoirs du Premier ministre lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité sur la crise ivoirienne.

Mis en place par les Nations unies pour veiller à l’application de la résolution 1633 du Conseil de sécurité, le GTI a rappelé vendredi dernier qu’il sera impossible d’organiser les élections présidentielles le 31 octobre, comme prévu.

En conséquence, le GTI a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d’adopter une nouvelle résolution qui faciliterait une sortie de crise, avec un renforcement des pouvoirs du Premier ministre, une plus grande implication de la communauté internationale et le recours à des sanctions.

La Côte d’Ivoire est divisée en deux depuis la tentative ratée de coup d’Etat de septembre 2002. Après quatre années de négociations, le pays n’est toujours pas réunifié, les rebelles et les forces pro-gouvernementales n’ont toujours pas désarmé et le programme d’identification, censé fournir des cartes d’identité à quelque 3 millions d’Ivoiriens sans papier, est dans l’impasse.

En marge de l'Assemblée générale des Nations unies qui se tiendra le 20 septembre prochain à New York, des chefs d’Etats africains et les membres du Conseil de sécurité se rencontreront pour décider de la suite à donner au processus de paix après le 31 octobre.

Les partisans du Président Laurent Gbagbo sont hostiles aux recommandations du GTI car, si elles étaient appliquées, elles réduiraient considérablement les pouvoirs de M. Gbagbo après le 31 octobre, date de l’expiration de son mandat.

Arrivé dimanche à Abidjan, Denis Sassou Nguesso, le chef de l’Etat congolais et Président en exercice de l’Union africaine, a réuni les principaux leaders de la crise ivoirienne pour tenter de sortir de l’impasse politique dans laquelle se trouve le processus de paix.

La semaine dernière, le Premier ministre Charles Konan Banny avait remis la démission de son gouvernement au chef de l’Etat ivoirien à la suite des manifestations organisées par des centaines de personnes pour protester contre les déversements de déchets toxiques à Abidjan qui ont fait au moins six morts.

La décision de M. Banny de dissoudre son gouvernement a été vivement critiquée par le “groupe des sept” (G7), une coalition des principaux partis de l’opposition civile et armée.

« Le G7 condamne le chef d’Etat et le Premier ministre Banny pour l’utilisation cynique du drame et de la souffrance de la population ivoirienne pour régler leurs problèmes politiques », a ajouté le groupe dans un communiqué de presse publié jeudi dernier.

« Nous les mettons en garde que nous ne participerons pas à aucun gouvernement qui ne respectera pas la résolution 1633 », ont-ils conclu en appelant à un nouvel exécutif pour mener le pays aux élections.

De l’avis de certains observateurs, le Premier ministre Banny pourrait constituer cette semaine un nouveau gouvernement qui serait composé de représentants des partis politiques et du mouvement rebelle des Forces nouvelles, tel que stipulé dans la feuille de route des Nations unies.

Considéré auparavant comme un médiateur neutre et un expert en négociations politiques, M. Banny a petit à petit perdu la confiance de ses plus fervents supporters car il n’a pu sortir le pays de la crise qui empêche la tenue des élections présidentielles. Cette situation aurait permis à M. Gbagbo de retarder le processus de paix pour se maintenir au pouvoir.

« Banny a perdu la confiance des groupes de l’opposition, nous le suspectons d’être complice du Président Gbagbo et nous demandons sa démission », a déclaré à IRIN un membre de la coalition.

Selon la résolution 1633 du Conseil de sécurité, adoptée en octobre 2005, le Premier ministre Charles Konan Banny a été chargé de procéder au désarmement des milices et des forces rebelles, de mettre en œuvre le processus d’identification et d’organiser des élections libres, justes, ouvertes et transparentes au plus tard le 31 octobre 2006. Le mandat du Président Gbagbo a également été prorogé d’un an.

Dans son rapport publié jeudi dernier, l’organisation belge International Crisis Group (ICG) a fait remarquer que le pays pourrait sombrer dans la guerre civile si la communauté internationale ne fixe pas une nouvelle date pour les élections et n’exerce aucune pression sur les responsables politiques ivoiriens pour que le scrutin ait lieu.

« La véritable guerre civile n’a peut-être pas encore eu lieu », déclarait l’organisation. Le deuxième report des élections s’inscrit dans une stratégie délibérée de la part des hommes politiques qui ne veulent pas d’une paix dont ils n’auraient pas la maîtrise ».

ICG, tout comme GTI, suggère que les Nations unies accorde au Premier ministre « des pouvoirs exécutifs extraordinaires » pour une période de transition prolongée, qui inclurait entre autres « le pouvoir de signer des décrets et de prendre toute mesure nécessaire à la mise en œuvre diligente de la feuille de route ».

Mais Gilles Yabi, analyste au bureau ICG pour l’Afrique de l’Ouest à Dakar prévient que les opposants politiques ivoiriens prendront des positions de plus en plus dures à l’approche de la réunion du 20 septembre aux Nations unies.

« Les partis impliqués dans le processus de paix se radicalisent à l’approche de la rencontre de l’ONU », a-t-il déclaré à IRIN. « Les négociations ont déjà débuté et la pression sur les leaders africains ira en augmentant, plus nous approcherons de cette rencontre ».


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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