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Il n'y a pas de honte à revenir !

[Senegal] Artisanal or traditional fishing boats in their bright colours on the beach at Soumbedioune, Dakar. Rob Annandale/IRIN
Type de pirogue utilisé pour convoyer les immigrants clandestins vers l'archipel des Canaries
L’Espagne a récemment mis à la disposition du Sénégal des moyens terrestres et maritimes pour aider ce pays d’Afrique de l’Ouest à juguler les vagues d’immigrants clandestins débarqués dans l’archipel espagnol des Canaries.

Depuis le début de l’année 2006, plus de 20 000 immigrants clandestins sont arrivés sur l’archipel à bord de pirogues, après une traversée de 1 500 Kms, dans l’espoir d’être transférés en Espagne continentale et d’y trouver un emploi.

Voici le témoignage du troisième jeune Sénégalais, candidat malheureux à l’immigration clandestine, interrogé par IRIN.

Abdallah Diouf, 35 ans

Parce que la mer ne lui donnait plus suffisamment de poissons à vendre, Abdallah Diouf, pêcheur de profession, s’est mis dans la tête qu’elle pouvait lui permettre de mener une autre vie.

« J’ai eu la possibilité de partir et je me suis dit pourquoi pas moi ? Je me disais que rester et aller à l’aventure, c’était du pareil au même et tout est entre les mains de Dieu », raconte Abdallah.

Le 6 mai, Abdallah embarque à bord d’une pirogue avec 79 autres passagers, laissant derrière lui femme et enfants. Après cinq jours d’une traversée mouvementée, les côtes de l’île de Fuerteventura (Canaries) étaient en vue.

Un hélicoptère a alors survolé l’embarcation, puis une vedette de la marine espagnole a arraisonné la pirogue et l’a conduite au quai d’où Abdallah et ses compagnons d’infortune ont été conduits dans un centre de rétention.

Abdallah a pensé un instant qu’il serait ensuite transféré en Espagne et qu’il pourrait appeler des amis installés à Barcelone, puisque ces derniers avaient promis de l’héberger et de l’aider dès son arrivée.

Abdallah fut détenu dans le camp pendant 40 jours, puis expulsé vers le Sénégal.

Depuis son retour, Abdallah se console auprès d’autres candidats malheureux à l’immigration. Ensemble, ils occupent leur journée à boire du thé et à regarder des matchs de football à la télévision. Selon lui, sa famille lui a été d’un grand réconfort.

« La famille ne nous a pas tourné le dos. Au contraire, elle essaie de nous redonner confiance. Ce n’est pas une honte que de partir et de revenir ».

Reprendre la pêche à Dakar… Abdallah n’y crois plus. « Au début, il y avait du poisson à Yarakh. Mais aujourd’hui, il faut aller dans des zones lointaines parfois jusqu’en Guinée ou en Sierra Leone pour passer plus de jours en mer et rapporter moins qu’auparavant. Tu t’en sors pas surtout quand tu es père de famille ».

Abdallah ne sait pas trop ce qu’il compte faire à l’avenir. Toutefois, il garde un goût amer de son expérience en tant qu’immigrant clandestin et n’envisage pas de tenter à nouveau l’aventure vers les îles Canaries.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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