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Pauvreté et pragmatisme renforcent la coopération sud-sud au sommet de l’Union africaine

The African Union flag. Anthony Mitchell/IRIN
The African Union flag: Member states are making plans to implement the Kampala convention on the protection of internally displaced people (file photo)
Le président vénézuélien Hugo Chavez et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad ont lancé samedi dernier un vibrant appel à leurs homologues du Sud pour les inciter à se détourner de l’aide économique occidentale, et ce message semble avoir été bien accueilli par la plupart des délégués africains.

Dans un discours convainquant et animé, le président Chavez a plaidé en faveur d’une plus grande coopération entre les pays en développement pour se débarrasser de la « domination étrangère ».

Le président Ahmadinejad, plus austère, a dénoncé les « menées subversives » de l’Ouest visant à empêcher les pays en développement d’accéder aux nouvelles technologies.

Le délégué américain et ses homologues européens ont quitté la salle de réunion pendant le discours du président iranien.

Hugo Chavez et Mahmoud Ahmadinejad participaient pour la première fois, en tant qu’invités, au Sommet de l’Union africaine où, pendant deux jours, les chefs d’Etats et de gouvernement de 52 pays africains se sont réunis à Banjul, capitale gambienne, pour passer en revue les problèmes du continent.

Même si le thème de cette rencontre était « l’intégration régionale économique », les dirigeants africains ont écouté très attentivement les messages de solidarité avec les autres pays en développement non africains.

« Les Etats-Unis et les pays d’Europe occidentale n’aident pas l’Afrique. Ils tiennent des sommets du G8, font des promesses, mais ils ne nous aident pas réellement en nous octroyant les fonds promis, en créant des projets et en finançant des programmes réduction de la pauvret », a fait remarquer Hamoul Baudouin de la République démocratique du Congo.

« Ces comportements favorisent ce genre de discours que des gens sont prêts à écouter ».

L’immigration fut un autre sujet brûlant, en particulier en Afrique de l’Ouest où des centaines de personnes se seraient noyées en tentant de rejoindre les côtes de l’Europe et où beaucoup de jeunes sans emploi rêvent d’un avenir meilleur à l’étranger.

« Les pays occidentaux ferment leurs frontières aux populations du Sud et cette décision ne s’applique pas uniquement l’Afrique, mais à tous les pays en développement de manière générale, du Brésil à l’Asie », a expliqué un haut responsable de la délégation camerounaise qui a requis l’anonymat.

« Nous devons trouver les moyens de développer notre propre réseau de coopération afin de nous libérer des influences occidentales ».

L’intervention des dirigeants de ces deux pays producteurs de pétrole a été écoutée avec beaucoup d’attention par les délégués, compte tenu des intérêts commerciaux en jeu. Selon l’ONU, les investissements en Afrique ont augmenté de 200 pour cent au cours des cinq dernières années.

L’intérêt grandissant de l’Asie pour l’Afrique est manifeste sur tout le continent, en témoignent les 200 motocyclettes des escortes présidentielles offertes par Taiwan.

Grand producteur de pétrole de l’Amérique latine, le Venezuela a ouvert trois nouvelles ambassades au cours de la dernière année et espère en ouvrir autant d’ici la fin de l’année 2007.

« Je trouve très intéressant que des gens qui ne sont pas nos partenaires habituels se joignent maintenant à nous », a expliqué Pierre Goudiaby Atepa, un conseiller du Président Abdoulaye Wade qui a par ailleurs visité la Chine et l’Iran le mois passé.

« Par le passé, le Sénégal avait l’habitude de faire toutes ses affaires avec la France, mais aujourd’hui, nous avons plus d’échanges commerciaux avec l’Inde, par exemple. Les Français savent que nous n’achèterons pas leurs voitures si elles coûtent 20 000 dollars américains quand nous pouvons en acheter à 10 000 dollars en Inde ».

« Nous ouvrons les yeux désormais. Nous nous disons maintenant « nous avons été mariés à ce pays partenaire, mais peut-être qu’il y a des options que nous n’avions pas explorées à l’époque ». Il est bien que ces pays puissent nous rejoindre et se faire entendre de nous. Il s’agit d’une situation favorable pour l’Afrique comme pour ces pays, d’ailleurs. »

Mais le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, qui est originaire du Ghana en Afrique de l’Ouest, a mis les dirigeants africains en garde. En effet, dans son discours, il a tenu à souligner que les intérêts de l’Afrique n’étaient peut être pas les principales préoccupations de ces investisseurs.

« Ce nouvel intérêt pour l’Afrique devrait être le bienvenu. Mais les activités sont encore concentrées essentiellement sur les industries extractives et l’exploitation des ressources naturelles », a déclaré M. Annan.

« Nous devons nous assurer que ce nouvel engouement pour l’Afrique bénéficiera aux femmes et aux hommes du continent et que les accords qui seront signés avec les investisseurs étrangers seront justes, équitables et durables ».

« Le premier intérêt pour l’Afrique était ses terres, ses territoires, ses ressources naturelles et ses esclaves. Nous ressentons toujours les effets dévastateurs de cette période. Ne laissons pas l’histoire se répéter », a-t-il prévenu.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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