Jeannette Fournier, 50 ans, est décédée vendredi sur la route menant au village de Tandine, à environ 100 km au nord de Ziguinchor, la capitale régionale. Les trois autres employés, deux Sénégalais et un Ukrainien ont été blessés, a indiqué le CICR.
« Tout le monde sait que nous travaillons dans la région et ils étaient tous au courant de notre arrivée », a déclaré Marco Rodriguez, porte-parole du CICR à Genève. « C’est la première fois que ce genre d’incident nous arrive au Sénégal ».
Toutes les opérations que le CICR mène sur le terrain dans cette province ont été suspendues en attendant la fin de l’enquête.
Mme Fournier et ses collègues menaient une mission d’évaluation sur la situation des 3000 civils déplacés par les récents combats qui ont opposé les troupes sénégalaises aux séparatistes en Casamance, a expliqué Rodriguez.
Après plusieurs décennies de combats entre des factions rebelles et les armées du Sénégal et de la Guinée-Bissau, la région de la Casamance est truffée de mines et d’engins non explosés.
Selon le personnel des Nations unies, les alentours du village de Tandine n’étaient pas connus comme étant une zone minée, même si parfois les pluies torrentielles qui s’abattent sur la région auraient pu déplacer ces engins explosifs.
« Nous avons suspendu tous nos déplacements sur le terrain jusqu’à ce que nous ayons une idée claire de ce qui s’est passé », a déclaré Rodriguez. « Il nous faut savoir désormais où nous pouvons nous rendre et les risques que nous encourons, avant de retourner dans la région.
Le CICR est présent au Sénégal depuis 15 ans et fournit des kits médicaux et des produits non alimentaires essentiels aux centres de santé et aux villages reculés, expliquait Rodriguez. « Notre engagement à servir ces populations est intact ».
Les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont pour la première fois pris les armes contre le gouvernement sénégalais en 1982, en accusant ce dernier de négliger la région coincée entre la Gambie et la Guinée Bissau.
Et malgré un accord de paix signé l’an dernier, les partisans de la ligne dure poursuivent le combat.
Les travailleurs humanitaires affirmaient vendredi dernier que 3740 personnes ont traversé la frontière et se sont réfugiées en Gambie le mois dernier pour fuir les récents combats qui se sont déroulés en Casamance, une région fertile, riche en poisson, et productrice de noix d’acajou, de riz et d’huile de palme.
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