« Nous voulons partir mais nous ne savons pas qu’elle est la situation à l’extérieur si nous quittons » déplore Mme Dedran, 56 ans. « Nous sommes encerclés, nous ne savons pas où aller ».
Les dix membres de sa famille sont hébergés dans un appartement d’une pièce, au centre-ville de Beyrouth.
« Pour l’instant, nous avons assez à manger », déclare Mme Dedran, « mais dans quelque temps, je ne sais pas si nos réserves suffiront ».
Mme Dedran a fait la connaissance de son mari au Liberia, un pays où vit une importante communauté libanaise et où le commerce est largement contrôlé par les hommes d’affaires libanais. La communauté libanaise est également très importante en Afrique de l’Ouest.
Pour l’instant, Mme Dedran n’a contacté personne pour aider sa famille à quitter le Liban, car elle a trop peur de s’aventurer dehors. En outre, de l’endroit où elle se trouve, elle n’entend pas les bombardements israéliens.
« Non je ne les entends pas encore », s’inquiète-t-elle.
Selon Mme Dedran, une cinquantaine d’autres Libériens se trouvent coincés dans Beyrouth et à en croire Star Radio à Monrovia, le gouvernement libérien aurait demandé l’assistance de l’ambassade nigérienne au Liban et le consulat libérien en Grèce pour prendre en charge l’évacuation des Libériens.
A plusieurs reprises, des étrangers et des Libériens ont été évacués du Liberia au cours des 14 années de guerre civile qui ont ravagé le pays et, dans la plupart des cas, les opérations d’évacuation ont été menées par les Etats-Unis.
Le Liberia a été fondé au 19ième siècle par des esclaves noirs américains affranchis. Actuellement, les Etats-Unis procèdent à l’évacuation de plusieurs de ressortissants américains vivant au Liban.
Les attaques de l’armée israélienne sur le territoire libanais ont été déclenchées le 12 juin à la suite de l’enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah, une milice chiite libanaise qui exige, en échange de ces otages, la libération de prisonniers libanais détenus en Israël.
Au moins 300 personnes, des civils pour la plupart, ont déjà perdu la vie dans ce conflit, et des milliers d’autres ont fui Beyrouth Sud, le sud du Liban et, dans une moindre proportion, la vallée de la Bekaa.
Plusieurs membres de la communauté libanaise en Afrique de l’Ouest ont vivement critiqué les bombardements israéliens.
A Dakar, la capitale sénégalaise, plus de 2000 Libanais et Sénégalais ont manifesté devant les bureaux de la télévision d’Etat jeudi.
« Le Liban meurt, la diplomatie dort », scandaient les manifestants.
Selon Samir Janarche, vice-président de la Chambre de commerce de Dakar, la communauté libanaise est estimée à 25 000 personnes, des Chiites, pour la plupart.
« Je suis rentrée du Liban hier, mais mon coeur est toujours là-bas », a confié la jeune Rania. « Je sais que c’est la guerre. Je pense aux enfants qui n’ont pas eu la même chance que moi de pouvoir partir ».
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